N. Faure placeOjeunes: "l'université française a déjà de nombreux liens avec l'entreprise"

07 décembre 2007 à 09h31
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Nicolas Faure, directeur fondateur de placeOjeunes, plate-forme de gestion d'offres de stages et de premiers emplois, précise le modèle économique de la société et se prononce sur l'éventualité d'un rachat. L'entrepreneur s'exprime, par ailleurs, sur le lien entre université et monde du travail.

AB - Nicolas Faure bonjour. Quel a été votre parcours avant de fonder placeOjeunes en 2001 ?

NF - J'ai fondé placeOjeunes directement à la sortie de l'Ecole des Mines de Saint-Etienne.

AB - Quelles étaient les motivations à l'origine de la création de placeOjeunes ?

NF - J'ai constaté qu'il y avait une volonté réciproque des entreprises et des étudiants de rentrer en contact, mais qu'il n'existait pas de service leur permettant de le faire efficacement.

AB - Comment ont évolué l'audience et le modèle économique de la plate-forme logicielle de gestion d'offres de stages et de premiers emplois ?

NF - Le modèle économique est inchangé depuis le lancement de placeOjeunes : les entreprises s'abonnent à notre plate-forme pour diffuser leurs offres d'emploi et de stages dans les grandes écoles et universités de leurs choix. Elles s'assurent ainsi d'un recrutement ciblé et qualifié et ont accès en un clic à un vivier de 800.000 diplômés et étudiants.

Après une période de 3 ans qui nous a servi à mettre au point notre technologie et à la déployer dans les principales grandes écoles, le développement a été exponentiel au point que notre solution de recrutement est devenue la référence sur le marché des relations entreprises / grandes écoles et universités : désormais, 60% des 100 meilleures grandes écoles sont équipées de notre plate-forme stages/emplois et 70% des entreprises du font appel à nos services.

AB - Selon votre propre expérience, en quoi les TIC ont dynamisé le marché du recrutement ?

NF - Les TIC (technologies de l'information et de la communication) ont sensiblement modifié le marché du recrutement, car elles permettent aux employeurs de réduire fortement le délai de recrutement et de rentrer en contact avec des candidats qu'ils ne seraient pas en mesure de toucher autrement. A titre d'exemple, en utilisant la technologie placeOjeunes, l'offre d'emploi de l'entreprise est diffusée en temps réel directement sur les sites intranet des écoles qui l'intéressent ; le recruteur reçoit dans l'heure qui suit la diffusion les premières candidatures. Cela n'était évidemment pas possible au temps du fax ou du minitel !

AB - Si le lien entre grandes écoles et entreprises est une réalité, on s'interroge sur la relation entre l'université française et le monde du travail. Quel est votre point de vue sur le sujet ?

NF - Contrairement à ce que l'on entend souvent, les universités françaises ont déjà de nombreux liens avec les entreprises et le monde du travail. Par exemple au niveau de la recherche où les entreprises sont en relation étroite et permanente avec les laboratoires de recherche des universités. Regardez également les diplômés de médecine, de droit, de licences professionnelles ou encore de filières en apprentissage, pour lesquels l'insertion dans le monde du travail est très bonne. En revanche, ce lien peut être intensifié, notamment en développant la formation par apprentissage dans l'enseignement supérieur qui convient bien à certaines formations et à certains métiers, ou encore en systématisant les stages dans les cursus licence et master.

AB - Comment expliquer la réticence des étudiants en France lorsqu'il est question de réformer l'université ?

NF - Les étudiants sont très attachés à l'absence de sélection à l'entrée des universités et à la valeur nationale des diplômes délivrés par nos universités françaises. Ils sont donc toujours très vigilants lorsqu'il s'agit de réforme de l'université et veillent à ce que ces principes demeurent.

AB - PlaceOjeunes se distingue d'un site généraliste comme Monster, mais également de la plate-forme APEC de l'emploi cadre en France. La concurrence la plus vive ne vient-elle pas, aujourd'hui, des réseaux sociaux comme LinkedIn ou Facebook ?

NF - Ces réseaux rencontrent un vif succès et nous en verrons probablement arriver d'autres. Mais ils n'apparaissent pas véritablement comme des concurrents pour les acteurs du recrutement comme placeOjeunes, car leurs utilisateurs ne se tournent pas véritablement vers eux pour leur recherche d'emploi.

AB - La société placeOjeunes pourrait-elle être rachetée en 2008 ?

Ce ne sont pas les propositions qui manquent, surtout depuis ces six derniers mois. Mais jusqu'à maintenant, les projets de développement qui nous ont été exposés ne sont pas très convaincants.

AB - Nicolas Faure, je vous remercie.
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