Échec au décollage des satellites SEOSAT-Ingenio et Taranis !

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
17 novembre 2020 à 14h19
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Le direct du lancement d'Arianespace à l'allumage de l'étage supérieur AVUM. Crédits Arianespace
Le direct du lancement d'Arianespace à l'allumage de l'étage supérieur AVUM. Crédits Arianespace

8 minutes après le lancement du petit lanceur européen Vega depuis le Centre Spatial Guyanais, sa trajectoire a dévié, menant à un échec total de la mission. Le satellite d'observation espagnol SEOSAT-Ingenio et le petit satellite du CNES Taranis, qui devait étudier les phénomènes transitoires des orages, sont perdus.

C'est un second coup dur pour Vega en seulement deux ans.

L'échec pour VV17

Ce devait être une fête européenne, ce sera finalement une méchante migraine. Moins de 18 mois après un premier échec lors de la campagne VV15, le petit lanceur européen Vega a de nouveau échoué à mettre en orbite ses charges utiles. Pour ce nouveau décollage (VV17) depuis le Centre Spatial Guyanais, Vega a quitté le sol comme prévu à 2h52 (heure de Paris) le 17 novembre, avant de s'orienter plein Nord pour livrer ses satellites en trajectoire polaire.

Les trois premiers étages du lanceur ont semble-t-il fonctionné comme prévu, avant l'allumage de l'étage supérieur AVUM. Ce dernier doit s'allumer plusieurs fois pour atteindre précisément l'orbite voulue et manœuvrer avant d'éjecter les satellites.

Mais à T+8 minutes, après l'allumage du petit moteur RD-843, les équipes au sol ont constaté une déviation sur les données de télémesure. Incapable de rattraper sa trajectoire, l'étage supérieur n'atteindra jamais l'orbite avec ses satellites. L'ensemble s'est probablement désintégré en rentrant dans l'atmosphère quelque part dans l'Atlantique Nord.

Une conférence de presse est attendue ce 17 novembre à 14h.

Un étage supérieur AVUM lors de son installation sur le lanceur Vega. Crédits ESA
Un étage supérieur AVUM lors de son installation sur le lanceur Vega. Crédits ESA

L'addition est sévère

C'est un double coup dur pour le secteur spatial européen. D'abord pour Vega, qui reprenait tout juste du service et signe ici un deuxième échec en seulement trois vols (17 en tout). On peut bien sûr faire confiance aux autorités pour qu'elles mènent une enquête sérieuse sur cette catastrophe, entre le CNES (responsable du Centre Spatial Guyanais), Avio (l'industriel maître d'œuvre du programme Vega) et l'Agence Spatiale Européenne… Mais s'il est déjà possible d'estimer que les causes seront différentes et indépendantes de celles de l'échec de 2019, reste que la dynamique n'est pas bonne, dans un secteur déjà très concurrentiel…

L'autre coup dur concerne évidemment les charges utiles, toutes deux européennes par essence. Le satellite SEOSAT-Ingenio (750 kg) a été assemblé par Airbus Defense and Space au service de l'ESA et de l'Espagne, qui allait opérer le satellite. Capable d'observation multi-spectrale à haute résolution, il devait observer et documenter l'occupation des sols.

En France, le CNES avait organisé une belle campagne de communication autour de son satellite Taranis : un concentré de science avec huit instruments sur une plateforme compacte de seulement 175 kg, pour des observations des phénomènes encore mal compris qui ont lieu au-dessus des orages. La mission devait durer entre deux et quatre ans, en collaboration avec le LPC2E (Laboratoire de Physique et de Chimie de l'Environnement et de l'Espace).

Plus de « chasse au sprites »

Les scientifiques ont progressivement découvert des « flashs lumineux » durant les 30 dernières années : les grands orages ne se limitent pas à la troposphère. Au-dessus, entre 30 et 100 km d'altitude, ils génèrent de très courts événements lumineux, radiatifs et électromagnétiques, de différentes sortes. Il y a les « Jets Bleus » (éclairs bleus inversés), les « sprites » ou farfadets rouges, que l'on peut décrire comme des éclairs parents et qui excitent les molécules atmosphériques jusqu'à 70-80 km d'altitude, et les elfes, sortes de doughnuts géants jusqu'à 100 km d'altitude au-dessus des orages.

