Alice : le projet d'avion électrique de l'Israélien Eviation est plus que jamais relancé

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
27 mai 2020 à 08h40
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Le cockpit de l'avion électrique Alice (© Eviation)
Le cockpit de l'avion électrique Alice (© Eviation)

L'aéronef électrique bénéficiera des équipements du fournisseur de technologie aérospatiale GKN Aerospace qui équipe, entres autres, Airbus et Boeing.

La société israélienne Eviation a démarré le développement de son avion électrique, baptisé Alice, il y a de cela trois ans. Après un passage remarqué au Salon du Bourget il y a un an, le projet a connu un coup d'arrêt le 22 janvier 2020 suite à l'incendie de son premier prototype du côté de Prescott (Arizona), aux États-Unis, lors de ce qui devait être un simple essai au sol. Mais tel le phénix, Alice est en train de renaître de ses cendres, et l'officialisation d'un partenariat avec GKN Aerospace, poids lourd des équipementiers de l'aéronautique, témoigne de la bonne avancée du programme. Même si tout reste relatif sur le marché de l'aérien électrique.

La crédibilité d'un partenariat avec un poids lourd des équipementiers de l'aéronautique

GKN Aerospace est l'un des principaux fournisseurs de pièces de l'aéronautique, avec des clients comme Airbus, Boeing, Bombardier ou Lockheed Martin. La firme britannique est notamment partenaire du programme Wing of Tomorrow d'Airbus, visant à créer des systèmes et structures modernes pour les ailes en carbone. L'entreprise fournira à Eviation les ailes de son avion, l'empennage (qui, placé à l'arrière du fuselage, assure la stabilité en vol d'un aéronef) et les systèmes d'interconnexion du câblage électrique (en ce sens, elle est un concurrent du Français Latécoère).

© Eviation
© Eviation

« Le développement des avions 100% électriques est révolutionnaire, c'est un changement radical dans l'aviation et nous sommes ravis d'y contribuer », a commenté John Pritchard, Président de GKN Aerospace, il y a une dizaine de jours en marge de l'annonce du partenariat.

Après l'accord, des travaux de conception et de fabrication ont été lancés sur le site d'Eviation en Israël, ainsi que dans plusieurs centres d'ingénierie GKN Aerospace sur le continent européen. Le co-fondateur et PDG d'Eviation, Omer Bay Yohay, s'est dit « convaincu que nous verrons GKN Aerospace prendre une part croissante de nos efforts de développement et de fabrication à mesure que le programme arrive à maturité et qu'Alice approche de la production ».

© Eviation
© Eviation

Jusqu'à neuf passagers et 1 000 kilomètres d'autonomie

L'avion électrique Alice devra assurer des voyages « écologiques » et devrait avoir une capacité de charge de 1 000 voire 1 050 kilomètres, avec une vitesse de croisière de 240 nœuds (440 km/h). Alice peut accueillir deux pilotes et jusqu'à neuf passagers. Les coûts d'exploitation de l'appareil seront hautement avantageux, puisque inférieurs à ceux des avions à turbopropulseurs, selon Eviation, qui destine son appareil à des vols régionaux.

Pour l'heure, on ignore quand le prototype sera de nouveau opérationnel et encore moins quand celui-ci pourra effectuer un essai en vol. Mais il est intéressant de noter que le prototype, doté de trois hélices propulsives (dont l'une derrière l'empennage), avait utilisé la plateforme 3DEXPERIENCE Cloud de l'industriel français Dassault Systèmes.

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (8)

xryl
Seulement quand il vole à 88mph. Et dans ce cas là, il arrive avant d’avoir décollé.
Martin_Penwald
C’est un appareil destiné à faire des routes régionales peu empruntées, sur lesquelles il est difficile de faire de l’argent. Les points de départ et d’arrivée seront essentiellement des aéroports régionaux à faible trafic.<br /> Avec ces caractéristiques, il y a clairement un marché au Canada, pour raccorder les régions éloignées aux centres urbains. C’est un enjeu politique assez important au Québec par exemple.
Martin_Penwald
En effet. Mais ça reste envisageable si ses batteries sont échangeables. Il suffit qu’il y ait des jeux de batteries en charge dans chaque terminal de la compagnie.<br /> Ça fait des vols de 2h à 2h30 pour faire Québec-Sept-Îles, Québec-Gaspé, Montréal-Rouyn-Noranda, etc.<br /> Dépendamment des coûts, ça pourrait être une solution pour le Canada, et éventuellement les États-Unis.<br /> À l’inverse, je doute que ce type d’appareil ait une grande utilité en Europe où la densité de population et les transports terrestres sont plus développés.
Martin_Penwald
Pour tout dire, je n’y crois pas non plus. SI ces caractéristiques étaient atteintes, oui, ça POURRAIT marcher, mais je ne pense pas qu’eViation y arrive en pratique.
philouze
KOKAM aurait en off des Li-Po avec une densité folles, mais elles sont super dangereuses, c’est elles qui ont cramé sur solar impulse et j’imagine… sur le premier proto d’Alice.<br /> on ne sait pas si c’est des batt swappables.<br /> Si c’est pas le cas c’est effectivement une à deux rotation jour grand max.<br /> la niche de la niche.<br /> Je trouve les propulseurs excentrés extrêmement dangereux, obligeant à couper le deuxième si le premier défaille pour pas partir en toupie. On y perd la sécurité du bi moteur voir pire on cumule les proba de défaillance des deux engins
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