
Il y a des casques que l’on teste en sachant déjà comment l’histoire va se terminer : quelques années d’usage, une batterie qui décline, des coussinets qui s’effritent… puis un remplacement inévitable. C'est ainsi que fonctionne le marché ! Alors quand Fairphone présente son nouveau Fairbuds XL comme "un casque qu’on n’a pas besoin de remplacer", la promesse a de quoi intriguer.

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- Réparabilité exemplaire (drivers, batterie, arceau, coussinets remplaçables, etc.)
- Son nettement amélioré, plus équilibré et plus naturel
- Prix des pièces détachées raisonnable
- Confort en nette progression
- Bluetooth multipoint + aptX HD
- ANC correcte, mais pas au niveau des références premium
- Poids légèrement au-dessus de certains concurrents ultralégers
- Design sobre, moins "premium" visuellement que les têtes de gondole du marché
- Pas de codec LDAC
- Pas de détection de port ou de commande tactile
Après un premier modèle en 2023, Fairphone revient avec cette idée très séduisante sur le produit, celle d'un casque modulable, réparable, pensé pour durer bien au-delà de la moyenne, à l'image de ses smartphones. Je me pose toutefois une question : s’il est conçu pour ne pas être remplacé, reste à voir si, au-delà de sa modularité, ses performances sont suffisamment convaincantes pour que nous n’ayons pas envie de le remplacer… C’est peut-être là le vrai défi, et c'est sans doute sur ce point que le premier modèle manquait d'efficacité. En effet, un casque peut être durable sur le papier, mais encore faut-il qu’il donne envie à son utilisateur de le conserver des années durant.
Alors, le Fairbuds XL est-il simplement un bel objet "militant", ou un casque audio capable de rivaliser avec les références du marché au point de s’inscrire dans le temps ? C’est ce que j’ai voulu découvrir.
Un casque qui ne cherche pas l’esbroufe
Le Fairbuds XL s’ouvre dans une boîte dépourvue de plastique, imprimée à l’encre de soja. Rien de spectaculaire, mais une cohérence immédiate puisque Fairphone veut un produit durable, et cela se sent dès le packaging. Le casque lui-même reste fidèle à cette idée. Il ne cherche pas l’effet "premium" à tout prix ; il privilégie une esthétique discrète, presque intemporelle, où l’on remarque surtout la qualité des matériaux.
L’arceau en maille dense (sur le dessus) paraît fait pour durer, tandis que les coussinets en tissu "birdseye" apportent une douceur et un confort étonnants, bien plus agréables que ce que laisse présager son look qui, au final, a d'abord été pensé dans un esprit utilitaire.
En observant de plus près, on comprend que ce casque n’a pas été conçu comme un objet figé. Même si la nature modulaire de ce casque ne saute pas aux yeux, sa structure légèrement plus segmentée qu’un casque traditionnel dévoilent un produit assumé comme réparable. En découvrant ce qu'il est possible de remplacer (pas moins de 9 pièces différentes), j'ai l'agréable sensation d'avoir en main un objet qui, contrairement à beaucoup de produits tech, cherche à repousser le plus loin possible son obsolescence.
Les éléments les plus importants sont en effet remplaçable. C'est le cas des deux batteries amovibles placées dans chaque oreillette, de l'arceau et de son revêtement en mesh, des coussinets, du câble qui relie les deux haut-parleurs… et des transducteurs eux-mêmes ! Fairphone insiste d'ailleurs sur le fait que si vous possèder déjà la première version de ce casque, vous pouvez simplement acheter les nouveaux transducteurs de 40mm pour profiter de la mise à niveau sonore qu'ils impliquent.
Qualité d’écoute : un vrai saut générationnel ?
Lorsque nous avions testé la première génération du Fairbuds XL, ce casque nous avais paru attachant mais trop immature en raison d'un manque d'exécution et plusieurs faiblesses, ce malgré une ambition sonore évidente. Nous avions relevé des aigus trop instables, une scène sonore qui manquait d’air dès que la musique devenait dense, une ANC correcte mais pas totalement homogène, et des microphones en appel qui penchaient franchement du mauvais côté. Fairphone faisait alors ses premiers pas dans l’audio, épaulé par Sonarworks pour la calibration ; l’intention était louable, mais l’exécution parfois hésitante.
