Galileo, les européens veulent garder le meilleur service de positionnement

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
05 juin 2021 à 18h18
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Vue d'artiste montrant les tout premiers satellites Galileo (IOV). Crédits ESA
Vue d'artiste montrant les tout premiers satellites Galileo (IOV). Crédits ESA

Avec plus de 2 milliards d'objets connectés et les meilleures performances du marché actuel, le système de géopositionnement de l'Union Européenne a réussi à trouver sa place… Malgré des années de surcouts et de retards. Les contrats permettent d'envisager sereinement son futur sur la décennie à venir.

Une opportunité assez inespérée !

Galileo, Galileo Figaro

Durant la première décennie du millénaire, le projet de l'Union Européenne de constellation de géopositionnement « Galileo » était malheureusement sur le devant de la scène pour de mauvaises raisons : dépassements du budget, plusieurs années de retard sur les décisions clé, problèmes pour convaincre les partenaires… Englué, le « GPS européen » a fait du surplace. De nombreux citoyens en gardent cette image une décennie après le décollage des premières unités de validation en orbite (21 octobre 2011). Pourtant, non seulement ces deux derniers satellites sont encore actifs, mais ils ont été rejoints par 24 autres unités.

Le déploiement a pris du temps, y compris pour convaincre les fondeurs de puces qu'il y avait un intérêt à adapter le matériel de leurs objets connectés pour recevoir les signaux européens. Mais ces trois dernières années, la progression est exponentielle… Pour une bonne raison : malgré ses déboires (et une panne mémorable en juillet 2019), le service européen est celui qui offre la meilleure précision du moment. Fin 2020, plus de 2 milliards d'objets étaient équipés.

On voit bien ici les 3 plans principaux de la constellation Galileo. Crédits stuffin.space
On voit bien ici les 3 plans principaux de la constellation Galileo. Crédits stuffin.space

Des concurrents peu pressés

Cette bonne dynamique, on la doit aussi indirectement… Aux concurrents de Galileo. En Russie, Glonass n'a pas été amélioré depuis longtemps, et la génération « K » se fait toujours attendre. En Chine, Beidou 3 est en service et fonctionne sur l'ensemble de la planète, mais la qualité des signaux n'est pas encore irréprochable et il y a encore peu de puces équipées. Enfin, aux Etats-Unis, seuls 4 satellites du nouveau standard Block 3 sont en service (sur 31), résultat, la précision n'atteint pas tout à fait celle des européens, même si la qualité du service est au rendez-vous. Avantage : Galileo et GPS partagent la même fréquence, les puces peuvent donc être configurées pour lire les deux services simultanément et naviguer grâce à un nombre record de satellites. L'autre avantage de Galileo, c'est la lisibilité du projet à court et moyen terme. En effet ce sont 12 nouvelles unités qui devraient rejoindre l'orbite à 23200 km d'altitude entre fin 2021 et 2024 grâce à des décollages sur Soyouz et Ariane 6. Ils sont basés sur le même modèle que ceux déjà en orbite, très légèrement améliorés grâce à des retours d'expérience notamment sur leurs horloges atomiques (ils en embarquent quatre chacun).

De la commission européenne jusqu'aux industriels

Les satellites Galileo actuels (un peu plus de 700 kg sur la balance) ont une durée de vie prévue de dix ans au minimum, mais ils sont toujours en léger sous-nombre, et le système ne dispose pas d'unités « de secours » en orbite qui pourraient remplacer au pied levé un satellite défaillant. C'est avant tout à cela que vont servir les 12 nouveaux satellites, qui vont également assurer la continuité vers la génération suivante… Pour laquelle les industriels viennent d'être sélectionnés (12 satellites). Il y a donc 24 satellites « dans les tuyaux » qui seront envoyés en orbite pour Galileo avant 2030.

Il faut rappeler brièvement que Galileo est un projet de l'Union Européenne. Cette dernière dispose d'une agence, la GSA (European GNSS Agency), récemment transformée pour étendre ses activités et gérer l'ensemble de ses programmes spatiaux : l'EUSPA, European Union Agency for the Space Programme. C'est là que ça devient un peu compliqué… Comme l'EUSPA n'a pas de grand programme de recherche scientifique et technique, l'Union Européenne signe un chèque à l'ESA, l'Agence Spatiale Européenne, qui est mandatée pour sélectionner les éléments techniques et travailler avec les partenaires pour mettre en place la constellation. C'est donc l'ESA qui choisit les industriels pour les satellites. Le contrat, 1,47 milliards d'euros, a été signé avec Thales Alenia Space Italie, et Airbus Defence & Space Allemagne fin mai.

