BeiDou, le système de géolocalisation et navigation par satellite chinois, est désormais entièrement opérationnel

25 juin 2020 à 08h47
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fusée chine

La Chine possède ainsi son équivalent du GPS.

En quelques mots :

  • BeiDou est désormais 100% opérationnel. L'Administration spatiale nationale chinoise a mis en orbite mardi le dernier satellite de la constellation BeiDou, portant à 30 le nombre d’appareils actifs au sein de cette dernière. Le système de géolocalisation et navigation (GNSS) par satellite de l’Empire du Milieu, rival du GPS, est désormais parfaitement opérationnel.

  • Un succès de prestige pour le gouvernement chinois. La constellation BeiDou offre à la Chine une plus grande autonomie vis-à-vis du GPS américain, avec notamment la certitude de pouvoir bénéficier de la géolocalisation pour des opérations militaires dans le cas où l’armée américaine, qui a la main sur le GPS, viendrait à couper l’accès de celui-ci au gouvernement chinois. BeiDou viendra aussi nourrir l’écosystème technologique de l’Empire du Milieu, de l’industrie des véhicules autonomes à l’agriculture de précision, en passant par le trading à haute fréquence. Mais c’est également un succès de prestige pour le gouvernement de Xi Jinping, qui s’est lancé au cours des dernières années dans de grands projets technologiques et spatiaux pour projeter sa puissance dans le monde. Si le projet BeiDou est né dans les années 1990, la constellation actuelle, qui constitue la troisième génération du projet et la seule à offrir une couverture mondiale, a été initiée en 2015 seulement.

  • Les quatre GNSS. Si le GPS américain est le GNSS le plus célèbre et le plus utilisé dans le monde, plusieurs systèmes concurrents ont déjà été mis en place : outre le chinois BeiDou, on compte également le russe Glonass et l’européen Galileo, qui devrait pour sa part être entièrement opérationnel au plus tard en 2021. De ces quatre programmes, Galileo est le seul programme civil, les trois autres étant opérés par des militaires. L’Inde et le Japon ont également développé leur propre système, mais d’emprise régionale uniquement.

Guillaume Renouard

Guillaume Renouard est journaliste. Basé à San Francisco (Californie), il est spécialisé dans l’économie, l’innovation et les nouvelles technologies. Il a suivi des formations en management (Grenoble...

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Guillaume Renouard est journaliste. Basé à San Francisco (Californie), il est spécialisé dans l’économie, l’innovation et les nouvelles technologies. Il a suivi des formations en management (Grenoble Ecole de Management), en journalisme (Science Po Grenoble), et en philosophie (Université Pierre-Mendès-France Grenoble-II).

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Commentaires (13)

