Facebook et Twitter poursuivis par la Russie pour avoir hébergé des vidéos contestataires d'Alexei Navalny

Christelle Perret
Publié le 10 mars 2021 à 15h45
Vladimir Poutine

Les autorités russes poursuivent en justice Facebook et Twitter, mais aussi Google, Telegram et TikTok. Ces sociétés risquent des amendes pour avoir hébergé des vidéos jugées illégales par la Russie : des images des manifestations exigeants la libération de Alexeï Navalny, leader de l'opposition et critique de Vladimir Poutine.

Selon les autorités russes, ces sociétés violent une nouvelle loi adoptée au mois de février qui les contraint à retirer tout contenu jugé « illégal ».

Google, Facebook, Twitter, Telegram et TikTok devant la justice russe

Le nom du dissident russe Alexeï Navalny doit vous être familier. L'année dernière, il a été empoisonné au Novichok, un agent neurotoxique, et a été évacué en Allemagne pour être soigné en toute sécurité dans un hôpital de Berlin. Le gouvernement russe avait évidemment nié toute implication dans cette sombre affaire, mais des enquêtes ultérieure ont mis en évidence la culpabilité de plusieurs agents du renseignement russe.

Mi-janvier, Alexeï Navalny a été emprisonné à son retour d'Allemagne. Des manifestations massives ont alors éclaté dans toute la Russie pour exiger sa libération immédiate. Des images de ces soulèvements se retrouvent partout sur les réseaux sociaux, si bien que le gouvernement russe a adopté, au mois de février, une loi visant à contraindre les plateformes sociales de retirer tout contenu jugé illégal en Russie.

Ainsi, Facebook, Twitter, Google, Telegram et TikTok se retrouvent devant la justice Russe, au motif qu'ils n'ont pas retiré les contenus appelant les mineurs à participer aux manifestations, qui n'avaient d'ailleurs pas reçu l'autorisation du gouvernement. Ils encourent 55 000 dollars pour chaque violation de la loi. Les trois premières applications sont poursuivies pour trois violations de la loi, Telegram pour deux et TikTok pour une seule.

Les réseaux sociaux, outils de dissidence en Russie

Le gouvernement russe tente de faire pression là où son pouvoir ne semble plus exister. En effet, les réseaux et les médias sociaux sont de plus en plus utilisés en Russie pour planifier, communiquer et retranscrire la dissidence politique dans le pays. Telegram est ainsi devenu un outil majeur dans l'organisation des soulèvements massifs auquel le gouvernement doit faire face.

Quant à l'application TikTok, elle est inondée de vidéos virales mettant en scène de jeunes Russes détruisant des portraits de Vladimir Poutine. Du côté de Google et YouTube, la vidéo qui dérange particulièrement est celle dévoilée par le groupe d'opposition de Navalny et vue plus de 110 millions de fois : l'immense palais secret de Vladimir Poutine, qui a déclenché une vague d'indignation colossale à travers le pays.

La loi adoptée au mois de février n'est qu'un avant-goût du contrôle que le gouvernement russe veut prendre sur les médias sociaux. En effet, un nouveau projet de loi est à l'étude pour contraindre également les réseaux à fournir chaque année un rapport détaillant la manière dont ont été traités les contenu « illégaux » tels que les images de manifestations non autorisées ou le nombre de pages supprimées.

Il est certain que Facebook, Twitter, Google, Telegram et TikTok vont être jugés coupables. La question désormais est de savoir si ils se plieront aux exigences du gouvernement russe, c'est-à-dire supprimer tout contenu qui le dérange ou le met dans l'embarras, bien qu'ils ne violent pas leurs règlements, ou bien si les médias paieront simplement les amendes.

Source : Vice

Christelle Perret
Par Christelle Perret

Bercée trop près des consoles de jeux vidéo et fortement soumise aux ondes des gadgets High Tech, j'ai développé une passion pour ces domaines qui rendraient violent / distrait / dépressif / cochez l'adjectif adéquat ou ajoutez-en un nouveau. J'aime les chats, Harry Potter et je pense que Le Seigneur des Anneaux, c'est mieux que Star Wars. J'assume, et j'ai même pas peur de le dire !

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Commentaires (10)
KIKE666
xylf

Elle est pas pire qu’ailleurs.
Et même chez nous on a une lois qui permet de censurer (sous couvert de fake news, la nuance est là). Et en revanche dans d’autre pays démocratique (USA X-) ), ce sont les réseaux sociaux qui font leur lois (en censurant un chef d’état)…

Perso, que la Russie attaque ces réseaux, moi,ça ne me choque pas plus que ça: c’est un autre pays, avec ses lois et sa culture bien différentes de la notre. Faut pas chercher.

Steevenoo

Bravo la liberté des GAFA doit être extrêmement controller a la frontière numérique de tout les pays du monde, quitte a les bannir définitivement, trop de liberté tue la liberté :slight_smile:

Nerva

Vous préférez laisser aux GAFA la liberté de censurer arbitrairement un président aussi puissant que celui des USA ? Mais Poutine aurait passé un coup de fil et les FAI auraient bloqué Twitter illico. C’est ça le vrai pouvoir…

karmenclubic

@Kike très cool ca merci.

jeanlucesi

Tant mieux cela me penser à la façon dont Twitter à exclu Trump.
Mais en Russie ce n’est pas la même.

KIKE666

Une autre version des faits

lawyer

Quand on dit de la merde comme ce gros blond qui était à la tête d’une énorme puissance, je suis pour, on reviendra pas la dessus, j’en ai marre de parler à des QAnon…

Nerva

En réponse à lawyer
Mais personne ne vous a rien demandé…

Nerva

Peut-être une intuition parce que je ne le savais pas. C’est un bon début…