La mission Chang'E 5 atteint l'orbite lunaire et se prépare à alunir

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
30 novembre 2020 à 13h00
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L'atterrisseur de la mission est éjecté avec succès autour de la Lune. Crédits CNSA
L'atterrisseur de la mission est éjecté avec succès autour de la Lune. Crédits CNSA

Depuis son décollage le 23 novembre, le « train lunaire » chinois progresse pour aller collecter des échantillons sur le sol lunaire. Le rythme des opérations s'accélère depuis l'arrivée sur orbite le 29 novembre.

Chaque phase de la mission Chang'E 5 est critique !

Objectif Lune

Malgré l'intense préparation de la mission Chang'E 5 au sol dans les années qui ont précédé son décollage, chaque manœuvre qui rapproche le véhicule de son retour vers la Terre avec des échantillons est une étape importante vers le succès. Et si la mission ne dure effectivement que trois semaines, le planning est chargé.

Après son décollage le 23 novembre, Chang'E 5 a allumé son moteur principal avec succès pour prendre le chemin vers la Lune. Deux corrections de trajectoires (minimes) plus tard, et quatre jours et demi après le décollage, les équipes au sol ont assisté à la mise sur orbite de l'appareil le 28 novembre. Une étape « simple » aujourd'hui, et qui a pourtant posé bien des problèmes aux missions pionnières de la course à l'espace des années 60 !

L'heure du grand défi

Chang'E 5 n'est pas restée longtemps sur son orbite lunaire initiale, qui était elliptique et lui permettait de faire un tour de la Lune toutes les 8 heures environ (217 x 5 585 km d'altitude). Le 29 novembre, la sonde a de nouveau allumé son moteur principal pour freiner et arriver en orbite lunaire basse à 13h34. À environ 200 km au-dessus de la Lune, les opérations ont ensuite été scindées entre l'orbiteur et l'atterrisseur. Ce dernier a été éjecté avec succès en début de soirée dimanche (21h40 à Paris), et il devrait abaisser son orbite deux fois aujourd'hui.

L'une des phases les plus cruciales de la mission aura lieu demain, 1er décembre, avec l'alunissage prévu autour de 16h15 (Paris), au nord du Mont Rumker. Les deux derniers essais israéliens et indiens en 2019 avaient été de cuisants échecs… mais la Chine reste sur deux succès consécutifs en la matière ! Après cette manœuvre, l'atterrisseur devrait réaliser de nombreux clichés, qui seront immédiatement suivis du prélèvement des échantillons de sol, si les instruments le permettent.

Visualisation de Chang'E 5 issue du centre de contrôle. Sur cette image, la séparation avec l'atterrisseur n'a pas encore eu lieu. Crédits CNSA/BACC
Visualisation de Chang'E 5 issue du centre de contrôle. Sur cette image, la séparation avec l'atterrisseur n'a pas encore eu lieu. Crédits CNSA/BACC

Ramener Chang'E à la maison

Comme son nom l'indique, l'orbiteur restera autour de la Lune durant toutes les opérations à la surface, mais il a encore un rôle crucial à jouer : il récupérera les échantillons qui vont redécoller de la Lune avec un petit véhicule ascendant (probablement le 3 décembre). Les deux éléments devront se repérer, puis opérer un rendez-vous et un amarrage à près de 200 km d'altitude (autour du 5 décembre)… Une première ! Ensuite seulement, l'orbiteur reprendra le chemin vers la Terre, sa précieuse cargaison stockée dans une capsule capable de résister à la rentrée atmosphérique terrestre.

L'ambitieuse mission a déjà parcouru une bonne partie du chemin vers le succès, et nous saurons d'ici seulement quelques jours si les promesses se concrétisent !

Source : Xinhuanet

Eric Bottlaender

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (7)

