Une usine pilote dédiée au recyclage des batteries devrait vite ouvrir en France

Maxence Glineur
Publié le 22 janvier 2023 à 11h00
© petovarga / Shutterstock
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Le groupe minier français Eramet veut devenir un acteur majeur dans ce secteur et aider l'Europe dans ses efforts vers la souveraineté économique.

Il est presque impossible de se passer des batteries lithium-ion aujourd'hui. Ordinateurs, téléphones, montres, outils… Même nos voitures en sont de plus en plus souvent équipées, et en grande quantité. La demande explose, et son impact sur l'environnement, avéré, engendre autant de défis que son poids politique et économique sur les pays qui ne disposent pas des matériaux nécessaires à leur fabrication.

Broyer des batteries pour en fabriquer de nouvelles

Avec plusieurs centaines de milliers de véhicules électriques en circulation rien qu'en France, et encore plus dans les années à venir, le nombre de batteries hors d'usage devrait augmenter très rapidement. Si leur fabrication nécessite des matières premières dont le stock n'est pas infini, le poids de ces déchets sur l'environnement pourrait aussi devenir considérable. Leur fin de vie devient donc un enjeu essentiel, et c'est à ce niveau que le minier Eramet souhaite intervenir.

Ce dernier démontre depuis plusieurs années des compétences solides en matière de recyclage de batteries et souhaite désormais passer à la vitesse supérieure. Avec le soutien financier de l'Union européenne, et en partenariat avec Suez et deux universités, dont Paris Tech, Eramet installe actuellement un projet pilote près de son centre de recherche de Trappes, dans les Yvelines. Baptisé ReLieVe, ce démonstrateur devrait dès cet été commencer à broyer des batteries pour produire de la « blackmass », un mélange de métaux tels que le nickel, le cobalt ou le graphite. Une fois séparés, ils serviront à fabriquer de nouveaux appareils.

Des enjeux économiques pour l'Europe

Le recyclage des batteries nécessite beaucoup d'énergie, entre autres impacts sur l'environnement, et n'a pas encore démontré sa viabilité économique. Mais cela devrait changer dans les années à venir, tant il pourrait représenter un immense potentiel économique, et tant l'Europe ne dispose pas en quantité suffisante des matériaux nécessaires à la production de nouvelles batteries. Eramet souhaite clairement s'inscrire dans une dynamique de souveraineté industrielle de l'Europe en voulant participer à une nouvelle économie circulaire sur le continent.

Si les résultats du projet pilote sont concluants, une usine de traitement à grande échelle devrait être construite dans les environs de Dunkerque à l'horizon 2025-2026, avec une capacité de traitement de 200 000 batteries de voitures électriques par an. Même si de nouvelles technologies pleines de promesses pour le développement durable pourraient équiper nos appareils dans les décennies à venir, cette initiative est plus que bienvenue. D'autant plus que le concept de crise énergétique gagne du terrain dans l'esprit et les mœurs des citoyens européens.

Sources : Le Figaro, Eramet

Maxence Glineur
Par Maxence Glineur

Geek hyper connecté et féru de podcasts, je suis toujours en train de lire ou écouter des points infos en tout genre. Entre histoire, tech, politique, musique, jeux-video et vulgarisation scientifique : toute l'actualité (ou presque) attise ma curiosité. Sinon, j'aime le rock et le lofi, les game-nights toujours trop longues, les bons films et les nanards.

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Morlac

Eramett « recycle » déjà des batteries dans son usine Erasteel de Commentry (03)

Le « recyclage » consiste à cramer des batteries de prius (entres autres) pour séparer les constituants (Cobalt, Nickel, Cadmium notement) pour ensuite les transformer en divers alliages d’acier

Perso c’est pas la vision que j’avais du recyclage… c’est bien de récupérer les constituants, mais à l’avenir ça serait surtout bien de refabriquer des nouvelles batteries directement via ce cycle…

papem

La France reine du recyclage de l’industrie des autres pays…Réindustrialisation ?

rexxie

On a le temps de voir venir, car les durées de vie des batteries sont de 15 à 20 ans dans les véhicules, limitée arbitrairement à 70% d’efficacité restante. Même ensuite, on a simplement moins d’autonomie…

Après ce seuil de 70%, bon nombre d’entre elles seront gratifiées d’une autre vie, comme stockage d’installations solaires ou éoliennes, très tendance. Un autre 15 ans ?

Ce n’est qu’ensuite qu’elles seront recyclées. Les installations présentes ne reflètent en rien celles du futur, où les gros sous seront de la partie, parce que le nombre de piles à recycler justifiera des profits juteux pour des métaux alléchants, outre le lithium, comme de l’aluminium, du nickel et du cuivre…

Et comme je dis souvent, on a beau dire contre le recyclage imparfait des batteries, mais quid du recyclage du litre de pétrole cramé ? Ah bon…