Les satellites Galileo ne ressembleront donc plus à ça. Crédits ESA
Les satellites Galileo ne ressembleront donc plus à ça. Crédits ESA

Les grands noms du spatial européen se sont livrés une âpre bataille pour concevoir et réaliser ces futurs satellites, plus encore qu'à la fin de la décennie 2000 : à la surprise générale, c'était alors OHB (Allemagne) qui était choisi en 2008 pour la première génération, véritable « contrat géant » qui était prolongé en 2017. Mais ce nouveau lot a fait l'objet d'un appel d'offre, et les satellites vont changer de constructeur. C'est la fin aussi d'une bataille judiciaire car la décision de l'ESA est connue depuis le 20 janvier dernier, mais OHB a exercé un recours auprès de la Cour de Justice de l'Union Européenne… Cette dernière a tranché en faveur du choix de l'ESA, tout en soulignant que les éléments de la plainte n'étaient pas infondés.

Faire mieux pour s'assurer un avenir

Alors pour Galileo, comment s'améliorer ? En réalité, il y a deux volets. Le premier concerne les satellites eux-mêmes. Ils seront plus imposants, mais utiliseront une propulsion électrique-ionique, donc ils pourront toujours décoller par paires depuis le Centre Spatial Guyanais. Plus efficace, leur motorisation assurera aussi une durée de vie plus importante. Ils seront équipés d'antennes plus puissantes et de mécanismes capables de renforcer les signaux contre les brouillages et masquages.

Ces satellites sont dits reconfigurables, c'est-à-dire que le matériel qu'ils embarquent peut être reprogrammé pour évoluer avec le temps (c'est une des avancées de ces dernières années), et ils pourront également communiquer entre eux grâce à un réseau inter-satellites. Un ensemble d'innovations indispensable pour assurer une progression du service tout en gardant une constellation la plus efficace possible.

Le second volet sera du côté des utilisateurs. Les signaux de cette nouvelle génération (subtilement surnommée G2) seront plus puissants, ce qui signifie que du côté des puces, le géopositionnement devrait être plus rapide, plus précis et encore moins gourmand en énergie, une aubaine pour le titanesque marché des objets connectés. Le positionnement pourrait ainsi être garanti à sur des distances décimétriques lorsque l'ensemble de la constellation sera équipée… Un développement attendu, entre autres pour le secteur des drones et des autres systèmes mobiles automatisés (comme les autopilotes des voitures ou les robots de livraison).

La 1è génération pouvait décoller par grappes de 4 unités avec Ariane 5. Pourra-t-on faire pareil avec Ariane 6... On ne sait pas encore. Crédits ESA
La 1è génération pouvait décoller par grappes de 4 unités avec Ariane 5. Pourra-t-on faire pareil avec Ariane 6... On ne sait pas encore. Crédits ESA

Les nouveaux satellites seront également capables d'émettre vers des zones géographiques précises. De quoi activer de nouveaux services, notamment pour la fonction « Search And Rescue » (SAR). Cette dernière fonctionne avec le système global Cospas-Sarsat et devrait permettre des communications limitées avec la personne en urgence. Une autre fonction sera activée à moyen terme, qui transmettra à tous les objets équipés Galileo d'une même zone, une alarme en cas de danger imminent (tremblement de Terre, tsunami, éruption, etc). Un argument de vente intéressant, car il ne nécessitera aucun abonnement ni réseau mobile, puisque le message sera contenu dans l'émission des satellites Galileo.

Plus le droit à l'erreur

Surtout, ces améliorations de signaux et ces nouveautés devront être mises en place avec une compatibilité garantie avec les génération précédentes (notamment pour les puces) et sans que le service soit interrompu. Il en va de la crédibilité d'un système qui a la prétention de s'installer durablement comme le meilleur au monde… Même s'il est probable que dans le langage courant, on continue de parler de son « GPS ». Avec les gains attendus des autres constellations, le positionnement par satellite va continuer de progresser à grand pas ! Les premiers décollages de Galileo « G2 » sont attendus à partir de 2025.