clintl
Pendant ce temps, en Europistan, on créer une commission et on se demande si on va mettre une vignette CO2 sur Ariane.
Element_n90
Donc, d’après ce que j’ai pû lire, cette mission consiste à aller prélever et ramener des échantillons lunaire. Point! Pas d’autres expériences ou études à partir de l’atterisseur une fois les prélévements reparties ?
ebottlaender
L’atterrisseur est équipé de trois équipements scientifiques, une caméra à haute résolution, un spectromètre visible/infrarouge pour identifier les types de matériaux de surface, et un radar à pénétration de sol, pour «&nbsp;cartographier&nbsp;» si l’on veut les premiers mètres de profondeur.<br /> Les futurs instruments de Chang’E 6 devront fonctionner longtemps, il est donc probable que les équipes chinoises testent combien de temps il pourra résister (et pourquoi pas, passer une nuit lunaire).
BBlake
Intéresse toi à la démarche de travail du gouvernement Chinois par rapport au spatiale. En Europe, on a une image de qualité et ses démarches «&nbsp;chiantes&nbsp;» en font partie ^^
clintl
Le résultat c’est ? Pas de résultat. En retard sur tout le monde. Pas de fusée récupérable, pas de programme ambitieux lunaire, martien ou autre, toujours pas de capacité d’envoyer un homme dans l’espace, de vol habité. Et la qualité de programmes Européens ? (en dehors du fait qu’ils sont en retard et plus chers) … Zéro risque. Et avec ça les Vega échouent.
ebottlaender
On a de belles réalisation européennes à notre actif (par exemple les missions Solar Orbiter et BepiColombo en cours, ExoMars TGO, Mars Express etc), si vous ne voulez pas les voir tant pis, mais factuellement, c’est n’importe quoi.<br /> L’Europe est en retard sur les lanceurs réutilisables, et c’est la galère avec Vega, ça ne fait pas un pli. Mais tout amalgamer dans un grand sac en disant que le programme spatial européen est dans un trou, c’est archifaux. L’ESA a fait le choix de la coopération pour ses programmes habités, et ça nous réussit très bien pour le moment, avec une réelle expertise et un pôle reconnu internationalement (demandez aux astronautes internationaux ce qu’ils en pensent, moi je l’ai fait). Certes on n’envoie pas d’astronautes, ça nous permet d’économiser des milliards chaque année pour autre chose.<br /> La critique est facile, mais plusieurs programmes européens font baver dans l’ensemble du monde. Hurler à tue-tête qu’on est les meilleurs partout, c’est n’importe quoi. Mais écrire qu’on n’en fiche pas une, c’est n’importe quoi aussi.
Ura
Encore une fois merci pour ce déroulé de mission où chaque étape comporte un vrai risque. Vive l’exploration spatiale !<br /> Sais-tu si les chinois ont le projet (en cas de succès) d’effectuer ce type de mission de prélèvement sur Mars cette fois ? Ils seraient alors les premiers à réaliser une telle mission !
ebottlaender
Merci de suivre l’aventure avec nous <br /> Oui les chinois ont ce projet en tête (et même en préparation). Il est surtout conditionné par le succès de la mission déjà lancée vers Mars, Tianwen-1, qui sera la première du pays à tenter de se mettre en orbite, de déposer un atterrisseur et de faire rouler un petit rover.
BBlake
Ce que tu décris c’est ce qu’on appel «&nbsp;ne pas avoir la même roadmap&nbsp;», le seul truc que l’ESA a rater c’est la réutilisation que SpaceX a établi ce qui rend Ariane 6 déjà obsolète d’où son retard car des améliorations vont être amené pour concurrencer le marché actuel mais cette innovation a impacté tout le domaine pas que l’ESA.<br /> Par contre ce que tu peux reprocher à l’ESA c’est leur système économique, vu qu’il est raccorder à l’Union Européenne, les budgets de chaque pays varie au fil des années ce qui crée une grosse difficulté pour des projets à long terme.<br /> Vu ton commentaire, tu as l’air d’un fan de aéronautique / aérospatiale mais très récent car tu t’attarde que sur les faits majeurs. Je t’encourage à vraiment approfondir le domaine car même les «&nbsp;petites victoires&nbsp;» amène à des «&nbsp;victoire majeure&nbsp;» ^^
clintl
Saint Thomas, j’attends de voir les «&nbsp;victoires majeures&nbsp;» impulsées par des technocrates européens.
ebottlaender
C’est pas force de vous les lister pourtant…
BBlake
«&nbsp;j’attends de voir&nbsp;»<br /> Je me vois pas te fournir des informations qui demande littéralement 5 minutes de recherche sur le web de l’internet. Jeune homme
clintl
Papa, j’a fais comme tu as dis … google «&nbsp;progrès conquète spatiale&nbsp;»<br /> https://www.numerama.com/sciences/673388-spacex-vise-un-vol-inhabite-vers-mars-en-2022.html<br /> https://lactualite.com/sante-et-science/la-bataille-pour-decrocher-la-lune/<br /> … J’ai pas vu d’Europe<br />
BBlake
fr.wikipedia.org<br /> Biais de confirmation<br /> Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section «&nbsp;Notes et références&nbsp;» <br /> En pratique&nbsp;: Quelles sources sont attendues&nbsp;? Comment ajouter mes sources&nbsp;?<br /> Le biais de confirmation, également dénommé biais de confirmation d'hypothèse, est le biais cognitif qui consiste à privilégier les informations confirmant...<br />
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