Rétribuer les vidéos en ligne : un modèle payant ?

28 novembre 2006 à 00h00
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Tribune de Alexandre Laurent, bloggeur influent et membre de la rédaction du magazine en ligne clubic.com

Le contenu généré par les utilisateurs, nouvelle poule aux oeufs d'or des géants de l'Internet ? Devant le succès des Dailymotion, MySpace et autres Google Video qui, en dépit de quelques déboires, ont su tirer parti de l'engouement du consommateur pour la vidéo en ligne, de nombreuses sociétés s'essaient à un nouveau modèle économique qui consiste à rétribuer l'internaute pour les vidéos qu'il hébergera sur leur service.

Parmi celles-ci, citons deux sociétés, Break (Etats-Unis) et Metacafe (Israêl). La première rétribue les internautes pour leurs productions photo et vidéo depuis 2005 et vient d'annoncer son intention de doubler les sommes versées à ses utilisateurs. Celles-ci iront pourront désormais s'échelonner de cinquante dollars à plus de deux mille dollars pour un film d'animation bien réalisé ! Les contenus doivent évidemment répondre à un certain nombre de critères qualitatifs pour que leur auteur puisse prétendre à rémunération. Break, qui indique avoir déjà reversé plus de 300 000 dollars à ses membres, garde pour lui les recettes générées par les publicités affichées sur le site.

Sur un mode légèrement différent, Metacafe insère des publicités dans les vidéos fournies par ses utilisateurs et leur reverse ensuite une partie des recettes générées une fois les coûts de bande passante et d'hébergement déduits. Une vidéo vue plus de 20 000 fois rapporterait ensuite cinq dollars tous les mille affichages à son auteur.
Sur des services populaires comme YouTube, certaines vidéos font l'objet d'un bouche à oreille conséquent qui leur permet d'afficher plusieurs centaines de milliers, voire plusieurs millions de consultations. George W. Bush, Ségolène Royal ou d'illustres ex-inconnus comme le chanteur Kamini ont tous, chacun à leur façon, profité d'un regain de notoriété grâce à des vidéos mises en ligne par des internautes.

Avec un catalogue qui croit de plusieurs dizaines de milliers de vidéos par jour, ces services en ligne estiment désormais être en mesure de faire de l'ombre aux médias traditionnels et particulièrement au plus fermement implanté d'entre eux, la télévision. C'est l'objectif de services comme Break ou Metacafe qui prennent le parti de rémunérer les utilisateurs pour attirer vers leurs services les contenus les plus attrayants et laisser les captures TV de mauvaise qualité ou les gesticulations devant une webcam aux services gratuits qui capitalisent sur le nombre colossal de vidéos qu'ils diffusent.

Les médias traditionnels, qui voient ces nouveaux services comme des concurrents potentiels, ne s'y sont pas trompés. comme M6 ont toutes deux lancé leur propre service de vidéo en ligne, Wat.tv pour le premier et Wideo pour le second. Ils en font la promotion et prévoient de récupérer les contenus les plus visionnés sur Internet pour les diffuser à la télévision tout en rémunérant leurs auteurs, TF1 ayant déjà mis en place un projet pilote d'un quart d'heure, diffusé au beau milieu de la nuit. Diverses initiatives visant à rémunérer les réalisateurs amateurs adeptes du mobile émergent également, les internautes s'improvisant reporters ou paparazzi amateurs. La vidéo amateur semble donc avoir de beaux jours devant elle !

Alexandre Laurent
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