Logiciel DeCSS : outil de piratage ou liberté d’expression ?

L'éditeur d'un magazine Internet fait appel d'une ordonnance lui interdisant de diffuser les liens pour télécharger un logiciel de «piratage» des DVD.

Après une plainte déposée par l'industrie cinématographique américaine, l'éditeur du magazine Internet «2600.com» avait été condamné en août dernier, pour avoir mis en ligne le code-source d'un logiciel permettant de «pirater» les DVD.

En outre, il lui a été interdit de fournir les liens nécessaires pour télécharger le logiciel «DeCSS» (Decode Copy Scrambling System) qui permet de copier des DVD en faisant «sauter» la protection gravée sur le support.

L'éditeur américain de 2600.com («The Hacker Quaterly »), apprécié des bidouilleurs et pirates informatiques, a fait appel de cette décision.

Trois juges d'une cour de New York ont entendu mardi les arguments des deux parties.

Pour les représentants de l'industrie cinématographique américaine, la diffusion du logiciel DeCSS risque d'accroître le piratage des films, et par conséquent de priver les studios d'une importante source de revenus.

Tous les acteurs du procès ont conscience que le DVD (Digital Versatile Disc) va dans un proche avenir remplacer la cassette vidéo comme support de diffusion des œuvres auprès du grand public.

De son côté, l'éditeur du magazine, Eric CORLEY, estime que le droit constitutionnel à la liberté d'expression (1er amendement de la Constitution américaine) et les textes autorisant la copie à usage privé, ne sont pas respectés.

De plus, l'éditeur affirme que la publication du code-source «s'inscrit dans le cadre d'une enquête sur le piratage des DVD.»

A l'inverse, l'industrie cinématographique représentée par la MPAA (Motion Picture Association of America), rappelle que la possibilité de télécharger le logiciel DeCSS est une mise à disposition d'un «nécessaire de cambriolage» permettant le piratage à grande échelle.