Elon Musk dérape à propos de Wikipédia... et sombre un peu plus dans le complotisme

Samir Rahmoune
Publié le 20 décembre 2022 à 12h40
© Kiichiro Sato / AP
© Kiichiro Sato / AP

Elon Musk s'est aujourd'hui trouvé une nouvelle cible. Et c'est l'encyclopédie collaborative Wikipédia qui fait les frais de sa colère.

Le milliardaire et patron de Twitter n'a pas apprécié la couverture faite par l'encyclopédie sur la suspension de plusieurs journalistes. Il l'a donc accusée d'être à la solde des médias mainstream.

Une histoire de doxxing qui passe mal

Pour remettre en contexte cette accusation, il faut revenir quelques jours en arrière dans l'actualité mouvementée de Twitter. Elon Musk, alors qu'il avait promis de pas toucher aux utilisateurs suivant les mouvements des jets des milliardaires (dont le sien) lors de son arrivée à la tête de Twitter, a banni le fameux compte @ElonJet.

Cette suppression a été suivie de l'instauration d'une nouvelle règle qui interdit de partager la localisation en direct d'un personne ou des liens le permettant. Dans la foulée, Twitter a également suspendu le compte de plusieurs journalistes du New York Times, du Washington Post ou de CNN.

Cet événement a très rapidement fait parler de lui dans la sphère médiatique et a été enregistré sur Wikipédia, sous le titre assez provocateur de « Thursday Night Massacre » (le massacre du jeudi soir). Il n'en fallait pas plus pour provoquer l'ire d'Elon Musk.

Pour Elon Musk, « Wikipédia est contrôlé par les journalistes des médias mainstream »

Le milliardaire n'a en effet pas fait dans la dentelle quand il a appris la création de cette page. Alors qu'une capture écran de l'article en question lui était partagée, il a posté un tweet où il affirme que « Wikipédia est contrôlé par les journalistes médias mainstream ». Une allégation très péremptoire qui demanderait à être étayée…

Pour Elon Musk, l'affaire se résume à une « suspension de 2 jours et de peut-être 7 comptes pour doxxing ». Bref, pas de quoi s'énerver à son sens, à moins de vouloir monter une cabale contre sa personne. Il n'est donc guère étonnant de le voir finir son message par un cri de désamour envers la plus grande encyclopédie en ligne au monde : « Je ne peux plus faire confiance à ce site désormais. »

Ce nouvel accrochage illustre le rapport antagonique très fort entre Elon Musk et les journalistes. Depuis sa prise de pouvoir sur Twitter, l'homme d'affaires a plusieurs fois attaqué la profession, estimant qu'elle n'était pas la seule source d'information légitime. Il a répété dans son Space avec Drew Harrell que sur la question du doxxing, il ne ferait pas de différence entre les utilisateurs réguliers et les journalistes.

Petite précision, la page Wikipédia qui a provoqué la colère d'Elon Musk a depuis été renommée « Les suspensions Twitter du 15 décembre 2022 ». De quoi faire revenir le boss de Twitter sur ses propos ?

Samir Rahmoune
Par Samir Rahmoune

Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les questions énergétiques, et l'astronomie. Souvent un pied en Asie, et toujours prêt à enfiler les gants.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (10)
nicgrover

« Après moi le déluge » comme dirait Elon…

luck61

Il est où le complotisme ?

zztop06

Dans sa tête

Francis7

Ces histoires de Twitter et de Wikipedia me rappellent un film James Bond où pour le méchant : « contrôler les media c’est avoir le pouvoir ».

Au lieu d’avoir vendu tous ses biens, il aurait dû se racheter une baraque au lieu de racheter Twitter, rester devant son ordinateur, se faire oublier et continuer de contrôler l’espace.

Comme il le disait lui-même, il y a peu : « ceux qui veulent le pouvoir sont ceux qui le méritent le moins ». Lâche le contrôle !

gemini7

Citation de l’article : « il a posté un tweet où il affirme que « Wikipédia est contrôlé par les journalistes médias mainstream ». Une allégation très péremptoire, qui demanderait à être étayée »

Mais non, c’est moi qui contrôle Wikipédia, je me suis fait un malin plaisir à le balancer, lui et toute les M… Qu’il n’arrête pas de dire et de faire. Quant à prouver ses délires, il va nous la jouer à la Trump qui avait soi-disant une preuve du vol des élections perdues de 2020, qui n’avait trouvé que trois petits ronds de papier avec quelques caractères écrit dessus, « Yes I have a proof. » :rofl:

Rpg7

« Wikipédia est contrôlé par les journalistes des médias mainstream »
C’est malheureusement totalement vrai…

sh1v4

Je pense tout de même qu’il a été mal diagnostiqué, ils ont du confondre le syndrome d’Asperger dit de « haut niveau » avec la mégalomanie de « haut niveau » ! :sweat_smile:

paulposition

C’est la chute inexorable d’un personnage qui s’est cru supérieur a tout et a tous :crazy_face: Il devrait lire « les fables de La Fontaine » (La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf ) et mediter sur sa morale: " "Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages" car la vanité ne corromps pas uniquement le cœur des puissants, le monde est rempli d’âme vaniteuse désirant toujours plus que ce que la nature n’offre. :wink:

Sodium

De la rhétorique complotiste de base. Les complotistes ne sont pas câblés pour se rendre compte que si tant de source s’opposent à eux, c’est plus probablement parce qu’ils disent de la merde et non qu’il s’agit d’une manipulation.

Popoulo

Avant de citer Musk, vous auriez pu citer le fondateur de Wikipedia.

" Freddie Sayers, cofondateur de Wikipedia, affirme qu’il n’a plus confiance dans les informations prodiguées par l’encyclopédie participative. Il explique que la ligne éditoriale a perdu sa neutralité et que Wikipedia est devenu un instrument de propagande pour les industriels et les partis politiques."