Element_n90
Et pour le Glonass, il est performant ou pas ?
iksarfighter
Quelle précision ? Comme Galiléo ?
NiCO
Pas bien compris comment les USA pourraient couper le service GPS «&nbsp;au gouvernement chinois&nbsp;» sans le couper pour tout le monde … c’est un service unidirectionnel si j’ai bien compris (chaque satellite émet juste son nom et sa position, et le périphérique compatible GPS devine sa position par triangulation des différentes positions - voir plus que triangulation quand il reçoit plus de 3 signaux).<br /> Du coup, soit le satellite emet (et tout le monde avec un device compatible GPS le capte) soit il n’émet plus (et plus personne le capterait - y compris les citoyens américains avec un device compatible GPS) …<br /> J’imagine qu’en cas de conflit, ils pourraient couper le GPS ou dégrader le signal … mais ce serait pour tout le monde donc une décision quand même sacrément lourde de conséquences !
Niverolle
Il suffit de dégrader le signal civil uniquement lorsqu’un satellite est visible depuis la zone de conflit. A un instant donné, cela ne concerne qu’une grosse poignée de satellite. Le signal militaire (autrement plus précis, mais réservé à l’armée américaine et à ces alliés) n’est évidement pas impacté.
ebottlaender
Oui c’est ça. Le point de départ de Beidou est d’ailleurs la coupure volontaire des signaux GPS au-dessus du conflit territorial Inde-Chine à la fin des années 90.<br /> (voyant cela les européens eux aussi se sont décidés pour leur système)
ebottlaender
Un peu moins précis. L’avantage de Galileo est de partager ses fréquences avec le GPS, donc quand tout va bien, on reçoit les signaux des deux constellations en même temps.
ebottlaender
Il est derrière les autres, mais il est indépendant ^^<br /> La Russie doit depuis quelques temps mettre en place sa génération Glonass K-2 capable de rattraper les constellations les plus modernes.
Nmut
Juste pour ma culture personnelle, quelle est le rapport entre GNSS et trading haute fréquence? L’horloge?
FlavienS
Le GNSS ne renvoi que au principe de positionnement par satellite.<br /> Pour faire une analogie, c’est comme la recharge rapide. Mais dans cette recharge rapide, y a la solution de Qualcomm (QuickCharge), de OnePlus (Dash / Wrap Charge) de Samsung, et autres.<br /> Donc ici, le GPS, Glonass, Galileo, et BeiDou, sont tous des GNSS (système de positionnement par satellite).<br /> Le trading haute fréquence, doit être la fréquence d’échange avec les satellites. Si tu questionne plus souvent le satellite, tu peux affiner les petits mouvements.<br /> C’est comme si le GPS de la voiture ne marchait plus que toutes les minutes. Pas très pratique, si tu dois attendre 1 min avant de savoir où tu es. Tu peux rater pas mal de sortie, et la «&nbsp;précision&nbsp;» est diminuée.
Nmut
Je travaille en ce moment dans l’aéronautique et les GNSS, je connais.<br /> Je n’ai par contre pas entendu parlé de «&nbsp;trading haute vitesse&nbsp;» à part dans la finance, d’ou ma confusion… <br /> Bon, après, je ne comprends pas trop ce que tu veux dire, à ma connaissance la précision ne dépend que de la précision de la connaissance du positionnement satellitaire (donc la map interne du récepteur), du nombre de satellites visibles, du traitement des dégradations du signal (réflexion sur des bâtiments par exemple), éventuellement d’un référentiel et de la précision de la centrale inertielle associée si il faut une précision inférieure au mètre (atterrissage automatique par exemple). Avec tout ça, on peut avoir une position inférieure à 5cm en civil, et encore mieux en militaire.
Niverolle
Il l’est, assurément, pour ce qui est d’envoyer des missiles intercontinentaux via les pôles !!!<br /> Bon, blague à part (quoique), disons qu’il est meilleur pour les hautes latitudes, et donc moins bon pour les latitudes moyennes (celles qui nous concerne en France). Pas tant que son signal soit moins précis mais plutôt parce que les orbites des satellites GLONASS sont nettement plus redressées que celle des autres GNSS.<br /> Donc statistiquement, en France, tu as plus de chance d’avoir une bonne trilatération avec GPS ou GALILEO. Mais GLONASS peut dépanner, par exemple, au fond d’un canyon naturel ou urbain, mais dans ce type de situation la dilution géométrique sera telle que la qualité intrinsèque de la constellation visible n’aura plus guère d’importance (il faut un minimum de quatre satellites visible, ce qui est loin d’être gagné si on ne se repose que sur une seule constellation.
Niverolle
J’imagine que le trading haute fréquence a besoin de protocoles de communication reposants sur des signaux temporels les plus précis possibles. A ce jeu, le plus simple est d’écouter les GNSS qui ne sont rien d’autre que des horloges parlantes extrêmement précises…<br /> Je vais peut-être dire une ânerie mais il me semble bien que les réseaux de téléphonie mobile reposent sur l’horloge GPS…
Cmoi
Cela fait 1 an et 1/2 que les États-Unis placent la 3ème Génération des GPS…et ils devraient avoir cette année 5 satellites en orbite. Je suppose qu’ils sont bien meilleurs que leurs prédécesseurs.
FlavienS
D’accord avec toi, la précision dépend surtout des facteurs que tu as pointé.<br /> Pour imager différemment.<br /> Imaginons qu’un avion envoie sa position toutes les heures. Mais que cette position est très précise.<br /> Mais si l’avion arrête d’envoyer sa position, on doit attendre une heure pour s’en rendre compte. S’il s’agit d’un crash, on doit couvrir une zone de 1.000km de rayon pour les recherches.<br /> Si l’avion envoi sa position toutes les minutes, il ne faut plus que rechercher dans un rayon de 17km autour du dernier echo.<br /> Si l’avion envoi toutes les secondes, tu sais théoriquement où il s’est crashé au 27cm près
Nmut
Je vois ce que tu veux dire. Le flow des satellites est quasi ininterrompu (à la taille/durée des messages près mais c’est très court). A ma connaissance, il n’y a pas de possibilité de flux plus ou moins rapide. Le flux des données appareil - surveillance, c’est un autre sujet. En ADS-B (échange avion-sol qui remplace les radars), la position n’est pas envoyée en permanence, on s’en fout de savoir la position de l’avion à quelques dizaines de mètres près, même en cas de crash (il y a des chances pour que l’on perde une partie des messages et/ou qu’il y ait de mauvaises infos quelques secondes avant la disparition radio de l’appareil) et une recherche sur quelques km carrés est facile.
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