Eric Bottlaender

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (30)

twopheek
Super article. Ça fait rever. Je ne sais pas si mon iPhone est compatible Galileo mais je suis content l’Europe soit indépendante sur ce sujet stratégique.
Voigt-Kampf
Tellement indépendante que mon matériel pro utilise depuis des années les constellations GNSS et GLONASS…
Element_n90
Je serai étonné si j’apprenais que nos amis d’outre-atlantique n’ont pas fait en sorte de s’aménager une petite porte d’accès dérobée « au cas où » ou qu’un article de loi leurs permettrai d’interdire l’utilisation d’un maillon du système pour une raison hautement légitime comme « utilisation d’une boite Gmail », « paiement d’une transaction avec des Dollars » ou « utilisation d’un composant réglementé par ITAR ».
benben99
C’est bien d’être indépendant, mais ce système Gallileo a coûté vraiment cher. On parle de plus de 10 milliards. Et quand on dit que c’est le plus précis du moment… on en est rendu déjà à une précision qui se compte en CM sur BeiDou et Gallileo, et dans le cas de BeiDou on parle même d’atteindre une précision de millimètre par post-processing, ce qui ne semble pas farfelu en utilisant l’IA par exemple. Tout ça pour dire que si on collaborait avec d’autres nations, on aurait pas besoin de dépenser autant d’argent pour faire encore un autre système qui finalement ne sera peut-être pas tellement plus précis. C’est surtout un intérêt stratégique pour l’armée peut etre…
iksarfighter
Comment savoir si mon smartphone REDMI Note 10 utilise Galileo ?
cyrano66
La liste des appareils compatibles est ici<br /> https://www.usegalileo.eu/accuracy-matters/FR
Voigt-Kampf
Tous les smartphones récents utilisent sans problème toutes constellations de satellites de positionnement. Après si tu tiens à savoir si tu captes vraiment, utilise une app qui donne des infos sur ta géolocalisation, moi j’utilise GPSTest disponible sur F-Droid, mais il y en a des tonnes qui font la même chose sur le Google Play Store.
iksarfighter
OK merci mais le REDMI Note 9 y est mais pas le 10, sans doute trop récent et pas encore répertorié. Mon 10 doit être compatible donc si le 9 l’est.
iksarfighter
J’ai GPS test du Play Store mais je ne trouve pas de choix de constellation dans les menus, il me semble qu’avant on pouvait.
Niverolle
Vu l’importance que les GNSS ont pris dans notre société technologique (car avant même le calcul de positionnement par trilatération, ces horloges atomiques offrent un moyen de datation facilement accessible et dont l’excellente précision est devenue indispensable dans de nombreux domaines comme la finance, ou les télécommunications), ne pas dépendre d’une puissance étrangère, est devenu absolument vital, car bien souvent aucune solution de rechange équivalente n’est prévu (contrairement aux forces stratégiques que tu cites, puisque ces dernières n’aiment rien tant que la redondance).<br /> Pour moi le scandale Galileo, si scandale il y a, n’est pas le coût, mais bien cet imbroglio monumental et absolument inadmissible pour un projet aussi stratégique ! Et j’ai bien peur que l’on soit reparti pour un tour avec le projet SCAF…
iksarfighter
La navigation inertielle, une alternative aux GPS : https://www.youtube.com/watch?v=ouz7jc-r4eY
Voigt-Kampf
Je crois que GPS test du Google Play Store est différent de celui open source de F-Droid.<br /> Normalement, sur GPSTest l’origine de chaque satellite capté est mentionné par une icône drapeau national (le drapeau de l’UE pour… l’UE) et donc certifie la capacité de captation des constellations de ton appareil. Si une nationalité n’apparait pas (en environnement parfaitement dégagé cela va sans dire) alors probablement que ton appareil ne capte pas la constellation de la-dite nationalité, mais comme je l’ai dit, c’est très peu probable pour des smlartphone récents.
Niverolle
