L'UE octroie 3 milliards d'euros à douze États membres pour une "industrie des batteries"

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
27 janvier 2021 à 08h46
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Batterie voiture électrique

Dans l'optique du développement d'une industrie européenne de fabrication de batteries, Bruxelles a autorisé un second projet, qui se destine cette fois à soutenir la recherche et l'innovation en la matière.

Après avoir lancé l'alliance européenne pour les batteries en 2017, adopté le plan d'action stratégique sur les batteries en 2018 et proposé un règlement sur les batteries durables en décembre dernier, la Commission européenne a annoncé avoir autorisé, mardi 26 janvier 2021, un nouveau projet de recherche et d'innovation. Baptisé « European Battery Innovation », celui-ci vise à bâtir une chaîne de valeur qui soit à la fois sûre, circulaire et durable. Avec un financement accordé par Bruxelles aux États membres derrière ce projet.

Une aide financée par les États mais… en partie récupérable si le projet se révèle être efficace

Douze pays sont donc à la manœuvre du projet. Derrière la France et l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, la Croatie, l'Espagne, la Finlande, la Grèce, l'Italie, la Pologne, la Slovaquie et la Suède. L'aide publique de 2,9 milliards d'euros autorisée par la Commission européenne sera financée par ces douze États membres, pour un investissement total de 9 milliards d'euros, investissements privés et publics confondus.

Cette initiative vient en tout cas compléter le premier projet important d'intérêt européen commun (ou « PIIEC ») lié à la chaîne de valeur des batteries. Bruxelles avait autorisé une première aide publique de 3,2 milliards d'euros en décembre 2019.

Pour Thierry Breton, « la chaîne de valeur des batteries joue un rôle stratégique dans la réalisation de nos ambitions en matière de mobilité et de stockage énergétique propre ». Le commissaire chargé du Marché intérieur et ancien ministre insiste sur l'avantage concurrentiel que peut représenter une chaîne de valeur décarbonée et numérisée pour les batteries. Pour lui, elle permet « de créer des emplois tant attendus et de réduire nos dépendances non désirées à l'égard de pays tiers ».

Lorsqu'on évoque la chaîne de valeur des batteries, il s'agit de faire référence à l'extraction des matières premières mais aussi à la conception et à la fabrication des cellules et des packs de batterie. Sans oublier le recyclage puis l'élimination, au service de l'économie circulaire.

Seules deux entreprises françaises (sur 42) prennent part au projet

La Commission européenne avait plus d'une raison pour accepter ce projet. En premier lieu, il y a l'idée de l'objectif commun et de la souveraineté européenne. Ensuite, Bruxelles a pris en considération l'évolution technologique que pourrait représenter ce projet, avec des avancées certaines. L'UE a aussi pensé à mettre en place un mécanisme de récupération ou claw-back, qui serait activé dès lors que le PIIEC se révèlerait être un franc succès : le principe serait que les entreprises bénéficiaires restituent une partie des aides reçues aux États membres.

Au total, 42 participants directs ont été identifiés pour prendre part au projet. Parmi eux, on y retrouve des petites et moyennes entreprises, voire des start-up, toutes ayant l'obligation de mener des activités dans au moins un des États membres de la zone.

Les Français Arkema (géant dédié aux matériaux de spécialités) et l'ETI savoyarde Tokai Carbon (acteur important du marché du graphite synthétique et du carbone) font partie de la liste, dans la catégorie « Matières premières et matériaux avancés ». Les autres catégories (« Cellules de batteries » ; « Systèmes de batteries » et « Recyclage et durabilité ») sont largement occupées par des entreprises allemandes et italiennes, parmi lesquelles BMW et FCA.

Batterie projet UE © Commission européenne

Source : communiqué de presse

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Commentaires (39)

