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Selon vous quelle est la nouveauté majeure pour cette prochaine version LTS ?
Nicolas Barcet : Ces deux dernières années nous avons développé l'interface Unity. C'est la première fois que Unity voit le jour au sein d'une version LTS. Avec tous les retours que nous avons eu nous considérons que l'interface est assez mature pour pouvoir être utilisée sans aucun souci par des primo-accédants.
Pourtant à son introduction, les avis étaient plutôt mitigés...
N.B : Oui, c'est la raison pour laquelle je parle des primo-accédants. Pour les utilisateurs avancés, c'est une transition, un changement et donc pas facile. Cependant Unity offre un environnement beaucoup plus clair. Nous avons mesuré le temps d'un utilisateur novice pour effectuer plusieurs actions et celles-ci sont réalisées plus rapidement que sur n'importe quel autre système, qu'il s'agisse de Windows ou Mac. Globalement ces utilisateurs trouvent l'interface beaucoup plus claire.
Bien sûr ce n'est pas la même chose pour quelqu'un qui utilise Linux depuis plus de 10 ans et qui préférera sans doute installer GNOME, mais ce n'est qu'à une ligne de commande...
D'ailleurs, pourriez-vous revenir sur les discordes avec l'équipe de GNOME ? Pourquoi ne pas avoir adopté GNOME Shell ?
N.B : Ici nous avions l'impression d'être constamment bloqués lorsque nous soumettions une idée pour l'interface utilisateur. C'est du moins ce que nous ressentions. Nous ne pouvions réaliser ce que nous souhaitions. Canonical a d'ailleurs embauché 50 designers parce nous étions freinés pour effectuer ces changements.
Et puis notre vision était d'unifier les interfaces, pas seulement sur le desktop mais également sur les tablettes ou la TV. D'où le terme Unity.
En terme d'applications, quels sont les changement majeurs d'Ubuntu 12.04 ?
N.B : Depuis la dernière version LTS, je ne vois qu'un changement majeur : nous avons remplacé le logiciel de messagerie Evolution par Thunderbird. Il y a eu d'autres modifications mais celles-ci sont moins importantes. Par exemple Libre Office a remplacé OpenOffice.org.
Comment se place Ubuntu sur le marché français par rapport à la concurrence, par exemple Mandriva ?
N.B : Nous n'avons pas d'informations précises. Nous ne souhaitons pas agréger ces données au sein d'un serveur central. C'est une question de liberté fondamentale. Il n'y a donc pas de statistiques très précises.
En revanche, je peux vous dire que les « Ubuntu Party » que nous organisons tous les 6 mois à Paris sont très populaires. Je n'ai jamais vu autant de monde rassemblés autour d'une autre distribution GNU/Linux.
Dans le monde, un ordinateur sur deux tournant sur Linux utilise Ubuntu. On estime à environ 20 millions le nombre d'utilisateurs réguliers.
Et après la publication de l'édition 12.04, quels seront les travaux pour le prochain cycle jusqu'à la nouvelle version LTS ?
N.B : Je n'ai pas de détails précis mais nous nous dirigeons vers toujours plus de simplicité avec une convergence des appareils. L'utilisateur doit passer d'un ordinateur à un portable à une tablette à un smartphone tout en restant dans un environnement constant. En fait, nous avons une division au sein de Canonical qui planche précisément sur ces nouveaux usages
Cela fait plus de sept ans que nous travaillons sur Ubuntu et à chaque version LTS nous apportons une nouvelle finition pour les utilisateurs. Notre objectif, c'est de passer la barre des 100 millions d'utilisateurs en 2015.
Je vous remercie.
Je suis rédacteur en chef adjoint de Clubic, et plus précisément, je suis responsable du développement éditorial sur la partie Logiciels et Services Web.
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