Le département de la Justice (DoJ) américain n'en démord pas : il souhaite que Google cède deux de ses produits publicitaires phares. Une telle décision serait hautement préjudiciable pour le géant du Web.

Mais c'est aussi le prix à payer. Car Google a été reconnue coupable, d'abus de position dominante dans le domaine de la publicité en ligne. Présente sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement du secteur, l'entreprise l'a « truqué » pendant plus d'une décennie en favorisant ses propres produits au détriment des autres, estime le régulateur.
On savait déjà qu'un démantèlement de son activité publicitaire était envisagé en guise de sanction. Et désormais, les spécificités d'une telle initiative se précisent.
Deux produits au cœur de l'activité publicitaire de Google
Ce lundi 6 mai, le DoJ a en effet proposé que Google se sépare de ses produits AdX et DFP. Le premier est une place de marché où les éditeurs vendent leur espace publicitaire, et où les annonceurs enchérissent en temps réel pour acheter cet espace. Le second est une plateforme qui aide les éditeurs à gérer tous leurs espaces publicitaires sur leurs sites web, applications et vidéos.
Il faut savoir que la publicité est la source principale de revenus de la firme de Mountain View, générant la somme exorbitante de 272,8 milliards de dollars sur l'année 2024. AdX et DFP sont au cœur de cette activité, car ils permettent à Google de maintenir éditeurs et annonceurs au sein de son écosystème. De quoi considérablement compliquer la tâche de ses rivaux. D'autant plus que ces outils l'aident aussi à collecter des données et améliorer le ciblage publicitaire.

La firme souhaite des mesures correctives plus souples
C'est donc sans surprise que Google s'oppose à cette proposition, estimant qu'elle va « bien au-delà des conclusions de la Cour, n'ont aucun fondement juridique et porteraient préjudice aux éditeurs et aux annonceurs », selon Lee-Anne Mulholland, vice-présidente des affaires réglementaires de l'entreprise. Elle privilégie des mesures correctives beaucoup plus souples, comme la mise à disposition d'offres en temps réel à ses concurrents.
Le DoJ a également exhorté Google à vendre Chrome, à l'issue d'un autre procès portant sur un comportement monopolistique dans le domaine des moteurs de recherche. Des mesures fortes donc, mais qui pour l'heure, n'ont pas été mises à exécution. Cela fait maintenant un an qu'il a été demandé à l'entreprise de céder son navigateur, et rien ne s'est vraiment passé depuis.
Source : Reuters