Comment bien débuter avec le Terminal de macOS ?

Laurent Mancini
Publié le 17 décembre 2021 à 16h03

Le système d’exploitation macOS dispose d’une application native nommée Terminal. Celle-ci permet de piloter l’ordinateur, au travers d’une interface textuelle, grâce à des lignes de commandes. Elle est héritée de l’environnement Unix originel, sur lequel sont basés de nombreux OS.

Quiconque s’intéresse un tant soit peu à l’informatique a déjà entendu le terme de « Terminal ». On le retrouve d’ailleurs, sous la même dénomination, dans les OS Windows ou Linux. Le Terminal confère un gain de temps important. Il est ainsi possible de l’utiliser quotidiennement, avec des commandes basiques. Les utilisateurs avancés peuvent également faire appel à lui pour des tâches plus évoluées. Une fois découvert et pris en main, il devient rapidement indispensable. Le terminal offre un niveau de contrôle absolu sur votre machine. Il est donc essentiel de bien débuter avec cette application.

Comment ouvrir Terminal avec un Mac ?

Terminal est un utilitaire, il est accessible de plusieurs manières. Vous pouvez ainsi passer par le Finder (command+F), l’onglet Applications (shift+command+A), Utilitaires (shift+command+U) ou via le moteur de recherche Spotlight (command+espace). Si vous préférez passer par l’interface graphique, il suffit alors d’utiliser Launchpad (F4). Cet outil permet d’afficher, d’ouvrir et d’organiser les différentes applications installées sur l’ordinateur.

Terminal 3

Une fois l’application Terminal lancée, il est possible de la conserver sur votre bureau, en faisant un clic droit, puis « Options » et enfin « Garder dans le dock ».

Ne soyez pas surpris par l’aspect rébarbatif de l’interface textuelle

Point de fioritures ici… Le Terminal de commande s’adresse aux pros et vise l’efficacité. Il n’est pas vraiment question d’ergonomie. Cette application ne cherche pas à favoriser « l’expérience utilisateur ». 

Lors de l’ouverture de l’application, une fenêtre quasiment vide apparaît. Selon l’OS utilisé, un message peut vous mettre en alerte :

The default interactive shell is now zsh.

To update your account to use zsh, please run `chsh -s /bin/zsh`.

En effet, depuis macOS Catlina, zsh est le shell par défaut, au lieu de bash sur les OS antérieurs.

Mais qu’est-ce qu’un shell ?

Ce n’est rien d’autre que le terme anglais pour désigner l’interface système. Le shell représente la partie primaire de votre système d’exploitation. C’est de cette couche logicielle essentielle que découle le reste. Ainsi, on parle de commandes en ligne ou CLI (Commande Line Interface) pour le terminal et de commandes graphiques ou GUI (Graphical User Interface). 

Les utilisateurs novices, se contenteront de connaître ces différents termes. Pour une première prise en main du Terminal, il n’est pas forcément utile d’approfondir cet aspect technique. Les commandes basiques que nous évoquerons par la suite peuvent être utilisées sans crainte, quel que soit votre OS. Celles et ceux qui souhaitent en savoir plus sur le sujet, pourront se référer à cet article du support Apple.

L’usage du Terminal est-il risqué ?

Oui ! Il est impératif d’en avoir conscience. Comme nous l’avons indiqué plus haut, les lignes de commande agissent directement sur la couche primaire du système d’exploitation. Si elles permettent de gagner un temps considérable sur certaines tâches, elles peuvent aussi causer d’importants dégâts. Il est ainsi possible de générer des requêtes en boucle, appelées « bombes à fourche » qui satureront rapidement l’ordinateur. 

Des fichiers systèmes essentiels peuvent également être déplacés ou effacés par mégarde. Il s’agit donc d’être particulièrement attentif lors de manipulations sur le Terminal. Des utilisateurs confirmés peuvent aussi être piégés par malveillance. En effet, les commandes avancées étant parfois très longues, il est tentant de les copier/coller directement dans la console administrateur, sans toujours prendre soin de les relire attentivement.