Avec ses instruments, Taranis était la plateforme la plus poussée à ce jour pour observer ces phénomènes et révolutionner la physique des orages. Le satellite devait être capable d'enregistrer leurs signatures optiques, en bande X et Gamma, leurs perturbations électroniques et électromagnétiques… Le tout à haute résolution.

Le nom « Taranis » est une référence au Dieu gaulois du ciel, de la foudre et du tonnerre, et pour « coller » à cette thématique, différentes initiatives en lien avec ce projet reprenaient les noms de la même origine. Ainsi Belisama est un projet participatif qui implique plusieurs lycées en France pour des mesures des rayons gamma au sol. Ces mesures devaient être comparées aux relevés de Taranis.

Ce matin, le directeur du CNES, Jean-Yves Le Gall, a déclaré : « Cet échec de Vega nous rappelle une fois encore que nous faisons un métier très difficile, où la frontière entre le succès et l'échec est extrêmement ténue. Les équipes vont immédiatement se remettre au travail pour analyser, comprendre et corriger les causes de cette défaillance afin de repartir en vol dans les meilleurs délais ».

Maigre consolation, à cette occasion notre agence nationale avait partagé un nouveau poster, en téléchargement libre.

Eric Bottlaender

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (37)

SlashDot2k19
Avec 2 échecs sur 3 lancers, le lanceur Vega ils peuvent le mettre à la benne… Gros problèmes de conception…
Fulmlmetal
conception italienne, CQFD<br /> il est clair qu’à l’heure où des startup du monde entier réussissent de plus en plus de lancements avec brio ça la fout très mal pour l’europe.<br /> Deux échecs presque consécutifs de Vega, une Ariane 6 qui ne cesse d’etre reculée d’année en année … l’europe spatiale est en crise et n’arrive pas à s’adapter au rythme du nouveau marché.
ebottlaender
AVUM est en fait de conception ukrainienne, l’intégration est faite par les italiens.<br /> Il faudra attendre de savoir ce que dit l’enquête, mais ça risque de se chercher des coupables effectivement.
soaf78
«&nbsp;conception italienne, CQFD&nbsp;»<br /> oh un comm raciste…<br /> Sinon la Falcon 9 de SpaceX a connu 98 lancements en échec pour 96 réussis jusqu’à aujourd’hui…
yoda_net
«&nbsp;Avec 2 échecs sur 3 lancers&nbsp;»<br /> 2 échecs sur les 3 derniers lancers … 17 lancers en tout
PaowZ
c’est très dommage pour les équipements de pointe qui étaient embarqués dans la coiffe du lanceur… il va falloir tout reproduire avec les coûts qui vont avec…
Fulmlmetal
ebottlaender:<br /> AVUM est en fait de conception ukrainienne, l’intégration est faite par les italiens.<br /> Il faudra attendre de savoir ce que dit l’enquête, mais ça risque de se chercher des coupables effectivement.<br /> Comme souvent ça se renverra la balle.<br /> Mais l’échec de 2019 était déja sur un élément italien. il faut dire que VEGA est un lanceur chapeauté par l’Italie qui l’a fait le forcing pour avoir ce lanceur et en avoir la maitrise d’oeuvre<br /> Pour cet élément ukrainien, il n’ne demeure pas moins que c’était à l’ESA de controler ce qu’elle recoit.
wedgantilles
Pour les coûts en toute logique il y a des assurances aussi bien du côté d’Ariane pour le lanceur et sa charge, que les opérateurs qui ont commandé le satellite, car même avec une fusée éprouvée des accidents peuvent toujours arrivés.
philouze
«&nbsp;Ça fait bien longtemps que le mot ‹ racisme › s’applique au delà des races (qui n’existent pas).&nbsp;»<br /> c’est une erreur, tout comme le suffixe «&nbsp;phobie&nbsp;» qui du coup empêche d’utiliser correctement un terme en relation avec la peur, et pas la haine.<br /> On peut être religiophobe, sans avoir la haine des initiés, uniquement une peur des conséquences naturelles de relogions, par exemple. Par extension décire un christianophobe ou islamophobe au sens étymologique comme «&nbsp;raciste&nbsp;», c’est clairement débile.<br /> bon, DSL pour le hors sujet total.
ebottlaender
