Mosaïque de photographies montrant l'astéroïde Bennu, dont des échantillons sont en route vers la Terre. © NASA/Goddard/University of Arizona
Mosaïque de photographies montrant l'astéroïde Bennu, dont des échantillons sont en route vers la Terre. © NASA/Goddard/University of Arizona

Alléluia ! La capsule contenant les échantillons de l'astéroïde Bennu devrait se poser sur Terre dimanche 24 septembre. L'un des chercheurs de l'équipe scientifique principale, qui a conçu un dispositif de très haute précision, n'est autre qu'un frère jésuite ! Il travaille en Arizona pour l'Observatoire du Vatican.

Lorsque les échantillons de la mission OSIRIS-REx vont se poser dimanche prochain en Utah, ils seront transférés au sein même de leur capsule dans les laboratoires de l'Université de l'Arizona. C'est là, dans ces salles blanches, dans des containers à atmosphère contrôlée que les équipes scientifiques pourront observer de leurs yeux la récolte prélevée sur l'astéroïde Bennu.

Et pour mesurer leur volume ainsi que leur porosité, l'un des premiers instruments à les caractériser sera un pycnomètre de précision à gaz… Conçu et assemblé par le frère Robert J. Macke, de l'Observatoire du Vatican. Qui est un chercheur de renom, spécialiste des astéroïdes et « un peu bricoleur » à ses heures perdues.

Bennu revient, Bennu revient parmi les siens

Pour pouvoir impressionner belle-maman au prochain repas de famille, un pycnomètre à gaz est un instrument qui donne le volume exact d'un objet et son éventuelle porosité, en le plaçant dans une chambre étanche et en utilisant le volume d'un gaz, que l'on détend ensuite dans une deuxième chambre (voir vidéo ci-dessous).

Un procédé qui n'est pas si exotique, mais que les chercheurs n'ont pas l'habitude de pratiquer lorsque l'instrument lui-même doit être isolé de façon à ce que les échantillons ne quittent à aucun moment une atmosphère protégée, comme ceux de l'astéroïde Bennu !

Il n'existe pas de matériel « sur étagère » pour pratiquer la mesure dans ces conditions, raison pour laquelle par exemple, le test n'a pas été mené dans un premier temps sur les échantillons de l'astéroïde Ryugu. Robert J. Macke, spécialiste de l'Observatoire du Vatican, a donc pris le problème à bras le corps et conçu directement un pycnomètre compatible, qui est à présent assemblé à l'Université de l'Arizona et attend les échantillons de Bennu. En bonus la NASA n'a rien eu à payer, l’Église et ses serviteurs jésuites ayant fait vœu de pauvreté.

Un pycnomètre averti en vaut deux

Créé dans les années 30, l'Observatoire du Vatican détient environ 1 200 météorites rassemblées de nombreux points du globe. Robert J. Macke, qui est américain, a rejoint les ordres et est devenu jésuite alors qu'il faisait sa thèse en astrophysique, qu'il a finalement terminée dans les locaux papaux.

© Robert J. Macke
© Robert J. Macke

Ses mesures, en particulier autour de la pycnométrie, lui ont assuré une place dans l'équipe scientifique qui traitera la récolte d'OSIRIS-REx. Si tout s'est bien passé, les laboratoires auront fort à faire, il est estimé que l'instrument TAGSAM a pu embarquer plusieurs centaines de grammes de la surface de Bennu. On aura la réponse bien vite, si la capsule se pose correctement à la fin de la semaine.

Source : Mashable