Voilà une affaire dont Elon Musk aimerait certainement se passer. Deux organismes notables vont porter plainte contre xAI, son entreprise dédiée à l'intelligence artificielle (IA), en raison de son impact environnemental.

Le supercalculateur de xAI crée la polémique. ©Kemarrravv13 / Shutterstock
Le supercalculateur de xAI crée la polémique. ©Kemarrravv13 / Shutterstock
L'info en 3 points
  • xAI, la société d’Elon Musk, visée par des poursuites de la NAACP et du SELC en raison de préoccupations environnementales liées à son supercalculateur, Colossus.
  • Elles accusent xAI d’avoir utilisé des turbines à gaz polluantes sans autorisation, impactant les communautés voisines, majoritairement afro-américaines..
  • xAI se défend en évoquant l’usage temporaire des turbines et les retombées économiques de son activité.

L'année dernière, la start-up a construit, en à peine six mois, ce qu'elle qualifie de « supercalculateur le plus puissant au monde ». Colossus, c'est son nom, est situé à Memphis, dans le Tennessee, et est équipé de près de 200 000 GPU H100 de NVIDIA, avec l'objectif d'entraîner et de faire fonctionner l'intelligence artificielle Grok.

xAI s'attelle désormais à l'installation de Colossus 2, un autre superordinateur localisé à proximité qui, à terme, portera la capacité totale de l'entreprise à 1 million d'accélérateurs IA. Mais elle pourrait bien être freinée dans ses efforts.

Colossus affecterait des populations déjà fragilisées

Si des voix s'étaient déjà élevées pour protester contre la pollution engendrée par le vaste centre de données, la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People), organisation ultra influente luttant contre les inégalités raciales, et le Southern Environmental Law Center (SELC), qui a vocation à protéger l'environnement, ont fait savoir à xAI qu'ils s'apprêtaient à intenter des poursuites judiciaires à son égard.

La start-up est accusée d’avoir alimenté Colossus avec des turbines à gaz polluantes sans permis préalable, en invoquant une exemption qui, selon des avocats, n’existe pas pour ce type d’installation. Les dispositifs émettent du dioxyde de carbone, du formaldéhyde et des oxydes d’azote qui affectent les populations environnantes, majoritairement issues de la communauté afro-américaine, dénoncent les associations. La zone serait déjà exposée à un risque de cancer quatre fois supérieur à la moyenne nationale.

« Nous ne pouvons pas nous permettre de normaliser ce type d'injustice environnementale, où des entreprises multimilliardaires installent des activités polluantes dans des quartiers noirs sans aucun permis et pensent qu'elles s'en tireront parce que les gens n'ont pas le pouvoir de riposter », s'est insurgé Derrick Johnson, directeur général de la NAACP. La plainte va dénoncer une violation du Clean Air Act, loi américaine sur la qualité de l'air.

L'intérieur d'un centre de données. ©Shutterstock
L'intérieur d'un centre de données. ©Shutterstock

xAI nie les allégations

De son côté, xAI assure prendre ses engagements environnementaux et communautaires au sérieux, ses turbines étant temporaires et conformes à la législation. En amont, la société connecte des Megapacks Tesla, qui permettent de stocker l'énergie pour un usage industriel, à ses centres de données.

Elle estime que ces efforts vont lui permettre de drastiquement réduire l'utilisation des turbines. La firme précise également que ses installations stimulent l'économie locale avec, selon ses dires, des millions en impôts locaux et la création de centaines d’emplois.

Si le recours aboutit, xAI pourrait être contrainte à cesser temporairement ses activités, à réduire ses émissions, voire à payer des amendes ou mettre en place des compensations.

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