Il faudra voir selon les commentaires des agences. En effet les satellites et missions scientifiques sont rarement assurées car on n’assure pas un élément unique (enfin, on aimerait parfois mais les assurances sont moyen chaudes).
cirdan
soaf78:<br /> « conception italienne, CQFD »<br /> oh un comm raciste…<br /> On peut très bien penser qu’un pays maîtrise mal une technologie sans forcément être accusé de racisme. De la même manière, est-ce qu’on est raciste quand on pense qu’un pays est nul au foot ?<br /> Le racisme est un sujet suffisamment grave pour ne pas le noyer dans un flot de banalités.
soaf78
cirdan:<br /> Le racisme est un sujet suffisamment grave pour ne pas le noyer dans un flot de banalités.<br /> tout à fait d’accord, mais si on laisse passer ce genre de généralités, les italiens sont incapables de monter une fusée, on dérivera encore plus vite vers la pensée nauséabonde.<br /> Un pays ne maitrise jamais bien ou mal une technologie… on parle de chaine de décision politico industrielle, d’ingénérie, d’avionique… donc d’un ensemble d’organisation, de compétences et de mises en places, pas seulement d’une technologie.<br /> Sinon, ce mal est bien francais, quand un airbus décolle, il est beau, il est Français, assemblé à Toulouse, mais quand il s’écrase c’est un avion européen…<br /> Alors que c’est le meme avion conçu par des ingés de plusieurs pays, des moteurs anglais, des ailes allemandes, etc…<br /> Pareil pour l’agence spatiale européenne, la preuve ici même.
Element_n90
C’est compliqué à faire des satellites comme ça : temps &amp; coûts de dév et de fabrication, tests ?<br /> Ou vu que ce sont des petites bêtes, c’est pas sorcier d’en refaire un exemplaire… surtout que maintenant ce serait de la fabrication pur, on a déjà la recette.
Mrpolnar
Avec mon imprimante 3d ça me prendra juste quelques heures.
ebottlaender
Une mission comme Taranis, c’est environ 10 ans de préparation. Même si en faire une deuxième à l’identique ne prendrait plus 10 ans, il faut bien voir que les instruments sont souvent des pièces uniques, donc ça coûte aussi cher (et ça prend presque autant de temps) à refaire. Ce sont de difficiles pièces d’horlogerie, et une fois qu’elles sont assemblées il faut encore les tester (autant que la première fois) etc.<br /> Ce sera donc une question de priorités et de coûts.
dante0891
Qui prend en charge le coût ? Les assurances ? L’ESA ? Le CNES ? Les fabricants du module ?<br /> Plus qu’à recréer les satellite et renvoyer le tout dans l’espace ^^
dante0891
Merci de la précision, c’est écrit d’une manière pas très clair.
sas-seb
Alors que SpaceX enchaine les succès, Ariane Espace échoue à maintes reprises.
ebottlaender
Clairement la situation ne nous est pas favorable en termes de statistiques pour le moment. Après, Vega s’est planté 2 fois en 2 ans, c’est grâce mais ça arrive. On n’oubliera pas non plus que Falcon 9 s’est plantée pareil en 2015 puis 2016 (même si pas pour les mêmes raisons à priori).<br /> Le besoin premier c’est de faire en sorte de retrouver la fiabilité pour Vega. Les européens ont besoin de ce lanceur.
Element_n90
Les européens ont besoin de ce lanceur.<br /> Vraiment ? Pourquoi on ne peut pas faire de co-rocketting (comme le covoiturage mais pour… enfin bon) avec Ariane 5/6 ? Elle peut enmener en une fois ce que 10 fusées Vega peut emmener. C’est pas mieux, question fiabilité, de ne se concentrer que sur un seul élément, une chaine de prod plutôt que 2 ? J’avais «&nbsp;cru&nbsp;» lire que Vega, c’était un peu politique, que les Italiens voulait leur fusée et que cétait peut-être pas la chose la plus rationnelle question politique d’accès à l’espace.
ebottlaender
