Test Razer Opus : un milieu de gamme qui maitrise bien son sujet, mais sans génie

Guillaume Fourcadier
Spécialiste Audio
13 juillet 2021 à 15h15
2
Razer Opus THX

Fabricant plutôt associé à l'univers gaming, Razer est également propriétaire de THX, fameuse société fondée par George Lucas, et à la
fois présente comme label qualité et comme développeur (et non fabricant) de solutions audio. Armé de cet avantage, Razer présente avec l'Opus un
casque bluetooth et ANC en apparence simple, mais relativement abordable, et frappé de la certification THX. De quoi régner sans partage sur le milieu de gamme ?

Razer Opus
  • Très confortable
  • Compact et bien fini
  • Son équilibré
  • Bonne autonomie
  • Très bonne isolation passive
  • Techniquement moyen (son)
  • Isolation active correcte, sans plus
  • Mode transparence inutile
  • Application manquant d'intérêt

Pas premium, mais pas inférieur à Sony

Le design du Razer Opus est tout sauf inspiré, avec de gros airs de Sony WH-1000xm3 ou WH-1000Xm4, que ce soit dans la forme général e ou
dans les détails. Nous retrouvons des coussinets circum-auriculaires (entourant les oreilles) les microphones avec une petite grille, les coques ovales… pratiquement tout en fait. Ce n'est pas un reproche, puisque Sony est un excellent exemple de produit simple mais bien pensé.

Razer Opus THX

La mode n'étant pas aux déclinaisons trop colorées, le Razer Opus n'est disponible que dans un coloris noir et un coloris bleu nuit. Vient tout de même se greffer à ces deux déclinaisons une version en partenariat avec la marque japonaise A Bathing Ape, et sillonnée de motifs verts Razer.

Le Razer Opus est pliable, avec des coques rabattables, ce qui lui permet de parfaitement tenir dans sa housse de transport rigide. Celle-ci, à défaut d'être premium, est déjà mieux pensée qu'une coque d'Airpods Max (pique gratuite), et aussi sérieuse que ce qui existe chez Sony ou Bose niveau solidité.

La qualité fabrication n'a pas de quoi nous faire sauter de joie mais reste, là-aussi, pas si éloignée de ce que propose Sony sur ses haut de gamme. L'ensemble est très majoritairement plastique, un plastique pas incroyablement dense mais pourtant très bien assemblé, avec peu de grincements et autres bruits de structure (oreillettes pouvant claquer sur les accroches de l'arceau, arceau qui couine, etc). Bon point également pour les coussinets en similicuir, très doux, ainsi que sur la bonne qualité du bandeau repose-tête.

Version A Bathing Ape du casque. Déjà un bien moins sobre
Version A Bathing Ape du casque. Déjà un bien moins sobre

Sans trop de surprise, ce bon design et cette approche des coussinets font que le casque est un exemple de confort. A part sur de très longues sessions d'écoute (et encore), où le bandeau pourra appuyer sur le sommet du crâne, le casque de 265 g est parfaitement adapté au nomadisme.

Tout en boutons, application juste correcte

La comparaison avec le Sony s'arrête ici, puisque Razer préfère s'appuyer sur une ergonomie tout en boutons, d'une certaine façon plus éprouvée
et/ou plus simple à maitriser pour une entreprise n'ayant pas l'expérience de Bose et Sony. Sur cette version récente (les premières versions de l'OPUS étant visiblement un peu différentes), tous les boutons de contrôle sont regroupés sur la coque droite, sur la tranche arrière pour être précis :

  • Boutons de volume + et –
  • Boutons on/off, permettant également de bascule entre les modes de réduction de bruit (simple appui)
  • Bouton de navigation : lecture/pause avec un appui, piste suivante avec deux, piste précédente/début de piste avec trois. 

Razer ne livre pas ici une leçon d'ergonomie, mais propose la formule la plus classique du genre. Cela reste pratique pour le réglage du volume, pour passer rapidement d'un mode de réduction à un autre, mais est toujours un peu poussif pour la navigation. Au moins, les boutons restent relativement réactifs.

Razer Opus THX

Il faut tout de même ajouter à cela la présence de capteurs optiques dans les coussinets, ce qui permet de déclencher la pause et la lecture une fois le casque retiré ou replacé sur les oreilles.