«&nbsp;seuls 4 satellites du nouveau standard Block 3 sont en service (sur 31)&nbsp;» ==&gt; Certes, mais en comptant les Block IIF (qui ne déméritent pas), le signal L5 est fournit par une bonne moitié de la constellation GPS. Ce signal est plus puissant (+3dB) et «&nbsp;moderne&nbsp;» que L1. Et s’il est inter-opérable avec E5a de Galileo, c’est parce qu’il s’en inspire directement (ben ouai, il n’y a pas que des saucisses à Toulouse, mais aussi des matheux – ceux qui connaissent la génèse de Galileo comprendrons) ! Avec L5 ou E5 le compromis entre la précision et la confiance est meilleur (en cas d’interférences ou de réflexions, par exemple entre des buildings). Et bien sur, grâce au multibande L1+L5 ou E1+E5, il devient possible d’estimer les déviations (généralement pluri-métriques) induites par la ionosphère (qui agi comme une lentille) et donc de les corriger avec ou sans l’aide d’un SBAS (comme EGNOS en Europe).
Fatima
Temps mieux<br /> Au moins une chose Européene indépendante
iksarfighter
J’ai mis l’appli F-droid mais la liste des applis disponible reste vide.
ebottlaender
Sans les 2F, il n’y aurait même plus de GPS <br /> Les américains peuvent remercier des satellites qui fonctionnent encore alors qu’ils sont hors d’âge, parce que le déploiement est a des années lumières de ce qui était encore annoncé en 2010.<br /> L’interopérabilité joue pour les 2 systèmes actuellement, et c’était une bonne idée de la part des européens parce que les fondeurs n’étaient pas chauds pour tout changer. Les GPS sont devenus des monstres de puissance, mais ils sont lourds et les spécifications des militaires pour le blindage satellite et les capacités anti-jamming leur ont fait perdre à mon sens le lead public. Ca reviendra… Mais l’U.E. a eu raison à mon avis de tout préparer pour la décennie à venir.
Niverolle
A propos, la prochaine évolution de Galileo est l’ouverture prochaine (2022 ?) de son service de PPP (via la bande E6-B : HAS) qui permettra de passer d’une précision métrique (&lt; 2 m) à une précision décimétrique (&lt; 20 cm) moyennant un peu de patience de la part de l’usager (&lt; 100s) !
Voigt-Kampf
Le GPS avait un problème dès le départ : le signal était volontairement dégradé pour garder l’avantage «&nbsp;stratégique militaire&nbsp;» et il a fallu composer ainsi ; ne pas oublier que les nouvelles constellations (y compris GLONASS et Beidou) ont dû se faire en gardant une certaine compatibilité avec le GPS, et les biais qui vont avec.<br /> Il restera toujours le problème des corrections et de leur mode de transmission ; faire de la correction temps réel par réseau (NRTK) autre que celui actuel (réseau mobile) reste complexe et très coûteux, nécessitant un matériel de pointe, et ce n’est pas forcément fiable. De plus, contrairement à ce qu’on entend, si on veut atteindre des précisions décentes (centimétrique), les corrections doivent prendre en compte toutes les couches de l’atmosphère (et pas que de la ionosphère comme on entend parler). La prévision et l’anticipation des perturbations atmosphériques quelques soient les couches restent encore très complexe, et le meilleur moyen reste les antennes fixes qui permettent de calculer localement les vecteurs correctifs en temps réel.<br /> Le PPP, comme son nom l’indique (Precise Point Positioning), qui dans les milieux où on l’utilise on appelle cela «&nbsp;GPS statique&nbsp;», cherche à maximiser la précision grâce au temps d’observation et au nombre de satellites captés. Autrement dit, le temps nécessaire d’observation baisse avec la quantité de satellites captés, et pas forcément avec la technologie employée. C’est comme cela que le temps de stationnement a diminué quand le GLONASS a été développé et utilisé, pas forcément parce que GLONASS est supérieur au GPS et aussi rare sont les matériels qui n’utilisent que le GLONASS et pas le GPS. Il en est de même pour Galileo.<br />
Voigt-Kampf
Il faut que tu actives les dépôts «&nbsp;Guardian Projects&nbsp;» (dans «&nbsp;Paramètres&nbsp;») pour avoir une bonne liste d’app dans F-Droid.
iksarfighter
OK merci, en effet ça a mis des applis mais ya pas gps test. Dans navigation ya que géo confidentialité et c’est tout.
Niverolle
Effectivement, si on parle surtout de la ionosphère, c’est par raccourci. Il faut dire, qu’elle pèse facilement autant que toutes les autres sources d’erreurs réunies (et dix fois plus que le reste de l’atmosphère) ! Grosso modo, sa contribution fluctue de 3 à 30 m ! C’est pourquoi les GNSS diffusent un modèle ionosphérique simplifié (pour GPS c’est celui de Klobuchar, pour Galileo c’est le NeQuick) permettant généralement de la contenir en dessous de 10 m.<br /> Un des objectifs du futur service HAS de Galileo est justement de fournir un modèle atmosphérique autrement plus riche pour le territoire Européen. Mais face à une telle orgie de donnée, c’est bien les approches PPP qui seront les principales bénéficiaires. D’ailleurs, HAS ne remplacera pas EGNOS (qui passe en v3).