On peut faire des vols tandem avec Ariane 5, mais elle n’est prévue que pour aller en orbite GTO et son moteur n’est pas rallumable (donc une seule orbite, et pas optimisée).<br /> Ce sera possible avec Ariane 6 MAIS les vols avec différentes charges utiles et différentes masses sont très complexes. Ca devient jouable quand un grand nombre des satellites sont au format CubeSat, mais ça n’était pas le cas ici. Très difficile d’avoir des formats très différents, des satellites Custom, des grands et des petits. Et quand on en embarque 10, il faut aussi attendre que les 10 soient terminés, testés et prêts au décollage. C’est 10 fois plus de logistique au sol, et des années d’attente qu’ils soient tous terminés (car si un capteur rate le test, faut faire attendre tous les co-passagers).<br /> Sans oublier qu’à la fin, c’est 10 fois plus de risque. Au lieu d’en planter deux, on peut en planter 10, le risque zéro n’existant pas…
Niverolle
L’idée étant de mutualiser les technologies (par exemple, le P120 qui servira de propulseur d’appoint d’Ariane 6, servira aussi de premier étage pour Vega C), la chaîne de production est de toute façon en partie partagée…
Fulmlmetal
Arianespace a reconnu que l’erreur avait été faite en Italie, lors de l’assemblage chez AVIO, deux fils ont été inversés. Donc comme je disais, c’est connu, fabrication italienne = mauvaise qualité.
Ben_Young
C’est tout le problème. Quatre fusées différentes avec une chaîne d’approvisionnement de centaines d’entreprises différentes dans plusieurs pays d’Europe. Comment contrôlez-vous l’assurance qualité avec un tel programme logistique en place? D’autres fabricants construisent des fusées à l’intérieur d’un bâtiment à partir de zéro avec du personnel technique disponible à tout moment. Si Ariane 6 et Vega C développent des problèmes de moteur, un vol vers l’Italie est nécessaire. L’ensemble Arianegroup a besoin d’une approche différente.
Chirokee
Ça rappelle l’épisode Beagle 2. Quand la mission était en cours et approchait de Mars, la presse parlait de la sonde européenne qui s’apprêtait à atterrir, en laissant même sous-entendre qu’il s’agissait d’une sonde française. Mais aussitôt l’échec connu on ne parlait que de «&nbsp;la sonde anglaise qui a échoué&nbsp;» !
odyssseus
Rien n’est prévu pour tenter de récupérer les satellites ? On fait tout exploser et basta ?<br /> Pas de cellule protégée pouvant revenir toute seule avec son chargement ?
ebottlaender
La coiffe ayant déjà été éjectée au moment du problème, les satellites n’étaient pas (plus) protégés. Ils se sont consumés dans l’atmosphère terrestre, et on ne sait même pas hyper-précisément où (dans l’Atlantique Nord à hauteur du Canada… Mais c’est grand). En sachant qu’il ne reste probablement que quelques pièces tordues par la chaleur.<br /> Emprisonner les charges utiles dans un caisson blindé capable de revenir sur Terre les soumettrait à de gros efforts de décélération aussi… Sans oublier le plus évident : la capacité du lanceur serait affaiblie d’au moins 50%
Cmoi
Les espagnols ont confirmé que le satellite SEOSAT-Ingenio n’était pas assuré.
jason56
La camelote européenne dans toute sa splendeur.<br /> Heure ment qu’il reste les américains et les chinois.
ebottlaender
Il y a eu plus d’échecs au lancement chez les américains et chez les chinois que chez les européens cette année.
Ben_Young
La longue marche chinoise a connu plusieurs échecs mais les Américains n’ont eu aucun échec cette année. Où obtenez-vous ces informations? Sentinel-6 a été lancé avec succès hier, l’équipage un et le démo sont arrivés sains et saufs, etc. VV16 a détruit quelques satellites cubiques américains qui n’ont pas réussi à se déployer et le VV17 est un échec complet. Si vous ajoutez le VV15 Falcon Eye, cela poserait trois problèmes opérationnels au cours des trois derniers vols sur Vega.
ebottlaender
Astra est un lanceur américain, échec cet été. LauncherOne de Virgin Orbit est un lanceur américain, échec au printemps dernier. Electron de RocketLab est un lanceur américain, échec cet été.<br /> Je pense avoir de bonnes informations ^^ C’est un peu mon métier en fait.<br /> VV16 est une réussite intégrale pour Vega. Les 2 CubeSats qui n’ont pas réussi à être éjectés (c’est d’ailleurs bien dommage) ont été amenés sur la bonne orbite, et le lanceur n’est pas en cause (c’est le déployeur… qui n’est pas la responsabilité de Vega).
Ben_Young