Heureusement, les commandes administrateurs ne sont pas aisément accessibles. Celles-ci doivent être saisies en mode admin (aussi appelé utilisateur root ou super-utilisateur). Les fans des M. Robot ou Person of Interest seront sans doute familiarisés avec ces termes techniques.

Prise en main du Terminal sur macOS

Le Terminal utilise le thème par défaut de l’ordinateur. Si vous êtes gêné(e) par le fond blanc de la fenêtre du Terminal, il est possible d’en changer. Pour cela, il suffit d’utiliser le menu Shell de l’application, puis de choisir d’ouvrir un nouvel onglet. Vous pourrez alors choisir le thème qui vous conviendra le mieux. D’autres options ou fonctions avancées sont également disponibles et accessibles dans les préférences (command+,). La fenêtre peut être déplacée, agrandie ou réduite, à l’instar des autres applications.

Terminal 4

Lorsque la fenêtre de travail s’ouvre, un curseur clignotant indique l’attente de commande. Une ligne de commande Terminal se comporte de différentes parties. Elle est exclusivement rédigée en anglais. Les commandes sont instantanément exécutées, dès que vous appuyez sur la touche Entrée. Il convient donc de les relire attentivement avant tout geste inconsidéré.

Les commandes basiques

De nombreuses commandes doivent être complétées par une indication précise. Celle-ci représente le fichier ou le dossier ciblé. Les commandes sont systématiquement séparées par un espace ou un tiret.

Par exemple, pour visualiser le contenu d’un dossier, on écrira :

ls [nom du dossier]

Si on souhaite déplacer un fichier vers un dossier, il faudra procéder de la même façon :

mv [nom du fichier origine] /home/Utilisateur/Bureau/[nom du dossier cible]

Une petite astuce mérite d’être signalée ici : pour éviter de taper l’intégralité du chemin souhaité, il est possible de glisser le fichier directement vers la fenêtre du Terminal. On peut aussi copier (command+C) le dossier ou le fichier voulu, puis le coller (command+V). En lançant le Terminal, on démarre la session en étant sur le répertoire de travail /[utilisateurs]/[nom de l’utilisateur].

Les chemins d'accès

Les chemins d’accès sont de forme absolue ou relative.

  • Un chemin absolu débute à la racine de notre disque dur. Il ne dépend pas du répertoire courant.
  • À l’inverse, un chemin relatif est défini par l’endroit à partir duquel nous naviguons. Il est symbolisé par « ./. »

Une application peut être ouverte à l’aide de la commande :

Open -a [nom de l’application]

La navigation entre les lignes se fait à l’aide des touches fléchées. Comme indiqué précédemment, un appui sur la touche Entrée déclenche l’ordre.

Naviguer dans les dossiers

Pour se déplacer au sein des différents dossiers et répertoires il faut utiliser la fonction cd. Ainsi, cd.. vous fait remonter d’un niveau, tandis que cd / vous fait remonter à la racine de l’arborescence. Attention, car les différentes lignes de commande agissent sur le répertoire courant… Vous êtes perdu(e) ? Pas de panique : la commande pwd vous indique où vous vous situez dans l’arborescence.

Ceci peut paraître un peu compliqué, mais une fois le principe saisi, vous gagnerez un temps considérable. En cas d’erreur les messages à caractère informatif « command not found », « no such file or directory exist » apparaîtront. Ils sont sans conséquence sur l’intégrité de votre système. Il vous suffira de ré-écrire votre ligne de commande, en veillant au respect des espaces, de la casse des caractères et des tirets. Il faudra aussi vérifier la conformité des ordres lancés et des chemins renseignés.

Certaines commandes déclencheront l’apparition d’un processus. Plusieurs lignes apparaîtront alors, avec parfois un pourcentage indiquant l’avancée de l’ordre donné. D’autres, au contraire, ne paraîtront avoir aucun impact. Une nouvelle ligne surgira, avec un curseur clignotant, indiquant l’attente d’une action de votre part. Pourtant, la commande aura bien été exécutée.

