L'application de contact tracing fait grincer des dents en Malaisie

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
11 avril 2022 à 10h35
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© Pexels / Antoni Shkraba
© Pexels / Antoni Shkraba

L'application malaisienne baptisée « My Sejahtera », pour Ma Sérénité en français, fait l'objet d'une vive polémique autour des questions de vie privée et de gratuité.

Que s'est-il passé en Malaisie pour que les appels au boycott de l'application de contact tracing locale My Sejahtera se mutliplient ces derniers jours ? À la fin du mois de mars, le site CodeBlue a découvert que l'outil qui aide à détecter et tracer les malades de la Covid-19 a été chèrement revendu, par son propriétaire, à une entreprise privée. Mais pour comprendre ce qui choque ici, il faut revenir aux prémices de l'affaire.

La marchandisation des applications pourrait remettre en cause la protection de la vie privée des utilisateurs

Au début de la pandémie, prise très au sérieux en Asie du Sud-Est, le gouvernement malaisien s'est vu proposer l'application de contact tracing My Sejahtera gratuitement, avec une exploitation sans aucun frais garantie pendant un an, pour lutter contre la pandémie. Du coup, la gratuité a fait sauter la traditionnelle procédure de commande publique, qui passe par l'appel d'offres.

Une fois l'année de gratuité écoulée, l'application est évidemment devenue très attractive, avec en jeu le coût de sa propriété intellectuelle et de sa licence. Et à la fin du mois de mars, les Malaisiens ont donc appris que le détenteur de l'application avait cédé la propriété de l'outil à une autre entreprise privée, pour un montant de 73 millions d'euros et pour cinq ans d'exploitation. En somme, les autorités locales n'ont jamais été propriétaires d'une application pourtant utilisée dans un cadre sanitaire réglementé, et par des millions d'utilisateurs.

Au-delà de l'élément financier, ce qui choque en Malaisie, ce sont les potentielles répercussions sur la protection de la vie privée des citoyens, même si le gouvernement garantit une suppression trimestrielle des données. L'application, elle, pourrait être réutilisée par le gouvernement pour lutter contre d'autres maladies. Face au scandale, le nombre de QR codes scannés sur l'application pour entrer dans un lieu a plongé de 21 % en seulement quelques semaines.

Source : franceinfo

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM), pour écrire, interroger, filmer, monter et produire au quotidien. Des atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la prod' vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et Koh-Lanta :)

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Commentaires (1)

Felaz
Et beh, c’est pas très RGPD tout ça
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