A l'instar de la plupart des modèles récents, une application dédiée vient compléter l'expérience. A ce titre, l'application Opus est particulièrement dépouillée, mais permet déjà d'accéder à quelques options. La première, et point central visiblement, la présence d'un égaliseur. De base, cet égaliseur est réglé sur la sélection "THX", définit par la marque comme le son idéal, équilibré. A celui-ci s'ajoutent quatre présélections, jouant sur la clarté, le niveau de basses, ou encore mettant en avant l'énergie ou les voix. Il n'est malheureusement pas possible, du moins dans la version
actuelle de l'application, de se faire un réglage personnalisé.

Razer Opus THX application

En plus de cette option, l'unique onglet de contrôle de l'application permet de définir la durée d'inactivité du casque avant extinction, et autorise également la désactivation des capteurs optiques. Pour le reste : un indicateur de niveau de batterie particulièrement vague, ainsi qu'un bouton de mise à jour.

Nous sommes donc loin des très nombreuses options existants chez certains concurrents. Néanmoins, rappelons qu'il s'agit là d'un modèle se classant dans le milieu de gamme, peu de ses concurrents directs font vraiment mieux.

Connectivité minimum mais efficace

On ne peut sans doute pas demander à un casque de ce prix d'avoir tous les codecs les plus avancés ainsi que le multipoint… et Razer ne créé ici
aucune surprise.

Pour commencer, absence de support du multipoint, ce qui aurait permis de connecter l'Opus à plusieurs appareils en audio (en passant rapidement d'un flux à l'autre).

Autre petit manque, le casque ne supporte que les codecs SBC et AAC. Nous prenons des pincettes ici, puisque certains tests montrent que les versions antérieures du casque intégraient l'AptX. A vérifier.

A côté de cela, le Razer Opus tient tout à fait son rang sur la qualité de la connexion et sur la portée. Ces deux points sont irréprochables, puisque nous n'avons pas eu de bug ou de saut de son durant le test, même avec un pixel 3XL en fin de vie (le reste du test étant sur iPad Pro).

 Autonomie top-tier

Annoncée à 25 h avec réduction de bruit, l'autonomie est l'un des avantages du produit sur le papier. Pour rappel, nous sommes déjà entre du bon (le Bose Headphones 700 tient 20 h) et de l'excellent (environ 30 h pour le Sony WH-1000Xm3).

Razer Opus THX

En pratique, la marque est même un peu timide sur ses prétentions, puisque nous sommes arrivés à 27 h, sans trop pousser le volume. Même
en allant un peu plus fort, et en restant dans un milieu vraiment bruyant, les 23 h seront toujours atteints sans trop de problèmes. La charge passe par un port USB-C,  une quasi-obligation qui n'était pourtant pas respectée sur les Philips PH805 ou le Teufel Blue NC, tous deux en micro-USB. Un casque suffisamment endurant pour tabler sur une semaine pour un utilisateur classique.

Isolation correcte, micro très paresseux

Le Razer Opus utilise, à l'instar des casques Sony et de la plupart des concurrents récents, un système de réduction dit "hybride", utilisant un microphone à l'extérieur (par coque) pour capter le son ambiant, et un microphone à l'intérieur pour créer un feedback.

Cela ne fait pas tout, puisque Razer ne joue clairement pas dans la même cour que les meilleurs. Ici pas de sensation de bulle silencieuse, mais une certaine cohérence dans l'isolation s'installe.

L'efficacité est très relative dans les très basses fréquences, entre 50 Hz et 80 Hz (fréquences très "ronronnantes"), mais il existe bien une atténuation de quelques dB, que l'ont peut légèrement ressentir. A côté de ça, entre 100 Hz et 1 000 Hz (la limite haute d'un ANC en général), l'isolation est déjà correcte, pouvant atteindre jusqu'à un maximum de 20 dB, et plus généralement dans les 12-15 dB. Un chiffre bien en-dessous des WH-1000Xm ou du Bose Headphones 700.

Très efficace dans les aigus (à partir de 1 kHz, isolation passive), le Razer Opus est déjà assez efficace sur les basses et médiums, mais très loin des meilleurs
Très efficace dans les aigus (à partir de 1 kHz, isolation passive), le Razer Opus est déjà assez efficace sur les basses et médiums, mais très loin des meilleurs

Et pourtant, la réduction reste relativement constante, sans baisse soudaine ou cassure en basculant sur l'isolation passive. Cette dernière
est déjà bien efficace pour un casque fermé, coupant assez bien des sons aigus et d'une partie des voix. Au final, l'isolation est plus efficace au quotidien qu'elle ne le parait à la mesure. Pas impressionnante, mais suffisante pour atténuer le niveau général et profiter de sa musique dans presque toutes les conditions. Il y a meilleur dans cette gamme de prix, et on ne peut pas saluer la performance, mais Razer ne s'est pas non plus planté. Pour faire une comparaison avec un concurrent direct, nous sommes un peu derrière ce que propose Jabra sur le casque 85H.

