En vertu du règlement européen sur les concentrations, Sony et Bertelsmann ont sollicité l'autorisation de la Commission européenne le 9 janvier dernier pour leur projet visant la création, dans le secteur du disque, d'une entreprise commune baptisée Sony BMG.
La Commission européenne craint que l'opération « ne crée ou ne renforce une position dominante collective des grosses sociétés de production musicale, les majors : Universal, Warner, EMI et la future entreprise commune Sony BMG. »
Ces 4 sociétés détiendraient environ 80% du marché européen du disque (passation de contrats avec les artistes, enregistrements des morceaux, commercialisation des artistes et de leurs œuvres, vente des CD). A elles seules, Sony BMG et Universal représenteraient la moitié du marché du disque.
Lors de son enquête, Bruxelles examinera également les problématiques de concurrence liées « à l'intégration verticale des sociétés mères sur d'autres marchés », notamment la télévision et la radio (RTL) pour Bertelsmann, le téléchargement de musique (Sony Connect) et les lecteurs numériques pour Sony.
La multinationale Bertelsmann exerce des activités de production et d'édition musicales, de radiodiffusion, d'édition de livres, de publication de magazines et de journaux. Elle est présente dans le secteur du disque via Bertelsmann Music Group (BMG), sa filiale à 100%, et possède les labels Arista,Jive, Zomba et RCA.
Quant à la société Sony, elle fabrique des produits d'électronique grand public et de loisirs, exerce également des activités de production et d'édition musicales au niveau international par l'intermédiaire de Sony Music Entertainment. Ses labels : Columbia Records Group, Epic Records Group et Sony Classical.
Jeudi, l'exécutif européen a précisé que l'ouverture d'une investigation poussée sur ce dossier « ne préjuge pas des conclusions de la Commission. »
Bruxelles rendra sa décision finale en juin 2004.