Astéroïdes : la NASA se prépare à récupérer les échantillons de Bennu

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
24 juillet 2023 à 16h30
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Répétition générale pour les équipes, avec un double de la capsule qui se posera le 24 septembre. © NASA
Répétition générale pour les équipes, avec un double de la capsule qui se posera le 24 septembre. © NASA

Dans exactement deux mois le 24 septembre, la mission OSIRIS-Rex passera tout près de la Terre et larguera sa capsule contenant les échantillons de l'astéroïde Bennu. Les équipes de la NASA se préparent activement pour récupérer la capsule et la ramener rapidement vers les laboratoires !

Le conteneur se posera dans le désert en Utah.

De Bennu jusqu'à la Terre

Le 10 mai 2021, la sonde OSIRIS-REx quittait le voisinage de l'astéroïde Bennu, qu'elle accompagnait depuis décembre 2018. Mais elle ne repartait pas les mains vides : dans la capsule placée sur son flanc se trouvent plusieurs centaines de grammes d'échantillons, capturés sur la surface de l'astéroïde.

Deux années sont passées, et OSIRIS-REx se rapproche de la Terre. Elle frôlera notre planète le 24 septembre prochain, avec un objectif très particulier, larguer ses échantillons pour que les équipes au sol puissent les récupérer. Pour cela, avec une trajectoire la plus précise possible, la capsule est équipée d'un bouclier thermique spécialement étudié pour résister à sa traversée et son freinage dans notre atmosphère, avant d'ouvrir un parachute, de freiner encore, puis de toucher le sol dans le désert de l'Utah, aux États-Unis. La zone est située à environ 130 km au sud de Salt Lake City, et correspond à une base militaire : l'Utah Test and Training Range.

De l'espace jusqu'au labo

Bien entendu, la NASA n'attend pas le 24 septembre pour se préparer à l'arrivée des échantillons. Tout est en préparation depuis des années, et d'ailleurs une partie des équipes a pu assister au retour de la capsule (similaire) de la mission japonaise Hayabusa2 en décembre 2020. En cette mi-juillet, l'agence spatiale américaine a tout de même réalisé une répétition générale, directement sur le site en Utah. Et c'est un peu plus complexe que de simplement arriver et embarquer la capsule d'échantillons ! La première étape consiste à la repérer au radar lors de sa descente sous parachute, avant d'envoyer une équipe sur le point d'atterrissage se poser en hélicoptère.

Un démineur spécialisé observe la capsule pour vérifier qu'il ne reste aucun boulon explosif (utilisés pour éjecter la capsule) encore actif, avant d'autoriser le reste de l'équipe à s'approcher. Ensuite, alors que certains emballent la capsule dans un filet, les scientifiques collectent immédiatement des échantillons du sol : ils serviront de témoins au cas où le compartiment étanche au centre souffrirait d'une contamination. L'hélicoptère ramène ensuite la capsule sur un site de transfert particulier, avant qu'elle soit amenée en laboratoire.

Le processus pour étudier les morceaux d'astéroïdes collectés et rapatriés prendra ensuite plusieurs mois avant l'ouverture dans un boitier isolé. En fonction de la quantité exacte des échantillons collectés (la NASA espère jusqu'à 900 grammes, mais quelques microgrammes peuvent déjà suffire pour en apprendre beaucoup), une partie des morceaux seront transférés dans des tubes scellés pour n'être ouverts que dans quelques décennies lorsque les technologies d'étude auront significativement progressé. Il faudra guetter les publications au printemps et à l'été 2024 pour les premiers résultats !

L'instrument TAGSAM est celui qui a collecté les échantillons à la surface.© NASA
L'instrument TAGSAM est celui qui a collecté les échantillons à la surface.© NASA

Elle pose sa capsule et elle repart

La sonde OSIRIS-REx, de son côté, va poursuivre son voyage. Comme elle est dans un état remarquable et que les opérations autour de Bennu n'ont pas consommé tout son carburant, il est prévu de l'envoyer à la poursuite du fameux astéroïde Apophis, qu'elle atteindra juste après son très proche passage de la Terre (35 000 km environ) en 2029.

Source : NASA

Eric Bottlaender

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (1)

Space_Boy
aha…c’est comme la benne aux ordures qui passent de temps en temps pour déposer son cargo <br /> Magnifique la science et le progrès.
Caramel34
Hâte de savoir ce qu’on va trouver là dedans, car si je ne m’abuse, ce sera le second objet céleste depuis lequel on ramènera des échantillons.
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