Nous serons un peu plus critiques avec le mode Transparence, permettant de reproduire les sons atténués par les coussinets. Ici, la différence entre ce mode entre la simple isolation passive est… presque nulle. Si d'habitude (exception avec le Airpods Max et quelques autres modèles) les casques laissent un rendu artificiel, voire un peu étouffé, le Razer Opus
récupère à peine quelques dB dans les aigus, et encore. Un mode tout simplement inutile.

La qualité du kit main-libre n'est pas flamboyante non plus, car capte la voix de manière assez artificielle. L'option est parfaitement utilisable en pratique, mais il ne faut pas lui en demander trop en milieu bruyant.

Equilibré, sage, voire un peu plat

Beaucoup de casques nomades choisissent de créer une emphase dans telles ou telles fréquences. Cela se traduit souvent par des modèles
basseux, type Sennheiser Momentum 3 ou Sony WH-1000Xm4, avec quelques pointes dans les aigus. Une signature qui se retrouve souvent, un peu trop souvent peut-être, mais qui permet de s'y retrouver facilement, de pouvoir comparer simplement les différents modèles.

Driver tout à fait classique de 40 mm, mais sonorité déjà différente des autres
Driver tout à fait classique de 40 mm, mais sonorité déjà différente des autres

Ici, Razer prend le contrepied du marché, en décidant d'un étonnant équilibre général. Le son n'est pas neutre, mais n'est marqué par aucun véritable parti-pris, presque dans la veine du Huawei Freebuds Studio.
Les basses sont légèrement en avant, les aigus très légèrement en retrait (et encore), un bon équilibre général s'installe, même si le tout est marqué par beaucoup de petites oscillations locales.

Courbe de réponse en fréquence (compensée). Même si le résultat n'est pas neutre, pratiquement tout le spectre se tient dans une fourchette de 5-6 dB, ce qui n'est pas commun
Courbe de réponse en fréquence (compensée). Même si le résultat n'est pas neutre, pratiquement tout le spectre se tient dans une fourchette de 5-6 dB, ce qui n'est pas commun

A l'oreille, le Razer est un casque qui, effectivement, n'a absolument rien de spectaculaire. Il n'y a pas le côté très ample voire exagéré dans les basses des Sony ou du Airpods Max, ni les aigus un peu piquants du Jabra 85H.

Le Razer Opus est un modèle à la fois passe-partout, et relativement plat dans sa reproduction. Le message sonore est alors assez fidèle, et nous tenons là un des seuls produits qui pourra plaire aux amateurs d'équilibre.

Test Razer Opus THX Clubic (13)

Seul réel souci (un peu subjectif), la qualité du transducteur n'a rien e transcendant, même pour sa gamme de prix (100-200 euros). Le niveau de détail est correct, sans plus, et la scène sonore pas spécialement large. Le genre de casque sur lequel on ne peut pas trouver de réel défaut, mais pas de réelle qualité non plus. Une sorte d'entre-deux permanent qui pourra paraitre rafraichissant pour certains, mais bien ennuyeux pour d'autres. Au moins, le casque n'essaye pas d'en faire plus que ce dont il est capable, ce qui l'empêche de dérailler, de devenir fatigant ou agressif.

Razer Opus : l'avis de Clubic

Le Razer Opus est un casque qui coche la plupart des cases d'un bon modèle, un produit recommandable pour qui ne peut pas se payer la qualité de produits haut de gamme. En l'état, il lui manque
clairement un brin de folie, un argument choc pour vraiment devenir un incontournable du genre, ce qui ne l'empêche pas d'être l'exemple même du casque agréable au quotidien.

8

Simple mais bien pensé, le Razer Opus ne s'éloigne jamais bien loin de ses prétentions milieu de gamme, mais il reste un casque qui, à défaut d'être un incroyable rapport qualité-prix, est tout à fait recommandable

Les plus

  • Très confortable
  • Compact et bien fini
  • Son équilibré
  • Bonne autonomie
  • Très bonne isolation passive

Les moins

  • Techniquement moyen (son)
  • Isolation active correcte, sans plus
  • Mode transparence inutile
  • Application manquant d'intérêt

Fabrication 8

Confort 9

Ergonomie 6

Isolation 7

Autonomie 8

Son 7

Amazon 109,99€ Voir l'offre
Darty 79,99€ Voir l'offre
Amazon 109,99€ Voir l'offre
Darty 79,99€ Voir l'offre

Guillaume Fourcadier

Spécialiste Audio

Spécialiste Audio

Tombé dans l'audio depuis tout petit mais certainement pas audiophile, je navigue entre Hifi indécente et modèles plus abordables avec le même plaisir. Rédacteur audio sur Clubic et malheureux addict...

