Virgin Orbit aura bientôt trois 747 qui sillonnent le monde pour larguer leur fusée

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
11 mai 2022 à 15h50
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Quand Virgin Orbit vise le ciel, elle y va en fusée... Mais aussi en avion ! Crédits : Virgin Orbit
Quand Virgin Orbit vise le ciel, elle y va en fusée... Mais aussi en avion ! Crédits : Virgin Orbit

L'entreprise californienne devrait recevoir deux nouveaux gros porteurs qui sont en cours d'équipement pour pouvoir transporter et larguer les fusées LauncherOne.

Virgin Orbit attend le prochain appareil dès 2023, et espère (enfin) augmenter ses cadences de lancement avant la fin de l'année… Les actionnaires, eux, ne sont pas tendres.

Le 747, ce pas de tir inattendu

Le premier appareil de Virgin Orbit, basé sur l'aéroport de Mojave (Californie), ne vole pas à une cadence folle. Lors d'une campagne « classique », l'appareil décolle avec la fusée LauncherOne sous son aile, pour se diriger au large de la côte et réaliser quelques circuits avant une manœuvre très particulière pour la larguer à plus de 12 km d'altitude.

LauncherOne allume ensuite son moteur fusée et peut satelliser jusqu'à 300 kg de satellites selon l'orbite visée. Pourtant, l'appareil baptisé « Cosmic Girl » ne vole pas beaucoup : deux vols en 2021, et un seul pour l'instant en janvier dernier ! Qu'importe, Virgin Orbit a requis les services de L3Harris pour préparer deux nouveaux avions porteurs. Le P.-D.G., Dan Hart, explique à CNBC que son entreprise sera « libérée » avec plus d'appareils.

Plus d'avions, plus de vols ?

En effet, même si Virgin Orbit perd beaucoup d'argent (157 millions de dollars de perte nette en 2021), l'objectif est bel et bien d'augmenter la cadence des vols, passés les obstacles techniques et une certaine « période d'essai » avec les clients. Et comme l'avion porteur peut être vu comme une complexe plateforme de lancement, l'entreprise se heurte à une limite : si Cosmic Girl a un problème, impossible d'envoyer une fusée en orbite.

D'autant que Virgin Orbit vise à étendre ses capacités dans le monde. À la suite de son prochain vol, prévu le 29 juin depuis les États-Unis (au service du Pentagone), Virgin Orbit tente d'obtenir un permis pour amener son matériel, son avion et sa fusée en Cornouailles (Royaume-Uni) pour un décollage avant la fin de l'été. Elle a déjà des accords avec le Japon et le Brésil, et d'autres seraient sur le point d'aboutir avec la Pologne et Oman. Disposer d'une flotte permettra de gérer plusieurs campagnes en parallèle.

Pour atteindre différentes orbites et différentes inclinaisons, le largage depuis un avion est parfois plus avantageux que des sites de lancements fixes... Crédits : Virgin Orbit
Pour atteindre différentes orbites et différentes inclinaisons, le largage depuis un avion est parfois plus avantageux que des sites de lancements fixes... Crédits : Virgin Orbit

Quelques innovations

Pour avoir plus de facilité à déployer sa fusée, son avion et son infrastructure, les deux prochains appareils seront équipés pour transporter dans leur fuselage les éléments clés permettant de préparer LauncherOne au sol. Actuellement, Virgin Orbit utilise des formats « containers » classiques (entre quatre et six) qui sont amenés sur le tarmac quelques jours avant le décollage pour d'ultimes tests et le remplissage des réservoirs. Car LauncherOne décolle avec le plein de kérosène et d'oxygène liquide…

Virgin Orbit affirme que l'achat des jets coûte « moins de 10 millions de dollars », et que le premier sera prêt dès l'an prochain. Le second, lui, dépendra de la demande. C'est que pour l'instant, Virgin Orbit n'a pas non plus annoncé des foules de contrats pour les années à venir…

Source : CNBC

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