Un supercalculateur a simulé l'impact qui aurait fait disparaître les dinosaures

Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender, Spécialiste espace.
Publié le 27 mai 2020 à 15h20
Carte de la variation de gravité du cratère Chicxulub. Collins & al. Nature, 2020
Carte de la variation de gravité du cratère Chicxulub. Collins & al. Nature, 2020

Une équipe de recherche de l'Imperial College (Londres) a étudié la formation du cratère de Chicxulub, considéré aujourd'hui comme la principale source de l'extinction de masse menant à la disparition des dinosaures.

Un supercalculateur, permet aux chercheurs de revenir 66 millions d'années en arrière…

Recréer une mauvaise journée

L'astéroïde qui a frappé la Terre il y a environ 66 millions d'années a eu des conséquences catastrophiques. Mais comment a-t-il heurté notre planète ? Pour bien comprendre les effets directs de cette collision, il est important d'expliquer sous quel angle et quelle vitesse ce choc cosmique a pu avoir lieu dans la péninsule du Yucatan. Rappelons qu'environ 75 % des plantes et des espèces animales en ont fait les frais…

Grâce au supercalculateur HPE Apollo 6000 Ge10 et ses 14 000 cœurs de calcul (à base de puces Intel Skylake) et son serveur de 6 To basé à l'Université de Leicester, des chercheurs de l'Imperial College tentent de lever le voile de la création du cratère.

Mark Wilkinson, directeur du DiRAC (Distributed Research Using Advanced Computing) et responsable d'Apollo 6000, explique : « Quand on étudie un problème aussi complexe que celui-ci, la clé réside dans le nombre de paramètres que vous pouvez prendre en compte. Actuellement, le DiRAC a fourni l'équivalent de 2 millions d'heures d'exploitation de cœurs de processeurs, et l'équipe a pu faire de nouvelles découvertes ».

Collision oblique

Au cours de ces simulations d'impact en 3D à l'aide du supercalculateur, l'équipe de recherche a considéré plusieurs angles et vitesses, avant de comparer les résultats avec les relevés topologiques du cratère de 177 kilomètres de diamètre dont les traces sont encore visibles aujourd'hui.

Les plus pertinentes montrent un angle d'impact de 60 degrés, ce qui, malheureusement pour les dinosaures (et les autres), était peut-être le pire scénario : une telle inclinaison favorise l'éjection de roches et sédiments, dont les particules ont ensuite obscurci le ciel, causant une réaction en chaîne à l'échelle de toute la planète.

Si ça se trouve, c'était un lundi

Dans leur article publié dans Nature (ce 26 mai 2020), les chercheurs expliquent qu'à cause des limitations des simulations précédentes, de nombreux scénarios n'ont pu être étudiés qu'en 2D jusqu'à présent, y compris la modélisation de l'impact (la chute de l'astéroïde était donc verticale), tandis que d'autres se focalisaient sur les premières secondes de la catastrophe.

Leur étude, elle, a permis de suivre le processus de création du cratère, y compris le relief particulier de son centre. Les scientifiques espèrent bien sûr aller encore plus loin et comprendre tous les tenants et aboutissants de cet impact.

Au DiRAC, les responsables scientifiques sont conscients que les chercheurs vont de plus en plus utiliser les capacités de leurs supercalculateurs… Une partie des ressources sert actuellement à tenter d'expliquer la naissance des étoiles au sein de nuages de gaz.

Source : Zdnet

Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender
Spécialiste espace

Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (10)
jjBEA_smb

La seule solution viable est celle de Thanos

c_planet

PierreKail, l’harmonie avec la nature, c’est fini. L’homme civilisé a décidé que la maladie la souffrance et la mort n’étaient plus acceptables, ce sont trois choses qui sont indissociables d’une vie « comme avant » (en gros avant le XIeme siècle si on est européen). Les inféconds peuvent engendrer, les faibles sont soignés et peuvent transmettre leurs gènes, les non travailleurs et les imbéciles sont nourris, … la nature ne ferait qu’une bouchée de nous maintenant, mwaha.