Avec cette nouvelle version, la question est donc simple : Fairphone a-t-il vraiment comblé ces faiblesses qui séparaient son casque d’une pleine maturité audio ? Dès les premières écoutes, la réponse semble nettement plus positive que je ne le pensais.
La différence se joue d’abord dans les nouveaux transducteurs de 40 mm. La membrane papier, plus légère et plus rigide, associée à des aimants N52 bien plus puissants, apporte une assise immédiate dans les basses. Là où le précédent modèle pouvait hésiter entre énergie et contrôle, celui-ci adopte une approche plus maîtrisée. Les graves sont fermes, amples mais jamais baveux, suffisamment présents pour donner de la chaleur sans masquer le reste du spectre. C’est un équilibre que le premier XL n’avait jamais vraiment trouvé, oscillant parfois entre retenue et débordement selon le préréglage choisi.
Le vrai progrès se situe toutefois dans les médiums et les aigus. L’ancien Fairbuds XL avait tendance à surinterpréter les hautes fréquences, souvent au prix d’une agressivité perceptible et d’une fatigue auditive sur les musiques aux nombreuses textures sonores. Ici, le nouveau modèle semble avoir fait sauter ce verrou : la zone critique est nettement adoucie, les transitions sont plus naturelles, et les voix gagnent en présence sans déborder dans la dureté. Les aigus, surtout, retrouvent une cohérence bienvenue : ils montent proprement, sans ces oscillations qui donnaient au premier modèle un côté imprévisible. Ces améliorations apportent aussi une meilleure impression de séparation entre les instruments, une meilleure lisibilité des plans sonores et une scène qui, sans devenir spectaculaire, s’étale avec plus d’assurance qu’auparavant.
Cela ne signifie pas pour autant que la signature sonore du Fairbuds XL soit exempte de compromis. On perçoit encore un léger creux dans le bas-médium qui peut parfois amincir certaines voix ou instruments. L’extrême aigu, plus sage, manque quant à lui légèrement d’air pour offrir une ouverture vraiment spectaculaire, tandis que les infra-graves ne descendent pas aussi profondément que certains casques plus démonstratifs. Rien de rédhibitoire, mais suffisamment présent pour rappeler que Fairphone privilégie ici une écoute contrôlée et confortable, parfois au détriment du panache.
ANC et mode transparent
Qu’en est-il de l’ANC ? Elle reste globalement similaire dans son architecture avec une réduction hybride, efficace surtout dans les basses fréquences. Elle ne rivalise toujours pas avec les cadors du genre, mais elle ne trahit plus autant ses limites dans les haut-médiums, une zone où les voix se faisaient parfois trop présentes sur l’ancien modèle. Le mode transparence, lui, reste utilisable et naturel, même s’il ne grimpe pas encore au niveau des meilleurs.
Enfin, un point important : la gestion des microphones se montre convaincante, signe que Fairphone a tenté de produire un casque complet et pratique au quotidien. La capture vocale est cohérente et stable, sans être trop sujette aux coupures et à la saturation aléatoire. Les voix sont restituées avec une clarté suffisante pour des appels réguliers, et le casque parvient à isoler correctement la parole dans un environnement modérément bruyant. Cela dit, Fairphone ne rivalise pas encore avec les fabricants les plus avancés dans ce domaine. Les algorithmes de réduction du bruit ambiant restent parfois un peu timides, notamment dans les environnements très bruyants qui révèlent rapidement les limites du traitement embarqué. On note aussi une légère perte de naturel dans la voix, qui tend à devenir un peu métallique dans certaines conditions. Rien de rédhibitoire pour un usage quotidien, mais il y a encore une belle marge de progression.
Le Fairbuds XL au quotidien : autonomie, confort et usage réel
Voilà un casque qui, malgré ses 330 grammes, s’oublie assez vite et n'excerce que peu de pression sur le sommet du crâne. L'effet pince est présent autour des oreilles, mais reste très léger et largement supportable, même lors d'un port prolongé. Ce n’est pas un poids plume certes, mais la répartition de la charge et la nature des matériaux permettent de le porter plus longtemps qu’on pourrait l’imaginer en le tenant en main.