Vous citez deux véhicules considérés comme des prototypes (pas encore opérationnels) et un échec opérationnel réel. Virgin et Astra testent toujours leurs véhicules. Le but d’un développement est de trouver les pannes et de les corriger avant que le véhicule ne devienne opérationnel. Vega, (un véhicule opérationnel transportant une charge utile contractuelle) a eu trois problèmes au cours des trois derniers vols. Je déteste Arianespace parce que l’ESA et l’UE les protégeront à tout prix. ISAR Aerospace a de meilleures chances de devenir un véritable acteur sur le terrain en ayant une main-d’œuvre plus réduite, moins de logistique et une construction uniquement en Allemagne. Malheureusement, ils échoueront car ils ont déjà reçu les enfants de la mort d’Airbus. Limitons la concurrence intra-européenne en achetant la concurrence. Ariane 6 aura 600 entreprises différentes de 13 pays différents assignées pour fournir des fournitures. Si un câble d’Avio a causé une panne d’un Vega, imaginez à quel point il sera difficile de fournir un contrôle de qualité à plus de 600 entreprises.
ebottlaender
Je vous répondais surtout sur la fameuse absence d’échecs américains, qui en fait n’en est pas une. RocketLab a souffert d’un échec opérationnel cet été, et même si les deux autres peuvent faire partie des «&nbsp;pertes et profits&nbsp;» pour le développement, on ne tente pas un vol orbital sans certitudes (parce qu’on y prend des mois et c’est pas gratuit). Mais passons.<br /> Il n’y a pas eu 3 échecs Vega, continuez de croire que VV16 est un échec si vous voulez mais vous serez bien seul.<br /> L’UE ne protège pas Vega (Arianespace et l’ESA oui, puisque bon c’est eux qui ont développé et opèrent le lanceur). Quant à ISAR, permettez moi de sourire pour le moment : le NewSpace c’est très bien mais 90% des entreprises ratent la dernière marche qui est celle de la mise en opération du lanceur. Donc on parlera volontiers d’ISAR quand ils auront une fusée orbitale et qu’elle fonctionnera. Vega c’est tout de même 15 réussites sur 17 vols. Il y a des problèmes et il ne faut pas se voiler la face, il faut les comprendre et les corriger d’urgence. Qu’il y ait énormément d’acteurs européens du spatial et que ça puisse être un frein pourquoi pas, c’est un argument régulièrement entendu dans l’industrie. Mais que ça puisse être un défaut qualitatif, ça n’a pas de base. Ariane 5 est un incroyable conglomérat de sous-traitants, et ça fonctionne très bien niveau contrôle qualité (idem pour Airbus avec les avions etc). La qualité c’est surtout un ensemble de process à mettre en place !
Ben_Young
C’est le problème. Nous attendons qu’une autre société développe une nouvelle technologie, puis nous devons courir pour rattraper le retard. Je suppose qu’il est normal d’attendre que l’ISAR développe sa fusée qui sera lancée de la mer du Nord vers des orbites polaires avec une meilleure performance que Vega. J’imagine qu’il est normal d’attendre également que Blue Origin commence les vols de New Glenn à un coût inférieur à celui d’Ariane 6 et de permettre à Spacex et à Blue Origin de dominer le marché des lancements lourds avec une technologie réutilisable à laquelle l’ESA n’a pas accès. L’ESA et ArianeGroup savent qu’ils sont en difficulté. Le rapport de la Cour des comptes française, les modifications apportées aux règles de retour géographique et d’autres changements organisationnels le prouvent. L’Europe ne respecte pas la concurrence tant qu’elle n’est pas placée dans une situation d’adaptation ou de mort. L’Europe est en retard même avec les constellations de satellites. Nous attendons Musk, Bezos et Oneweb avant de décider que j’en veux un aussi. Nous attendons que Musk, Bezos et maintenant RocketLab perfectionnent la technologie réutilisable et créent de nouvelles opportunités commerciales pour les petites entreprises, puis nous décidons que nous voulons également une partie de cette activité. J’espère que toutes ces nouvelles entreprises spatiales réussiront et montreront à l’ESA et à l’UE ce qu’est ArianeGroup.
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