Blues_Blanche

Pour certains oui :stuck_out_tongue:

docloulou

« Les inféconds peuvent engendrer, les faibles sont soignés et peuvent transmettre leurs gènes, les non travailleurs et les imbéciles sont nourris, … la nature ne ferait qu’une bouchée de nous maintenant »

Si un jour dans ma vie j’ai le temps et la motivation j’écrirai sur ce sujet. Je trouve ça passionnant d’imaginer à quelle point nous sommes finalement aussi dépendant à la technologie. Et ça a commencé selon moi avec le port des vêtements. C’est c** mais ça fait réfléchir…

philumax

À mon avis, le programme s’est trompé de dinosaures.

jhe

« Imperial College »… N’est ce pas les mêmes mecs de la simulation ratée du corona ? Ceux-là mêmes qui n’ont pas réussi à prédire le nombre de victime du virus sans se tromper d’un ordre de grandeur ? Ah oui… Bon bah bon courage quand même.

(En vrai Imperial College est une super institution, je me moque gentiment hein…)

sebstein

J’étais d’accord jusqu’à « Les inféconds… » qui pourrait facilement me faire atteindre le point Godwin si je m’y attardais…

Demongornot

J’y travaille déjà, depuis des années en fait.
J’ai inventé un modèle de civilisation, le système politique, économique et social donne une impression utopique tout en restant entière faisable.
Je ne compte pas encore donner les détails (je le ferais en tant que mon premier post Reddit).

En gros, le travail n’est plus obligatoire mais optionnel, bien que très bien rémunérer, n’importe qui travaillant assez (« bien », pas forcément « dur ») dans sa vie peux devenir riche (je parle pas non plus de milliardaire, mais de multimillionaire oui, c’est possible).
Le système politique est différent, la structure elle aussi l’est.
Un changement que beaucoup ne comprendront peux être pas, c’est que ce n’est pas réellement de la démocratie, en fait les dirigeant montent de eux même au pouvoir par leur actions, CAD leur talent et capacité de diriger dans leur branche, le respect des lois, du peuple, de la vie etc, mais en revanche, pour n’importe quel raison justifiée le peuple peux le destituer, c’est un mix entre l’inverse de la démocratie et monarchie en gros…
Le système économique est totalement différent, ça n’as rien à voir, l’argent a une valeur totalement différente et la façon dont il circule est elle aussi totalement différente de tout ce qu’on connais, et il y a des avantages, la façon dont c’est fait pousse les entreprise à être productive mais écologique, de produire des produits de qualité et surtout sûr, le respect du client, la concurrence n’existe plus et les enterprises font plus de bénéfices en travaillant en unisson avec les autres plutôt que contre eux.
Quasiment tout, de comment on fait du profit au classique des matériaux utilisé est écologique.
En fait, ce genre de civilisation débuterais sûrement dans une zone neutre d’un océan sur une ville flottante.
Le système judiciaire est également totalement inédit et ne s’inspire de rien de connu.

Après j’ai déjà en tête la quasi totalité des choses, plan des villes, logistique, économie locale et internationale (en sachant que la monnaie utilisé dans cette civilisation ne serra surement pas reconnu par les autres nations qui la verront comme « sans valeur » et donc non utilisable), communication, procédure de construction et d’agrandissement, langue, protocoles réseau, informatique (de très très gros changement), véhicules, régulations, etc etc…

Et non seulement cette civilisation aurait pour but de faire du 0 emissions inutiles, mais en plus la nature serrait respecté, sans pour autant imaginer quelque chose à la ermite, au contraire on parle de très haute technologie, avec une société basé sur la surconsommation raisonnable (si si, c’est possible), et la façon dont j’imagine les version terrestre de ces villes serrait avec les alentours laissé directement à la nature sans interférer, et au limites de la ville, justement que l’humain et la nature sont en harmonie, les humains nourrissant les animaux sauvage dans une zone ou technologiquement (canon à ultrasons et/ou micro-ondes) serrait protégée et arrêterais prédateurs et personnes s’attaquant les uns les autres.
C’est un endroit ou on pourrait aller et voir une biche sauvage venir prendre de la nourriture qu’on lui donne, car depuis son enfance elle aurais vu ses parents côtoyer les humains qui ne sont que positif avec eux.
Des efforts pour protéger les espèces menacé serrait fait, tout ce qui menacerais, que ce soit naturel ou technologique serrait compensé ou arrêter.
Et dans un monde ou l’humain aurait une technologie bien supérieur à celle qu’on possède actuellement, la nature serrait luxuriante et on en prendrait soin.