PEPSIMAX

Je poste très rarement sur la voiture électrique. Pourquoi ? Sur les sites comme caradisiac ou automobile propre la contradiction est impossible si on attaque la VE ou que l’on ose défendre le thermique…C’est un lynchage. Alors tout d’abord je n’ai pas de voiture ni de permis cela clarifie les choses je voyage en transports en commun. J’ai eu accès par le BostonConsultingGroup a des documents où il était avéré que le passage obligé au VE serait une manne financière rêvée pour un marché vieillissant et peu générateur de marges, voire une aubaine. Des milliers de milliards à se faire. Bien sûr pour se faire il faut expliquer puis convaincre les populations à acheter.Rien de bien compliqué avec les agences de communication payées par l’industrie. Acheter des articles dans les médias est facile et les méthodes publicitaires sont bien rodées. Reste bien sûr les éléments de langage et l’argumentaire tout prêt pour répondre à qui que ce soit qui oserait contredire ces messages.
Moi j’aime pas qu’on me dirige et qu’on pense pour moi, nous sommes totalement sous la coupe de la volonté de nous faire vendre de force ces véhicules… Selon le BCG le point faible d’un VE est la batterie, il faut éviter d’aller sur le sujet et il convient de noyer les sceptiques par des dizaines d’éléments de langage positifs.
Ecologiquement parlant c’est dégueulasse une batterie, une vraie merde chimique et métallique, un poison et un délire écologique… Imaginons 1 milliard de batteries à terme, disons 400 milliards de kilos de batterie soit 400 million de tonnes à recycler qui résultent de dizaines de milliards de tonnes de minerais, mais bon…
Vous savez où vont nos bouteilles en plastique (je ne bois pas dans des bouteilles plastique) qu’ont refusé les chinois ? Elles sont déposées en Turquie en attendant un éventuel recyclage…
Alors nos batteries à demi vide vous savez où elles vont actuellement ? En Inde pour qu’elles soient utilisées dans le transport ou l’éclairage…Et oui c’est la patate chaude…A l’Inde et aux autres pays de se débrouiller pour les recycler quelques années après…comme nos bouteilles plastiques elles seront cramées ou au mieux enterrées dans des containers…comme d’habitude…
Quand j’étais ado on me disait que les piles c’était de la merde, puis que les batteries de téléphone c’était de la merde… Et là la batterie ce n’est plus de la merde… Alors certes c’est con de cramer du pétrole qui part polluer l’atmosphère, mais on peut utiliser du gaz bio pour faire rouler les bagnoles en utilisant des déchets… Une fois que la thermique a cramé son pétrole ou son gaz dans l’air y a rien à recycler…Mais avec la batterie, on doit creuser des mines, cela rapporte à l’industrie, on doit bâtir des gigasfactory, des usines à recycler et je ne vous parle pas des piles géantes pour faire de l’hydrogènes vert, de vrais usines sur pattes qui consomment…du courant, .bref des milliards à croquer pour les industriels, sans compter les éoliennes pour le courant, tout cela est une industrie subventionnée qui va rapporter des milliards à l’UE en taxes directes ou indirectes…Alors oui non seulement c’est une aberration écologique, économique mais si nous restions au thermique il n y aurait pas toutes ces industries à bâtir…
Ce n’est aucunement une opération écologique mais bel et bien une opération économique avec des gains à faire, et l’UE le sait très bien et est très intéressée. Et encore une fois je n’ai pas de bagnole…j’ai un vélo musculaire…et oui…
Donc toute cette manipulation qui se fait très souvent à l’insu de gens sincères me fatigue…
Excusez moi d’avoir vidé mon sac (en tissu réutilisable). Encore une fois le mieux est pas de bagnole du tout mais tant qu’à prendre tout sauf la voiture à pile.

Zimt

@PEPSIMAX, Vous avez totalement raison.
Disons, pour résumer, que les « vrais » écologistes, ceux de coeurs, calmes et au quotidien, n’ont rien à voir avec les partis politiques Ecologistes.
Tout cela n’est, une fois de plus, qu’une affaire de milliards de $/€ à se faire sous couvert d’un green-washing savamment orchestré depuis quelques décennies.
Et évidement, les voitures électriques sont un argument de poids tout trouvé pour faire cela (alors que bien sûr, il s’agit d’une aberration).

ivico

Eramet?

Elle est pas jolie jolie cette entreprise.
Pire que Total je pense dans la Franceafrique.

J’aimerais qu’on ne parle pas des voyoux sur un site tech.

Merci.

kervern

tant de mot pour ne rien dire :slight_smile:

Palou

Si peu de mots pour en dire encore moins …

MattS32

Ne pas oublier que les 400 kg de matières premières, quasiment entièrement recyclables, d’une batterie de voiture, c’est peanuts à côté des 20-30 000 kg de maitère première tout aussi dégueulasse que brûle une voiture thermique durant sa vie. Sans aucun recyclage…

En fait, non. La quantité de gaz qu’on peut produire à partir de tous les déchets du monde est trèèèèèèès insuffisante pour alimenter tout le parc automobile. Surtout que la tendance est au recyclage et à la réduction des volumes de déchets, ce qui est autrement plus intelligent que de les brûler…

Rassure moi, tu te rends compte que ce point est un défaut ? Tu as l’air de croire que c’est une qualité… S’il n’y a rien à recycler, alors qu’on ajoute à minima 50 kg de matière première tous les 1000 km, ça veut dire que toute cette matière première est irrémédiablement perdue…

zoup01

On recycle le pétrole brûlé dans une voiture thermique comme on recycle le gaz et le charbon que l’on brûle dans les centrales thermiques pour produire 60% de l’électricité mondiale (et qui constitue la 1ère source de co2 sur la planète)