Niverolle
Les orbites de GLONASS étant plus inclinées (65° contre 55°), il est forcément un peu moins pertinent sous nos latitudes, d’autant plus que son signal L1C est difficilement exploitable lorsque ses satellites sont bas sur l’horizon (un peu comme pour le L1 de GPS). Par contre si tu as besoin d’envoyer un missile de croisière via le pôle nord (je dis ça au hasard, évidement sans aucune arrière pensée ), c’est plus mieux bien !<br /> Pour les approches lentes (type PPP), c’est la loi de poison qui s’applique en première approximation, donc plus il y a de satellites (comprendre de variables indépendantes) disponibles et plus la convergence sera rapide (l’écart-type étant inversement proportionnel à la racine carrée du nombre de mesures). C’est précisément une des raisons pour lesquelles les données HAS seront bi-constellation (à la fois Galileo et GPS).<br /> De manière générale, l’inter-opérabilité (au moins pour les fréquences, voir pour la structure des signaux) relève du Gros Bon Sens (le spatial étant un des rares domaines où le GBS fonctionne entre les grandes puissances). Car au fond, une trentaine de satellite, c’est beaucoup et peu à la fois. C’est beaucoup pour le porte monnaie du contribuable, mais peu lorsque l’on se retrouve sous la canopée, en montagne, ou au fond d’un canyon urbain…
Voigt-Kampf
Incliné par rapport à quoi ? GLONASS a été en premier lieu érigé pour le territoire russe qui voit une grande majorité de son territoire approcher le cercle polaire, ce qui n’empêche pas que sa constellation permet une avancée énorme dans les précisions dans toute l’Europe depuis son avènement.<br /> Le problème en pure pratique, ce sont les précisions annoncées. Autant en planimétrie, on peut arriver à respecter les précisions (constellation des satellites) autant en altimétrie cela devient beaucoup plus compliqué que n’importe quel ingénieur voudrait nous faire croire. Pourquoi ? la raison est simple : plus un un satellite «&nbsp;rase&nbsp;» le point d’observation, plus il pourra être précis en altimétrie. Mais la conséquence devient évidente : plus un satellite rase l’horizon, plus la probabilité de voir son signal se dégrader en traversant l’atmosphère est grande, mais aussi, plus le risque de rencontrer un masque sera grand.
Niverolle
Voigt-Kampf:<br /> plus compliqué que n’importe quel ingénieur voudrait nous faire croire<br /> C’est surtout plus compliqué qu’une compréhension empirique des GNSS… Mais qu’importe puisque expliquer comment les signaux tels que L2 ou L5 sont justement conçu pour faire face à ce genre de problématique sort un peu (beaucoup) de la cible de clubic.<br /> Edit: Pour ceux que cela intéresse, voici un [lien] qui compare les signaux des principaux GNSS.<br /> Idem, pour l’altitude (donnée à la fois géométrique et gravimétrique) qui est beaucoup plus abstraite (le géoïde ne pouvant pas être défini de manière univoque) que la déjà pas si simple élévation (donnée purement géométrique) fournie par la trilatération. Par exemple, il aura fallu des années de travail et des millions de dollars (merci la Chine) pour établir précisément l’altitude de l’Everest. Bref des données et des calculs absolument hors de porté pour un outil de poche qui (hors post-traitement) devra se contenter d’un modèle généralement très grossier, source d’erreurs parfois décamétriques (par exemple, 27 m avec l’EGM96) !<br /> Edit : Rien qu’entre le camp de base et le sommet de l’Everest, la différence de hauteur du géopotentiel est de l’ordre de 2 m (ce qui donne une idée du boulot qui reste à faire pour, je te cites, «&nbsp;atteindre des précisions décentes (centimétrique)&nbsp;» :<br />
Voigt-Kampf