Les différents ordres disponibles correspondent en majorité à des abréviations anglaises. Vous trouvez ainsi par exemple les commandes mkdir pour Make Directory ou cd pour Change Directory.

Si vous souhaitez aller plus loin

Le Terminal donne directement accès aux entrailles de votre ordinateur. Il s’agit donc d’utiliser cet outil puissant avec précaution. Une fois aguerri(e) avec les commandes basiques, vous pourrez envisager d’exploiter tout son potentiel.

Vous pourrez intervenir sur votre réseau domestique ou écrire vos propres scripts pour automatiser certaines tâches. Il est aussi possible d’utiliser plus finement le Terminal.

Si vous utilisez la commande ls pour visualiser le contenu d’un dossier par exemple, il est possible de lui adjoindre des attributs complémentaires.

L’option -i permettra de visualiser les détails des fichiers, leurs tailles, protections éventuelles et de nombreuses autres informations.

L’option -a rendra visible les fichiers cachés.

Vous pourrez aussi créer de nouveaux répertoires en utilisant la commande

mkdir [nom du répertoire].

Plus de 1400 commandes sont aujourd’hui répertoriées. Il est d’ailleurs possible de les afficher sur un Terminal actif, en appuyant deux fois sur la touche escape (esc).

Les usages du Terminal n’ont quasiment aucune limite. On peut télécharger des fichiers depuis une url, modifier les paramètres et préférences systèmes ou supprimer des dossiers. 

C’est un outil puissant, qui se maîtrise petit à petit…

Par Laurent Mancini

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Commentaires (10)
notolik

« Une petite astuce mérite d’être signalée ici : pour éviter de taper l’intégralité du chemin souhaité, il est possible de glisser le fichier directement vers la fenêtre du Terminal. »

Sinon il y a TAB qui est souvent bien mieux à utiliser pour trouver un fichier ou un répertoire.
Par exemple quand on est sur /home/Utilisateur/ et que l’on veut lister le « répertoire ou fichier avec un nom à la con bien long et bien compliqué » parmi les 5000 répertoires/fichiers déjà présents. Il est bien plus simple et rapide de taper « ls » puis « rép ». Chaque utilisation de TAB suivante fera défiler une complétion automatique de « rép » par les éléments qui ressemblent à « rép » de /home/Utilisateur/.
Shift+TAB permet de revenir en arrière dans le défilement.
Ultra simple à utiliser, ultra rapide, et fonctionne avec les alias, les fichiers cachés, …

Francis7

Je suis un ancien passionné de Linux, sur les distributions basées sur RedHat, mais en tant qu’utilisateur Lambda.

Je suis allé faire un petit tour du côté du Terminal, bien entendu. Et bien c’est pareil sauf quelques spécificités propres au système. Il faut aller chercher.

Sous Linux, le plus souvent, il n’y avait qu’une seule fenêtre ouverte : celle du Terminal. Pour faire quoi ? passer son temps à configurer le système. Et quand c’est fini, il y en a encore 6 mois plus tard avec les mises à jours. Il faut recommencer.

De ce côté-là, le Mac, c’est le bonheur, le système est tellement bien fait qu’il n’y a plus rien à configurer. Mais je garde quand même le Terminal de côté. :slight_smile:

juju251

Euh …
Non.
J’utilise quasi-quotidiennement une Mint LMDE sur mon PC portable (qui a trois ans), je n’ai jamais passé des heures à configurer le système pour que cela fonctionne.

Alors, oui, c’était le cas il y a des années où certains matériels pouvaient poser de gros soucis (les pilotes de cartes graphiques en tête), nécessitant jusqu’à la recompilation du noyau (!), mais aujourd’hui, sur les distributions « prêtes à l’emploi », type Ubuntu, Mint, Fedora, etc ce n’est plus le cas (ou alors, c’est extrêmement rare et dans des circonstances bien spécifiques).