Comment est ce que, pour toi, cela colle avec ce que tu décrivais dans ton commentaire ?

leochok

Une utopie foireuse ?

armss

On peut devenir très riche par notre travail, mais l’argent n’a plus le même sens. Conclusion : Y’a comme une incohérence dans ton paradigme.

Je veux bien que tu nous écrives un pavé, mais hélas :

Le coup de la biche qui mange la nourriture donnée par des humains… Hum. Tu es un citadin qui s’invente ce à quoi ressemble nos campagnes ? Une biche touchée, en contact, etc, par les humains, une biche portant donc l’odeur d’autre chose que son espèce est rejetée par sa propre espèce.
De plus, l’humilité et le bon sens veut que si une espèce est dite « sauvage », alors… on ne la nourrit pas. Lui donner à manger, c’est un peu l’idée du passage du loup à une branche qui dérive au chien. Par définition.

Si les entreprises ne sont plus en concurrence, alors là aussi cela veut dire que CHAQUE entreprise ne réalise qu’UNE seule chose : Aucune entreprise dans le monde ne peut faire la même chose qu’une autre. Parce que si elles sont au moins 2 à faire la même chose, alors il y a fatalement concurrence. A moins que dans un aspect despotique, le pouvoir politique dise : « Je veux » une entreprise QUE pour cette zone, et les autres n’ont aucun droit d’y proposer leur qualité.
Quid de la créativité ? On est sur Clubic ici. Qui n’a jamais dit : « Heureusement qu’il n’y a pas qu’Intel. S’il n’y avait qu’eux, bonjour les faibles évolutions. »

Ensuite, tu parles d’une Civilisation qui n’aurait pas la même monnaie que dans les autres pays. En prime, cette Civilisation a une technologie bien supérieure à aujourd’hui.
Là encore, c’est indéfendable : On a actuellement besoin de l’ENSEMBLE des ressources dispersées sur l’ENSEMBLE de la planète, pour produire nourritures, biens et services. Tu vas ouvrir combien de centrales nucléaires, et extraire où l’Uranium pour produire assez de jus pour recréer tout l’Internet dans ton pays ? En Suisse, il vont faire comment pour le sillicium à grande échelle ? En Belgique pour avoir du vin d’excellente qualité ?Parce que tu ne peux pas dire : Yolo, on achète chez les autres, mais nous on est un pays utopique.
Non, ça, ça s’appelle être hypocrite.

Enfin, tu as oublié le plus important : Le nucléaire a permis l’électricité de masse, mais également des désastres militaires et écologiques. Le rapport ? L’élément le plus important derrière tout ce que tu peux proposer, c’est l’humain.
Or, jusqu’à preuve du contraire, les maths c’est facile. Ca ne bouge pas dans le temps. Thalès, les tables de Pythagore ou tout ce que tu veux : Il y a 3 000 ans c’était vrai, dans 3 000 ans ça le sera encore.
Les sciences humaines en revanche… C’est à l’instant T. Variable du tout au tout, en fonction des époques, des civilisations, des Histoires, de l’environnement, des avancées, des régressions.

A titre d’exemple par rapport à ce que tu dis : Crois-tu vraiment que l’humain va d’un côté « prendre soin de la nature » tout en la dénaturant (donner à manger à des animaux sauvages) et en étant violant avec elle (Ultrasons, micro-ondes) ? Quoi, ce n’est pas une forme de violence ton affaire d’Ultrasons ? Ah bon, la définition de la violence est aussi pérenne que Thales ? N’est-elle pas tout aussi mouvante que la société de l’instant T qui la définie ?

Ceci étant, je salue ta volonté de proposer des idées. C’est toujours le premier pas pour un jour voir l’émergence de quelque chose d’autre.
Et c’est un instituteur et psychologue qui te le dit :wink: