Thales a annoncé déployer son système Pathmaster, une technologie autonome d'IA de détection des mines sous-marines, pour la marine singapourienne. Premier contrat de ce type en Asie, il sécurisera l'un des détroits maritimes les plus fréquentés du globe.

Le géant français Thales a annoncé, cette semaine, avoir décroché à la fin du mois de mars un contrat particulièrement important sur le terrain de la lutte contre les mines sous-marines. Le groupe va justement équiper la marine de Singapour de sa solution Pathmaster, un système autonome qui permet de détecter les mines sans mettre en danger les équipages. La technologie de pointe, qui combine intelligence artificielle et sonars avancés, va sécuriser l'un des carrefours maritimes les plus fréquentés de la planète.
Pathmaster, la technologie marine autonome de Thales déjà adoptée par les plus grandes flottes
Le système Pathmaster de Thales n'a rien d'un gadget militaire. Il s'agit d'une solution complète qui comprend un sonar remorqué à synthèse d'ouverture (TSAS), qui permet une visualisation détaillée des fonds marins. L'analyse des données est confiée à MiMap, un logiciel renforcé par l'intelligence artificielle qui facilite la détection et l'identification des cibles, tout en allégeant la charge de travail des opérateurs. Voilà pour une première idée.
La gestion des opérations est orchestrée par M-Cube, le cerveau du dispositif. Dans le détail, le système centralise les informations et permet aux opérateurs de visualiser en temps réel la situation sous-marine. Le temps où des plongeurs risquaient leur vie pour neutraliser ces menaces invisibles semble révolu. Désormais, des véhicules sans pilote font le travail dangereux.
Déjà adopté par la Royal Navy britannique et la Marine française dans le cadre du programme de lutte contre les mines maritimes (MMCM), Pathmaster s'impose comme une référence mondiale. Son faible taux de fausses alarmes et sa capacité à détecter des objets camouflés en font un outil de choix pour les marines modernes. Pour Singapour, c'est un investissement stratégique, qui plus est dans un contexte où la sécurité maritime prend une importance croissante.
Le made in France et le made in Singapore s'allient pour la défense maritime
Avec ce nouveau contrat, Thales frappe fort sur le marché asiatique. Le groupe français, qui emploie plus de 83 000 collaborateurs dans 68 pays, continue d'étendre son influence dans le secteur naval de haute technologie. Pour assurer le suivi de proximité sur place, la maintenance sera assurée par le Thales Singapore Defence Hub, inauguré en 2023.
Un partenariat avec ST Engineering, un acteur local, montre aussi une certaine volonté de transfert de compétences. Le système sera installé sur le véhicule de surface sans pilote développé par ST Engineering. Cette collaboration permettra de développer des applications compatibles avec les systèmes existants de la marine singapourienne.
Pour Sébastien Gueremy, le vice-président des systèmes sous-marins de Thales, ce contrat « témoigne de la confiance que la marine de la République de Singapour accorde aux technologies navales de Thales ». Selon lui, il représente « une étape importante dans la vision de Singapour, qui cherche à disposer d'une suite autonome de capacités de lutte contre les mines sans pilote ».
Alors que les mers deviennent de plus en plus congestionnées et que les menaces évoluent, disposer d'une technologie autonome pour sécuriser les voies maritimes devient un avantage décisif pour une cité-État dont la prospérité dépend du commerce maritime.
16 mai 2025 à 11h39