Procès Play Store : Google accepte de payer 700 millions de dollars et fait des concessions sur son magasin applicatif

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
19 décembre 2023 à 12h23
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Logo Google Play Sotre© tomeqs / Shutterstock.com
Logo Google Play Sotre© tomeqs / Shutterstock.com

Google s'apprête à verser pas moins de 700 millions de dollars pour mettre fin à un vaste litige sur le Play Store, sa boutique d'applications à qui il est reproché un prétendu monopole illégal.

Le 11 décembre dernier, un jury américain a déclaré que la maison-mère de Google, Alphabet, détenait un monopole illégal avec sa boutique d'applications. La plainte était soutenue par 50 procureurs généraux d'États de l'oncle Sam, qui avaient attaqué l'entreprise en juillet 2021. Ce mardi, et seulement quelques jours après l'épilogue du procès contre Epic, nous avons appris que Google a accepté de verser 700 millions de dollars et de faire plusieurs concessions sur le Play Store, pour mettre fin au conflit et rentrer dans les clous de la réglementation.

Google accepte de rembourser les utilisateurs du Play Store lésés

Sur les 700 millions de dollars que Google compte verser, 629 millions seront remboursés aux consommateurs, et les 70 autres millions seront alloués aux États. Ces fonds serviront de compensation aux utilisateurs ayant payé trop cher pour des applications ou des achats intégrés via le Google Play Store. Plusieurs changements interviendront suite à la décision.

L'accord impose par exemple à Google de permettre techniquement l'installation d'applications tierces sur Android, et ce pendant 7 ans. De plus, les développeurs pourront proposer un système de facturation intégré alternatif à Google Play pendant 5 ans, offrant aux utilisateurs une plus grande facilité de choix dans la facturation de leurs applications.

La firme de Mountain View s'engage à ne pas pousser ni forcer les développeurs à offrir leurs meilleurs prix exclusivement aux clients utilisant Google Play et Google Play Billing (le programme de facturation qui permet de vendre des produits et des contenus numériques depuis une appli Android) pendant 5 ans. Et aucune obligation ne sera imposée quant à la synchronisation des titres sur Google Play avec d'autres magasins et fonctionnalités pendant 4 ans.

Google, siège de Mountain View © Shutterstock
Google, siège de Mountain View © Shutterstock

Des concessions temporaires de Google : limitations sur l'exclusivité, l'installation d'applications, et des questions persistantes sur la véritable liberté des développeurs

Parmi les autres engagements pris sous la contrainte, le géant américain ne poussera pas les fabricants d'appareils à installer exclusivement Google Play sur les téléphones ou sur l'écran d'accueil pendant 5 ans. Les fabricants pourront accorder des droits d'installation aux applications préchargées sans entrave de Google pendant 4 ans.

Google autorisera les magasins d'applications tiers à mettre à jour les applications sans approbation de l'utilisateur pendant 4 ans. Durant les six prochaines années, les développeurs pourront utiliser les informations de contact obtenues dans ou en dehors de l'application, pour communiquer avec les utilisateurs hors app.

En ce qui concerne les applications de consommation, de type Netflix, Google devra les laisser informer leurs utilisateurs qu'ils peuvent disposer de meilleurs prix ailleurs. Elles ne pourront cependant pas intégrer de lien externe. La mention « Disponible sur notre site à (tel) prix » sera la seule tolérée.

Bien que ces concessions semblent significatives, elles sont assorties de limites temporelles, comme vous l'aurez remarqué. Des voix s'élèvent déjà pour critiquer certains de ces changements, jugés comme des ajustements mineurs, tandis que d'autres, comme le Google Play Billing, suscitent des inquiétudes quant à la réelle liberté laissée aux développeurs. Le règlement doit désormais être approuvé par le juge en février, tandis que les discussions entre Epic Games et Google se poursuivent.

Sources : Google, The Verge

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (7)

tfpsly
Étonnant que Apple ait été relaxé alors.
malak
Il ne l’a pas été… c’est seulement Apple qui a communiqué rapidement et faussement pour sauver la face…
jeanlain
J’y comprends rien.<br /> Google qui permet déjà l’installation d’appli tierces (hors google play, via les APK), et même de stores tiers, se voit imposer «&nbsp;l’installation d’applications tierces sur Android&nbsp;» ?<br /> Et pendant ce temps, Apple qui ne permet ni l’un ni l’autre n’est pas forcé de permettre l’installation d’appli tierces ?
gothax
Faudrait que iOS soit obligé d’être ouvert !<br /> J’ai Android mais j’ai fdroid et je ne vais que sur fdroid depuis des années !?!
Werehog
Android est un système ouvert volontairement verrouillé par Google pour installation chez des tas de fabricants.<br /> iOS est un système fermé développé par Apple et pour Apple uniquement.<br /> Il n’y a donc aucune comparaison possible. Mais l’Europe travaille à ouvrir iOS aux magasins d’applications tiers, ce qui serait déjà un changement colossal…
MattS32
jeanlain:<br /> Google qui permet déjà l’installation d’appli tierces (hors google play, via les APK), et même de stores tiers, se voit imposer « l’installation d’applications tierces sur Android » ?<br /> Ce n’est pas parce qu’ils le font déjà que l’accord ne peut pas imposer de continuer à le faire. C’est même d’autant plus facile pour Google d’accepter cet accord (rien n’est imposé, cet accord n’est pas un jugement, condamnant Google, c’est un accord entre les deux parties pour mettre fin à la procédure judiciaire) si ça ne lui impose que de continuer à faire ce qu’il fait déjà, et sur quoi il n’avait pas forcément prévu de revenir en arrière…<br /> La vraie nouveauté, c’est par contre la possibilité de faire des achats intégrés avec un autre système de paiement que Google. Jusqu’à présent, pour les applications distribuées sur le Play Store, le recours à un système de paiement tiers n’était disponible grosso modo que pour l’achat de produits ou services pouvant être utilisés hors de l’application.<br /> Pour Apple, l’UE se penche sur le dossier. À voir ce qui en ressortira.
Rainforce
Sur les 700 millions de dollars que Google compte verser, 629 millions seront remboursés aux consommateurs<br /> Vers quelle date je dois surveiller mon compte ?
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