Live Japon : Big data et radionavi

15 juin 2013 à 15h15
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Depuis belle lurette déjà, les Japonais avaient une bonne longueur d'avance en matière de radionavigation automobile. La complexité de nomenclature des adresses (par préfecture, ville, arrondissement, quartier, bloc et numéro de parcelle à l'intérieur dudit bloc) n'y est pas pour rien. Même les chauffeurs de taxi y perdent leur latin, bien plus que leurs homologues parisiens, lesquels ont d'ailleurs aussi de plus en plus recours à l'électronique, comme le montre l'auteur de « Paris, le retour! », J.P NISHI.

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Dans le contexte nippon, il n'est pas étonnant que les constructeurs de voitures japonais et leurs compères du secteur de l'électronique se soient tôt intéressés au développement de systèmes intégrant des cartographies de plus en plus précises, et que l'Etat ait depuis une vingtaine d'années mis en place un dispositif d'information sur le trafic (VICS) diffusé par ondes radio et faisceaux infrarouges vers les véhicules.

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Aujourd'hui, alors qu'internet s'est généralisé, que les réseaux cellulaires sont suffisamment puissants et dimensionnés, que des bases de données cartographiques extrêmement riches ont été créées par de nombreux acteurs, des dispositifs beaucoup plus sophistiqués encore ont vu le jour, qui combinent toutes ces données pour faciliter les déplacements multimodaux dans une logique d'économie de temps, d'argent, d'énergie et de danger.

L'un des précurseurs dans ce domaine se nomme Toyota, redevenu l'an passé le premier constructeur mondial en nombre de voitures vendues, devant l'américain General Motors et l'allemand Volkswagen.

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En plus de son outil de radionavigation déjà extrêmement complet avec un terminal intégré par défaut dans tous ses véhicules au Japon, Toyota vient d'y proposer un service complémentaire nommé « Big Data traffic information » qui utilise un vastes ensemble de données de diverses origines, dont l'emplacement des véhicules et leur vitesse, les conditions routières et d'autres éléments collectés pour être combinés de telle sorte qu'ils permettent d'en déduire des informations sensées et utiles non seulement pour les automobilistes, mais aussi pour les autorités et entreprises.

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« Sur la base de ces données, les informations de trafic, des statistiques et d'autres renseignements connexes peuvent être fournis aux administrations et aux entreprises locales afin d'aider à améliorer la fluidité du trafic, fournir de multiples informations géolocalisées et faciliter les mesures de secours aux sinistrés en cas d'accident ou catastrophe », explique le groupe japonais. Les gouvernements locaux et les entreprises auront notamment accès aux données générées par le système T-Probe qui dresse des cartes de volume de trafic et d'autres informations à partir de grosses quantités de données émanant des véhicules eux-mêmes, de statistiques antérieures, de la météo, etc. Dans les situations de catastrophe, sont présentées les informations sur les sites d'évacuation, les points d'eau ou autres installations essentielles, avec l'emplacement des secouristes (équipés de smartphones) et des véhicules d'urgence.

Enfin, selon Toyota, via son service de reconnaissance vocale (en langue japonaise), les requêtes pour les destinations désirées peuvent être exprimées naturellement, par exemple : « trouver le dépanneur le plus proche », ou « un restaurant de sushi ouvert sur la rue Harumi ». Si le système électronique n'est pas en mesure de répondre de manière adéquate, la requête est transmise à un opérateur humain.

Le tout est associé à un réseau social qui permet à chaque utilisateur d'enrichir lui aussi la base de données au profit des autres, en indiquant par exemple la survenue d'un accident ou d'un imprévu quelconque sur une route, soit via la simple pression d'une touche du smartphone dans le premier cas, soit par saisie manuelle de l'information dans le second.

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Cette tendance à l'enrichissement multi-données va se poursuivre et s'amplifier, c'est certain, et pas seulement pour la voiture.

Justement, il y a quelques mois, le même Toyota avait mis en place à titre expérimental un autre service, basé sur une application multimodale et embarquable appelée Ha:mo NAVI , qui fait de la voiture un des éléments d'une mobilité plurielle, et d'une application mobile de navigation l'outil central d'une maîtrise de la fluidité.

