Mesuré par Copernicus, le trou dans la couche d'ozone serait proche de sa taille record !

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
28 octobre 2023 à 20h00
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Les mesures fines montrent un "trou" record à la fin de l'été calendaire 2023. © ESA
Les mesures fines montrent un "trou" record à la fin de l'été calendaire 2023. © ESA

Avec une mesure inédite d'une surface estimée à 26 millions de kilomètres carrés le 16 septembre dernier au-dessus de l'Antarctique, le trou de la couche d'ozone est proche de valeurs record. Mais une grande partie des paramètres dépendent de facteurs météorologiques, d'où un important suivi par satellite.

La taille du trou dans la couche d'ozone, au-dessus de l'Antarctique, fluctue au cours de l'année. Du mois d'août jusqu'à l'automne, sa taille augmente pour atteindre un maximum entre la mi-septembre et la mi-octobre. Puis, lorsque l'été austral est plus marqué, le vortex polaire diminue et la situation revient à la normale (en théorie) autour de la mi-décembre.

Ce phénomène est observé en détail depuis plusieurs décennies et les données sont fiables sur plus de 30 ans, mais le meilleur instrument pour les mesures est celui d'une des unités de la constellation européenne Copernicus, le satellite Sentinel-5P. Ce dernier, avec son instrument TROPOMI, permet une meilleure résolution spatiale, ainsi qu'une analyse plus fine des concentrations de divers gaz (y compris l'ozone, donc) dans les couches de l'atmosphère. Or les données de Sentinel-5p montrent qu'en 2023, le trou dans la couche d'ozone a grandi très tôt et très rapidement, pour atteindre un maximum le 16 septembre, proche des valeurs record.

Anatomie du trou

Selon les chercheurs, les variations de taille annuelles du trou de la couche d'ozone dépendent en grande partie des grands vents autour de l'Antarctique. Ces derniers sont une conséquence à la fois de la rotation de la Terre, mais aussi et surtout des différences de température entre le continent gelé et les zones plus tempérées à des latitudes moindres.

Si les vents sont forts, ils ont tendance à « piéger » les grandes masses d'air : celui de l'Antarctique reste froid tandis que les autres se réchauffent avec le printemps austral. Or ces vents sont très variables, et dépendent de grands événements.

Pour l'instant, une des meilleures pistes pour expliquer un large trou de la couche d'ozone en 2023, c'est la gigantesque éruption en janvier 2022 du volcan Hunga Tonga.

L'effet papillon de l'ozone

Alors oui, il y a 18 mois entre les deux événements, donc ça parait complètement contre-intuitif. Mais dans l'atmosphère, certains processus sont lents, très lents.

De grandes concentrations de vapeur d'eau envoyées dans la stratosphère ont voyagé à travers les courants en haute altitude jusqu'à se retrouver justement piégées autour de l'Antarctique à la fin de l'année 2022. À son tour cette vapeur peut former des nuages stratosphériques, où vont réagir les fameux CFC (chloro-fluoro-carbones) qui accélèrent la déplétion de l'ozone. Pire, la vapeur d'eau peut aussi augmenter le phénomène de « piège » entre températures tempérées et l'Antarctique. Le lien avec le volcan Hunga Tonga est une des pistes principales, mais il ne fait pas encore consensus.

Maiahiii maiahaaaa, mahia haha (vous l'avez ?)

Ce que les chercheurs vont observer avec attention, via les mesures satellitaires dans les semaines et les mois à venir, c'est la reconstitution de l'ozone.

En effet, si ses variations saisonnières sont la résultante de la météorologie et des courants atmosphériques, la taille moyenne du trou est due à l'activité humaine et au temps très long qu'il faut aux gaz CFC pour être éliminés de l'atmosphère.

Le protocole de Montréal, signé en 1987, a limité avec succès ces émissions, et pourtant il faudra jusqu'en 2050 environ pour que les niveaux d'ozone (en particulier au-dessus de l'Antarctique) reviennent à leurs valeurs « naturelles ». Des efforts et des mesures qui doivent persister.

Source : Esa

Eric Bottlaender

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (10)

nicgrover
Il y a quand même un espoir…
kroman
Le trou a connu un minimum en 2012 et maintenant un maximum?!? C’est sûrement à cause de la Chine China factories releasing thousands of tonnes of illegal CFC gases, study finds | China | The Guardian
CallMeLeDuc
En ce début d’année les mêmes scientifiques expliquaient que le trou de la couche d’ozone se résorbait…<br /> «&nbsp;Dans un rapport publié lundi 9 janvier 2023, des experts mandatés par l’Organisation des Nations unies indiquent que la couche d’ozone devrait retrouver les valeurs de 1980 (avant l’apparition du trou) d’ici environ quarante ans. Et c’est bien grâce à l’élimination progressive de près de 99% des substances qui détruisent l’ozone.&nbsp;»<br /> wwf
Bidouille
Depuis le temps que l’on nous que l’on va tous mourir. Si tous les écolos qui se plaignent à longueur de journées commençaient par se taire, il y aurait déjà moins de dégagement de CO2 dans l’air et la couche d’ozone ne s’en porterait que mieux.
neyslim
si les écolos se taisaient ca fait longtemps que vous seriez mort du cancer.
sazearte
la peur est un beau instrument pour contrôler la population.<br /> la couche d’ozone, le co2, la fin du pétrole, le covid… lol c’est juste des foutaises pour nous faire peur.<br /> couper les infos et vous verrez vous vivrez très bien et le ciel ne vous tombera pas sur tète.<br /> les francais ne croient plus au échauffement climtique, le covid c’est fini, l’opération spécial en ukraine on s’en fou donc on on ressort la couche d’ozone ?<br /> le trous 'agrandit et se rétraicie c’est la vie et c’est du à l’activité solaire incontrôlable pa rl’homme.<br /> tous comme le soleil qui provoque un réchauffement climatique sur uranus comme sur terre.<br /> il faut arrêter d’avoir peur.
MattS32
elena:<br /> couper les infos et vous verrez vous vivrez très bien<br /> Et pourtant, tu passes ton temps à poster ici des messages dégoulinants de négativisme…<br /> elena:<br /> l’opération spécial<br /> Oh, un propagandiste du taré de Moscou.
Highmac
Données scientifiques ?<br /> Preuves ?
Baxter_X
Hahahaha<br /> Magnifique étalage d’ignorance et total incompétence intellectuelle.<br /> Ça faisait longtemps que je n’en avais pas vu un comme ça.
Gh0st_D0g
Aaaah la fameuse technique de l’autruche…
juju251
elena:<br /> le trous 'agrandit et se rétraicie c’est la vie et c’est du à l’activité solaire incontrôlable pa rl’homme.<br /> tous comme le soleil qui provoque un réchauffement climatique sur uranus comme sur terre.<br /> il faut arrêter d’avoir peur.<br /> Balancé comme ça, sans aucune source ni démonstration …<br /> «&nbsp;Faites vos propres recherches&nbsp;» …<br /> Avec évidemment «&nbsp;la politique de la peur&nbsp;».<br /> Sans compter tes messages de propagande supprimés, bien sûr. Bref …
tfpsly
kroman:<br /> Le trou a connu un minimum en 2012 et maintenant un maximum?!?<br /> Il y a de fortes variations, sa taille ne varie pas linéairement :<br /> 864×576 55.1 KB<br /> 762×580 26.4 KB<br /> Bref c’est plus une moyenne sur 5 ou 10 ans qu’il faudrait regarder.
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