Lire d'autres articles

Tombé dans l'audio depuis tout petit mais certainement pas audiophile, je navigue entre Hifi indécente et modèles plus abordables avec le même plaisir. Rédacteur audio sur Clubic et malheureux addict à Binding of Isaac, à retrouver sur le pire réseau social de la création en tant que Guifou.

Lire d'autres articles
Cet article contient des liens d'affiliation, ce qui signifie qu'une commission peut être reversée à Clubic. Les prix mentionnés ainsi que les marchands mis en avant sont susceptibles d'évoluer afin de toujours vous proposer le meilleur prix sur le produit concerné. 
Lire la charte de confiance
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news
Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (2)

molotofmezcal
Plus de 200e pour un casque banal, ça donne vraiment pas envie.<br /> Ils auraient au moins pu faire l’effort d’intégrer la dernière révision bluetooth 5.2 pour un appareil de 2021 avec plus de codecs.<br /> Là autant se procurer un casque bien moins cher qui fera peu ou prou la même chose, ou un casque plus cher qui sera bien plus performant et/ou complet.<br /> , même s’ils n’ont pas cette fois eu le mauvais gout
soixante
, même s’ils n’ont pas cette fois eu le mauvais gout<br /> trois heures que j’attends la suite de la phrase, faites cesser ce suspens insoutenable.
molotofmezcal
ah lol, j’avais même pas fait gaffe .<br /> Le mauvais gout propre à Razer, c’est à dire mettre leur logo illuminé vert un peu partout par exemple.
guifou
Il y a toujours assez peu (voire aucun) d’intérêt à mettre du Bluetooth 5.2 sur des modèles Bluetooth, vu que l’intégration du Bluetooth LE Audio n’est toujours pas existante. Pour les codecs oui, cela aurait été un argument, mais se limiter au AAC permet de garder une meilleur autonomie, ce qui est un avantage plus «&nbsp;quantifiable&nbsp;», surtout pour un casque qui n’est sans doute pas assez bon (comme la plupart des casques bluetooth) pour mettre en avant une éventuelle différence.<br /> Après, il ne faut pas perdre de vue que ce casque est intéressant justement parce qu’il rend une bonne copie générale, que c’est un bon produit pour toutes les situations, qu’il n’y a pas de défaut majeur. Même si le côté presque trop plat ou trop sage est un peu dommage, il n’y a pas tant de concurrence que ça (je préfère le Jabra par exemple, et le Teufel est meilleur sur certains points) au final.
molotofmezcal
Oui je suis d’accord.<br /> Mais personnellement j’accorde énormément d’importance à la connectique, même si le gain est minimum.<br /> Niveau audio, il me semblait qu’il y avait tout de même plus d’évolution entre le 5 et le 5.2 qu’entre le 5 et le 4.2 (ou il y en avait il me semble aucune).<br /> Même si le gain peut être marginal, sur un produit à quelques centaines d’euros c’est tout de même appréciable de se dire qu’on fait avec ce qu’il y a de mieux, ou tout du moins de plus récent.<br /> Concernant le bluetooth LE audio, j’avais vu ca dans les spécifications avec que le 5.2 ne sorte , et c’est vrai que depuis j’en entend plus parler. Mais si un produit est compatible 5.2, il le sera automatiquement avec le LE audio non ? C’est un format propriétaire Sony et il y a sans doute des licence, mais je trouve également dommage que le meilleur codec actuel (LDAC) ne soit pas plus répandu .<br /> Quoi qu’il en soit j’ai déjà deux casques bluetooth, donc j’attendrai un moment avant de ré investir … en espérant que la prochaine révision 6.0 apporte pourquoi pas du lossless :D.
guifou
C’est un peu plus compliqué pour le LE Audio en fait. Le 5.2 intègre les outils qui permettent d’être compatible avec (notamment un type d’échange appelé LE Isochronous Channel), de potentiellement l’intégrer donc. Mais un modèle 5.2 n’est pas forcément LE Audio, et je ne crois même pas qu’une simple MAJ puisse le faire dans tous les cas de figure, on est un peu dans un standard dans le standard pour le coup.
Voir tous les messages sur le forum
Haut de page

Les derniers tests

Casque audio : tous les derniers tests