Mon approche n’a rien d’empirique… tes liens ne ramènent à rien qui ne soient déjà connus (poster un article de 2019 et des bribes d’articles de recherche, crois-moi j’en ai croisé), et que chacun de sérieux connait déjà depuis des années. On explique même les calculs, ou carrément, on les fait, à nos niveaux de formation. C’est ça que je regrette sous nos latitude : invoquer le niveau «&nbsp;intouchable&nbsp;» d’ingénieur pour continuer à perpétuer le mythe.<br /> Après je suis totalement d’accord concernant la notion de géoïde, mais c’est justement tous le charme du problème. Qui va bien au-delà de «&nbsp;calculs d’ingénieur&nbsp;» <br /> P.S.: et justement sur ce problème d’altimétrie, l’IGN a calculé un nouveau RAF, le RAF18, et beaucoup dans le domaine exploitant un référentiel (comme le RAF09) ne le savent pas. En pratique, ça ne change pas grande-chose, sauf en milieu montagneux. Mais je trouve que c’est le genre de connaissance extrêmement intéressante qu’il est nécessaire d’expliquer et de communiquer pourquoi il est important de passer à la nouvelle version.
Niverolle
Honnêtement, je ne sais pas si c’est le «&nbsp;incliné par rapport à quoi ?&nbsp;» ou le «&nbsp;plus compliqué que n’importe quel ingénieur voudrait nous faire croire&nbsp;» qui me fait le plus douter. Dans le premier cas c’est une question triviale, dans le deuxième cas c’est une affirmation diffamatoire…<br /> Quand à mes liens, à moins que tu n’y aies trouvé des inexactitudes, je ne devrais même pas avoir à me justifier, même si je reconnais bien volontiers les avoirs «&nbsp;googlés&nbsp;» au beau milieu de la nuit depuis la caserne (car un ingénieur peut aussi être pompier volontaire). Certes, ce n’est pas la prose dont j’ai l’habitude, mais si cela permet de vulgariser certaines subtilités des GNSS, c’est certainement plus pertinent pour ce forum. Car le fait qu’un GPS de poche ne soit finalement pas plus précis qu’un altimètre correctement étalonné, ou que GLONASS ne casse pas trois pattes à un canard sous nos latitudes, ou encore que Galileo promet du 20 cm en moins de 100s en PPP, est le genre d’information qui devrait intéresser les clubiconautes.
Niverolle
Voigt-Kampf:<br /> IGN a calculé un nouveau RAF<br /> Justement, autant donner un lien → grilles de conversion altimétrique !
Voigt-Kampf
Pas de souci, je comprends ta volonté, mais un peu moins ta démarche. Ça me rappelle il y a des années de ça où je cherchais des solutions de positionnement sub-décimétrique pour ma boite. J’avais contacter 3GRT et le mec ne faisait que de balancer un maximum de jargons techniques avec un petit côté pédant et narcissique (qui me faisait douter d’ailleurs tout comme toi tu as douté) plutôt que de m’aiguiller correctement dans mes choix. Tu me diras c’est normal c’est un commercial (honnêtement je ne sais plus qui j’avais au téléphone) mais ces discussions m’ont rappelé cet épisode. Je n’ai rien contre toi et suis même prêt à continuer de ces sujets là avec toi.
Voigt-Kampf
Oui j’ai même sorti rapidement la comparaison avec la RAF09 (qui n’est plus proposé en téléchargement, heureusement j’avais des archives !) et présenté à ma boite on se retrouve avec des différences de plus de 4 cm bien entendu surtout en montagne, mais plus curieusement j’ai vu parfois en plaine, comme à Reims. Je n’ai pas cherché les explications mais ça serait intéressant de creuser.<br /> Bon là on part un peu en HS.
Niverolle
Voigt-Kampf:<br /> je cherchais des solutions de positionnement sub-décimétrique<br /> C’est une problématique légitime, passionnante, et tout, et tout, mais bon… Par exemple, je n’ai rien contre le fait de parler du RAF18 (et de ses ratés qui montrent à quel point c’est difficile), mais il faudrait commencer par expliquer au clubiconaute passionné pourquoi son smartphone dernier cri et la carte TOPO25 qu’il a chargé dessus n’indiquent pas les mêmes altitudes ! Et comme Galileo peut lui apporter des améliorations bienvenues, autant les signaler ! Voila, c’est pourquoi j’ai parlé du bi-bande E1+E5a (qui est un avantage évident lorsque EGNOS est masqué) et pourquoi j’ai fourni ce lien qui montre que ces signaux «&nbsp;modernes&nbsp;» offrent justement une réponse satisfaisante au problème des satellites bas sur l’horizon (du moins à ce niveau de précision). Bon, évidement, ca ne règle pas le problème de la conversion altimétrique qui est généralement toute pourrie sur les appareils grand public (c’est pour ça que j’ai évoqué l’EGM96 et les déceptions qui vont avec), snif !
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