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Permettre à chacun de sortir plus, ne plus être ennuyé par les embouteillages, de polluer moins, d'économiser l'énergie, de mener une vie plus sûre et confortable : tels sont, expliqués par Toyota, les objectifs de son concept Ha:mo (harmonieuse mobilité). Ce service, « bon pour les personnes, la ville et la société », selon Toyota, comprend un système de radionavigation (Ha:mo NAVI), qui a pour particularité de coupler intelligemment la voiture individuelle et les transports collectifs, et un dispositif de partage de petites voitures électriques et vélos (Ha:mo RIDE).

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HA:mo NAVI

La radionavigation Ha:mo NAVI est pensée de sorte que le meilleur compromis soit à chaque fois trouvé entre la pertinence et le plaisir de conduire son véhicule d'une part et l'utilisation des transports en commun de façon rationnelle au regard de la gestion du temps, de l'économie, de la ville et de l'environnement d'autre part. En fait, c'est bien l'ensemble du parcours qui est l'objet de l'optimisation et non plus la seule voiture.



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Toyota conçoit le système de sorte que l'automobiliste ne soit plus indissociable de sa voiture mais qu'il soit amené - parce que c'est plus confortable, moins stressant, plus commode, plus rapide, plus économique et/ou plus écologique -, à changer de mode en cours de route. Comme il est difficile pour l'être humain de penser tous ces critères d'un seul tenant et de comparer à chaque fois les bénéfices et inconvénients des différentes combinaisons de modes de transport, Ha:mo NAVI le fait à sa place et l'oriente au gré de sa progression, selon les circonstances en temps réel (embouteillages, places de parking, localisation des bus ou trains, météo ou événements particuliers).

Concrètement, s'il y a des embouteillages, HA:mo NAVI va guider l'automobiliste vers un parking puis une station de métro et jusqu'à destination, ou bien lui conseiller un restaurant, une boutique ou une escapade s'il a, a priori, le temps de flâner en attendant la fin des bouchons !

« C'est très différent des autres systèmes de navigation », affirme Toyota, précisant que HA:mo NAVI réagit réellement en fonction de circonstances uniques à un moment donné et fournit donc des indications très personnalisées, le tout étant calculé par un serveur en réseau. Qui plus est, HA:mo NAVI donne des recommandations qui permettent de découvrir des lieux, des événements particuliers, que l'utilisateur ignorerait sans le recours à cet outil.

Ha:mo RIDE

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« Ha:mo RIDE est un réseau de voiturettes et vélos, pour aller de la gare au magasin, du lieu de travail vers un point de rendez-vous, pour de simples trajets au moment désiré », explique Toyota. C'est donc un service de partage urbain de voiturettes électriques (pour une ou deux personnes) et de vélos à pédalier électriquement assisté (très nombreux au Japon) avec réservation par internet en amont. On y retrouve la souplesse du transport individuel et les avantages du transport collectif, la contribution environnementale et les meilleurs rapports performances/coût, espace/temps. Le constructeur insiste sur la compacité et la faible consommation. Les batteries des voitures et vélos assistés sont chargées par énergie solaire le jour ou via le secteur la nuit (aux heures de faible consommation et de tarifs moindres).



L'expérimentation dans le fief de Toyota, Toyota-city, ville du centre du Japon se poursuit jusqu'à février 2015 avec le soutien du ministère japonais de l'Industrie. La première phase évalue le service avec des étudiants d'une université. Deux stations-parkings ont été implantées sur le campus et deux autres aux abords de deux gares ferroviaires assez éloignées de l'Université. Les détails de la seconde phase ne sont pas encore définis. La réservation s'effectue grâce à une application dédiée sur smartphone, l'accès et le paiement se réalisent par une carte à puce sans contact.

Le tout s'inscrit dans un projet encore plus vaste, intitulé « système de transport à faible rejet de carbone », lequel comprend non seulement Ha:mo mais aussi des moyens de paiement électronique, des outils d'analyse du trafic, des véhicules collectifs hybrides ou à pile à combustible, etc.

Toyota a choisi de les présenter en dessins animés qui déroulent des scénarios exemplaires et cousus de fil blanc sur l'usage de Ha:mo.

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