Et même sur la debian que j’ai sur un Pi4 qui me sert de serveurs, je n’ai jamais passé des heures à configurer via la console (c’est d’ailleurs mon seul moyen d’interaction vu que je n’ai pas d’écran sur cette machine).

Alors, oui, je sais, il existe Arch et Gentoo (entre autres) sur lesquelles il faut se farcir une config de base, oui, c’est vrai mais ce ne sont pas les seules distribs existantes, loin de là. :wink:

Sinon, pour revenir au sujet de l’article, ça fait plaisir de voir que Clubic parle du terminal sur macOS.
Même si ce n’est pas un passage obligé, le connaitre un minimum permet in fine de gérer certaines choses plus vite, voir plus facilement qu’avec une interface graphique. :slight_smile:

ivico

Et quand on joue souvent avec le terminal on installe brew pour aller encore plus loin et plus vite.

marco3522

Si j’ai commencé à utiliser un micro-ordinateur Macintosh il y a désormais 34 ans c’était justement pour ne pas avoir à m’emmerder avec la ligne de commande de MS-DOS. Et jusqu’à l’apparition de Mac OSX, le terminal, on s’en est très bien passé.

eykxas

@juju251

même dans les distributions prête à l’emploi, le terminal est tellement plus efficace que le reste. Pour ma part c’est indispensable. Ne serait-ce que pour l’administration de base comme les màjs.

Oui on peut tout faire en graphique, mais le terminal est plus clair, plus rapide et plus flexible que les interface graphique. Le terminal est tellement « ancré » au sein d’un système linux que sa non utilisation est contre intuitive.

Pour Windows et macOS (que j’utilise aussi au quotidien) c’est l’inverse. Leur terminal n’est pas fait pour les tâches du quotidien. Je ne saurais même pas quoi taper par exemple pour mettre à jour mon Mac.

hallbid

Des utilisateurs lambda s’en passent très bien.
Comme une personne qui reste piéton se passe toute sa vie ne passe pas son permis de conduire.
Mais pour certain c’est utile de passer le permis :wink:

MattS32

Le terminal est plus efficace, si on le maitrise.
Pas pour l’utilisateur lambda, qui aujourd’hui s’en passe très bien sous Linux. Je connais pas mal de gens qui tournent sous Linux et qui ne savent même pas ce qu’est un terminal… Les propos de Francis7 sont complètement caricaturaux et dénotent avant tout une réelle méconnaissance des distributions Linux « de bureau » modernes.

Jusqu’à l’apparition de Mac OS X, le terminal c’est ce qu’il manquait à Mac OS ^^ Chacun son point de vue :stuck_out_tongue:

Francis7

@MattS32
Je suis des années 1997-2009. Après Fedora, je suis passé à Windows en changeant d’ordinateur et je ne suis pas revenu. :slight_smile:
@juju251
C’était pour recompiler généralement dont la glibc 2.0 à 2.1 en 99 et tout ce qui va avec. Il m’arrivair de rester 3 jours et 3 nuits sans dormir. Un zombie.

Sinon le terminal c’est un bon apprentissage. Il faut connaitre les commandes Unix que ça soit sur Mac ou sur Linux.

xylf

Quoi qu’on puisse dire sous unix ou linux, même sur les distri friendly, le terminal restera toujours très efficace. Même les opérations de base comme de déplacer dans un dossier avec la complétion c’est très rapide (pas obliger de se farcir tout un tas de sous dossier). Il y a des outils autre que système qui sont particulièrement efficace sous terminal, même sous windows, car il y est simple d’y passer des options là où il serait complexe de les mettre en oeuvre avec un gui (c’est pas une généralité).
Perso sous fedora, je me sers du terminal principalement pour les maths car je ne suis pas fan de gnome logiciel. Une seule commande pour mettre tout à jour, système et logiciel tiers m, une saisie de mot de passe et y a rien à faire d’autre.