IBM en justice après qu'un livre ait dénoncé son rôle dans l'Holocauste

Cinq victimes de l'Holocauste portent plainte contre "Big Blue" après que le journaliste EdWin Black ait publié son livre "IBM et l'holocauste: l'alliance stratégique entre l'Allemagne nazie et la plus puissante société américaine".

Le journaliste Edwin Black vient de publier son livre très controversé : "IBM et l'Holocauste". Edwin Black montre que les calculateurs Hollerith fabriqués par IBM durant le second conflit mondial auraient, par le biais de la filiale allemande du groupe Dehomag, permis au 3e Reich d'identifier et de sélectionner les victimes de l'Holocauste. A la suite de cette récente parution des avocats ont porté plainte contre IBM devant le tribunal de Brooklyn (New York City) au nom de cinq victimes de l'Holocauste. Celles-ci reprochent principalement à IBM d'avoir fourni aux Allemands une partie du matériel destiné à industrialiser le génocide. L'un de leurs avocats, Michael Hausfeld, affirme que IBM aurait touché 10 millions de dollars (de 1940) en vendant des machines Hollerith aux camps de concentration. Pour IBM l'utilisation de ses machines par les nazis ne tient pas du secret. La multinationale a rappelé à ce sujet qu'elle avait déjà contribué pour 3 millions de dollars au fonds allemand chargé d'indemniser les travailleurs forcés. Par ailleurs, dans un bulletin interne destiné à ses 307 000 employés à travers le monde, la Direction du groupe, tout en condamnant "le régime nazi et ses atrocités", remarque que d'autres sociétés étrangères ont commercé avec l'Allemagne durant cette période et que la filiale Dehomag était sous le contrôle du régime nazi avant le début du conflit. L'ouvrage de Edwin Black met en avant la manière dont "Big Blue" aurait adapté ses machines pour répondre aux besoins de l'administration nazie. Les preuves demeurent faibles cependant.