L'entreprise derrière ChatGPT, OpenAI, a publiquement répondu aux allégations d'Elon Musk, qui a déposé plainte contre elle. La société a lâché quelques bombes (fusion avec Tesla, financement…) sur le célèbre milliardaire.
Il y a quelques jours, nous avons appris qu'Elon Musk a déposé plainte contre OpenAI, accusant l'entreprise de vouloir se transformer en une machine à profit portée par Microsoft. Le propriétaire de Tesla et SpaceX reproche à l'entreprise qu'il a cofondée de perfectionner une « intelligence artificielle générale » et d'avoir trahi sa promesse de départ, évoquant une « rupture de contrat » et des pratiques commerciales déloyales. Mardi 5 mars, OpenAI a livré sa réponse, et elle est pour le moins croustillante.
Des désaccords profonds sur le financement d'OpenAI
OpenAI a tout simplement décidé de partager quelques faits sur sa « relation avec Elon ». On apprend par exemple, courriers électroniques à l'appui, qu'Elon Musk a en réalité poussé la start-up à lever des fonds, à hauteur d'un milliard de dollars. Ce dernier avait dans un premier temps investi 45 millions de dollars. D'autres donateurs avaient apporté 90 millions de dollars. Sam Altman, cofondateur et président d'Open AI, et Greg Brockman, un autre cofondateur, voulaient lever 100 millions de dollars.
Mais Elon Musk était décidé à aller plus loin, promettent de couvrir « tout ce que quelqu'un d'autre ne fournira pas ». Dans un e-mail remontant à fin 2015, il avait écrit devoir « choisir un chiffre bien supérieur à 100 millions de dollars pour éviter de paraître désespéré par rapport à ce que Google ou Facebook dépensent ». D'où la somme d'un milliard de dollars évoquée, qui de toute façon aurait été largement insuffisante, selon OpenAI.
Une fusion avortée avec Tesla
Encore plus étonnant, OpenAI révèle qu'Elon Musk voulait, en 2018, que l'entreprise fusionne avec Tesla et qu'elle intègre ses services. Vexé, l'entrepreneur a quitté OpenAI, en affirmant qu'il allait lui-même créer un concurrent à Google DeepMind (séparée entre Google Research et Deepmind à l'époque) qui puisse tenir la route. À ses yeux, Tesla était l'unique chance de permettre à OpenAI de tenir tête à Google. Les dirigeants d'OpenAI, organisation à but non lucratif, voulaient bâtir une autre entité, à but lucratif, elle.
Musk a fait pression pour en détenir la majorité du capital, avoir le contrôle du conseil d'administration et en être le PDG. En somme, il voulait les pleins pouvoirs, ce qui lui fut refusé. « Il a alors refusé le financement », explique OpenAI, qui salue l'intervention de Reid Hoffman (cofondateur de LinkedIn), qui avait à l'époque payé les salaires et opérations courantes.
OpenAI ne voulait pas d'une organisation à but lucratif gérée par Elon Musk. La société estimait que voir un homme seul détenir le contrôle absolu sur elle était contraire à sa mission. Fin février 2018, le patron de SpaceX et Neuralink avait définitivement quitté OpenAI. Depuis, il a dévoilé Grok, son intelligence artificielle anti-ChatGPT.
OpenAI, fière de sa mission et « triste » d'en arriver là avec Elon Musk
Elon Musk, qui reproche à OpenAI d'avoir cessé le développement d'une IA au profit de l'humanité, se heurte à une entreprise qui a l'intention de rejeter absolument toutes ses allégations. Mais l'éditeur de ChatGPT déplore la situation.
« Nous sommes tristes d'en arriver là avec quelqu'un que nous admirons profondément, quelqu'un qui nous a inspiré à viser plus haut, puis nous a dit que nous allions échouer, a lancé un concurrent dans son coin, puis nous a poursuivi en justice lorsque nous avons commencé à faire des progrès significatifs vers notre mission de départ, sans lui », écrit la firme californienne.
OpenAI a réitéré son intention de garantir que l'intelligence artificielle générale puisse profiter « à toute l'humanité », comme ultime clin d'oeil à la plainte d'Elon Musk.
Source : OpenAI
Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)
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