Côté connectivité, le Fairbuds XL ne cherche pas à réinventer la roue, mais il la fait tourner sans accrocs. Le multipoint fonctionne comme on l’attend : le casque passe du smartphone au laptop sans délai ni hésitation, ce qui devient vite indispensable lorsqu’on travaille en mobilité.
Côté codecs, le Fairbuds XL fait le choix d’une approche raisonnable, mais pas forcément ambitieuse. Le support de l’aptX HD apporte une meilleure définition dans les hautes fréquences, à condition d’avoir un smartphone compatible et une source audio suffisamment qualitative, mais ce codec reste moins performant que des solutions plus modernes comme le LDAC. Ce dernier permet une transmission à très haut débit, mais le casque de Fairphone en fait l’impasse, ce qui limite légèrement son potentiel auprès des utilisateurs les plus exigeants en matière de streaming haute résolution. On note également l’absence de Bluetooth LE Audio et de son codec LC3, une technologie encore émergente mais appelée à devenir la norme dans les années à venir pour ses avantages en efficacité énergétique et en compatibilité élargie grâce à Auracast. Rien de bloquant aujourd’hui, mais un petit manque de vision "future proof" que certains regretteront peut-être à long terme, surtout pour un casque conçu pour durer.
Autonomie
Les 30 heures annoncées ne sont pas exagérées, on peut facilement traverser plusieurs journées d’usage intensif sans voir apparaître l’alerte de batterie faible. Bien sûr, l'autonomie est un peu moins longue avec l'ANC activée, comptez entre 20 et 25 heures selon l'usage.
Test Fairbuds XL (2e gen) de Fairphone : l'avis de Clubic
Avec cette seconde génération, Fairphone parvient à concrétiser une promesse que le premier modèle n’avait fait qu’esquisser, celle d’un casque que l’on peut réellement garder. L'excellente réparabilité de ce casque n’est plus seulement un argument militant, elle s’appuie désormais sur des performances suffisamment solides pour donner envie de s’inscrire dans la durée. Le rendu sonore gagne en maturité, même s'il n'est pas parfait, l’autonomie reste confortable, le confort progresse, et la réparabilité, très rare sur ce marché, fait toute la différence.
Tout n’est pas parfait pour autant. L’ANC demeure en retrait des meilleures références du marché, et l’absence de LDAC ou de Bluetooth LE Audio limite un peu les ambitions audiophiles ou "future proof". Mais le Fairbuds XL impose une autre manière de penser le produit tech, moins centrée sur le renouvellement constant et davantage sur la continuité.
En somme, un casque cohérent, plus abouti et enfin capable de tenir la promesse de longévité qu’il revendique, dans le sens où ses performances ne devraient pas donner envie de le remplacer trop tôt. Une proposition singulière dans un marché où beaucoup de produits ne sont pas spécialement conçus pour durer !
- Réparabilité exemplaire (drivers, batterie, arceau, coussinets remplaçables, etc.)
- Son nettement amélioré, plus équilibré et plus naturel
- Prix des pièces détachées raisonnable
- Confort en nette progression
- Bluetooth multipoint + aptX HD
- ANC correcte, mais pas au niveau des références premium
- Poids légèrement au-dessus de certains concurrents ultralégers
- Design sobre, moins "premium" visuellement que les têtes de gondole du marché
- Pas de codec LDAC
- Pas de détection de port ou de commande tactile
Fiche technique Fairphone Fairbuds XL (2ème gen)
| Type de casque | Fermé |
| Forme | Supra-aural |
| Poids | 330g |
| Sans-Fil | Oui |
| Type de casque | Fermé |
| Taille des transducteurs | 40mm |
| Type de transducteur | Transducteur dynamique |
| Forme | Supra-aural |
| Contrôle du volume | Sur le casque |
| Micro | Non |
| Poids | 330g |
| Sans-Fil | Oui |
| Bluetooth | Oui |
| Version bluetooth | 5.1 |
| Liaison filaire | Non |
| Distance transmission | 10m |
| Autonomie | 30h |
| Connectique de charge | USB Type C |
| Codecs Bluetooth | AAC, AptX Adaptative, SBC |
| Bande passante (Fréquence Mini) | 20 Hz |
| Bande passante (Fréquence max) | 20 KHz |
| SPL Max | 99±2dB |
| Réduction de bruit active | Oui |