Niverolle
L’effacement technologique de la France est devenu spectaculaire…
Proutie66
Oui, La France n’existe plus.<br /> Tant qu’on se tapera nous même, à sous noter nos produits, à préférer ailleurs, on sera dans cette merde.<br /> Regardez les italiens dans cette infographie…<br /> "Douze pays sont donc à la manœuvre du projet. Derrière la France et l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la Croatie, l’Espagne, la Finlande, la Grèce, l’Italie, la Pologne, la Slovaquie et la Suède. L’aide publique de 2,9 milliards d’euros autorisée par la Commission européenne sera financée par ces douze États membres, pour un investissement total de 9 milliards d’euros, investissements privés et publics confondus.<br /> "<br /> On va lacher du pognon, on a 2 boites/usines…<br /> Hallucinant.
KlingonBrain
Oui, La France n’existe plus.<br /> Tant qu’on se tapera nous même, à sous noter nos produits, à préférer ailleurs, on sera dans cette merde.<br /> Regardez les italiens dans cette infographie…<br /> En même temps, il y a une réalité. Les produits d’importation sont bien moins cher que tout ce qu’on pourrait produire en France. Aucune industrie ne peut survivre dans notre pays.<br /> A cette réalité, une cause, un choix de nos élites il y a des années. Celui du Franc fort, puis de l’Euro avec pour perspective l’abandon de l’industrie pour les services.<br /> Nous vivons aujourd’hui les conséquences de ces choix désastreux…
carinae
Spectaculaire je ne sais pas mais on ne peut pas gagner a tous les coups. l’Europe c’est 27 pays pas uniquement la France. Et rien n’empêche cette dernière de mettre en place ses propres filières. Seulement voilà…il y aussi une réalité économique…<br /> Pour faire une comparaison avec un autre domaine…Quand on voit qu’on n’est même plus capable de faire un vaccin et de surcroît qu’on laisse tomber en pleine pandémie…il y a effectivement des questions à se poser
Proutie66
Le salaire moyen en allemagne est très similaire à celui de la France.<br /> Le probleme ne vient pas de là à mon sens, même si cela aiderait.<br /> Non, il y a un soucis sur :<br /> L’achat français.<br /> En suisse ils ont 2 usines pour fabriquer des machines à laver. En Suisse!<br /> A nous de créer des lois pour inciter les boites à créer de l’emploi en France, des lois bien merdiques commes le font les USA/Chine.<br /> Le deuxième problème, à mon avis, est lié à un dicton bien connu :<br /> «&nbsp;Si tu continues, tu finira Ouvrier&nbsp;».<br /> Comme si Ouvrier était une insulte…<br /> On a par contre 400000 commerciaux inutiles…
lereuland
Oui, c’est bien connu ! Les commerciaux qui ne vendent rien ou n’ont rien à vendre c’est juste honteux je comprends pas qu’on continue de les payer avec des commissions hallucinantes !
Proutie66
Je sais pas si tu es sarcastique ou autre.<br /> J’ai rien contre les commerciaux, juste que ça me semble pas plus utile qu’un bon ouvrier.
KlingonBrain
Le salaire moyen en allemagne est très similaire à celui de la France.<br /> Le probleme ne vient pas de là à mon sens, même si cela aiderait.<br /> On entends souvent ce raisonnement qui revient à dire que si l’Allemagne s’y retrouve, donc nous devrions y arriver aussi en faisant la même chose qu’eux.<br /> Sauf que non, ce n’est pas aussi simple.<br /> L’industrie allemande est structurée depuis des décennies pour travailler avec une monnaie forte.<br /> Pour cela, elle s’est spécialisée sur des niches de marché à très forte valeur ajoutée de produits premium à forte réputation.<br /> Le problème, c’est que pour la France, cette transformation est impossible.<br /> (1) Les débouchés sont insuffisant. Par définition, le haut de gamme est un marché de niche. Le modèle peut fonctionner pour un pays. Pas pour un continent. A grande échelle une économie ne peut fonctionner sur la base des marchés du luxe.<br /> (2) Nous manquons de temps et d’argent. On ne change pas le segment d’un industrie du jour au lendemain. Nos industries étaient positionnées sur des segments populaire, il faudrait des décennies rien que pour créer l’image. Essayez de prendre une Mercedes et de la vendre sous la marque Renault, vous comprendrez que ce n’est pas juste une question de fabriquer la même chose.<br /> Ajoutons que le modèle Allemand est un modèle économique antagoniste. Dit autrement, ils produisent un maximum… pendant que leurs clients dépensent l’argent qu’ils n’ont pas. Si c’est un modèle à sens unique, qu’il n’y a pas de cycle économique qui fait revenir l’argent dans la poche des clients pour que le cycle recommence, il est facile de comprendre qu’a terme, les échanges s’arrêteront. Et que ça se finira mal pour tout le monde, y compris l’Allemagne.<br /> En suisse ils ont 2 usines pour fabriquer des machines à laver. En Suisse!<br /> Usines fortement automatisées ? Ou sont fabriquées les pièces assemblées dans ces usines ? Qui achète ces machines ?<br /> Il faut répondre à toutes ces questions pour voir ce qu’on peut tirer comme conclusions.<br /> A nous de créer des lois pour inciter les boites à créer de l’emploi en France, des lois bien merdiques commes le font les USA/Chine.<br /> On peut faire toutes les loi qu’on veut, si on ne crée pas les conditions pour que ces usines soient rentable, personne n’investira.<br /> Et la première leçon que l’on doit tirer de la Chine, c’est qu’il faut avoir une monnaie positionnée a un niveau judicieux, parce que c’est une condition essentielle pour vendre ses produits.<br /> Le deuxième problème, à mon avis, est lié à un dicton bien connu :<br /> « Si tu continues, tu finira Ouvrier ».<br /> Comme si Ouvrier était une insulte…<br /> On a par contre 400000 commerciaux inutiles…<br /> Certes, l’élitisme français à dévalorisé l’image de l’ouvrier. Mais il a surtout crée une politique économique qui est au détriment des emplois manuels, tuant l’excellence et la maîtrise de haut niveau dans ces métiers.<br /> La encore, on peut souligner l’importance des choix monétaires. Il faudrait qu’un ouvrier français travaille plus de 800 heures par semaine pour que son travail soit compétitif face à celui d’un ouvrier des pays à bas cout.<br /> Ajoutons que le débat est encore plus compliqué avec l’arrivée massive de l’automatisation.<br /> A terme, le travail humain aura une valeur quasiment nulle. Et donc un changement de paradigme économique est inéluctable.
KlingonBrain
Oui, c’est bien connu ! Les commerciaux qui ne vendent rien ou n’ont rien à vendre c’est juste honteux je comprends pas qu’on continue de les payer avec des commissions hallucinantes !<br /> Je le comprends d’une façon un peu différente.<br /> Bien sûr, le commercial est utile et même indispensable. Le problème, c’est quand un pays ne produit plus que du commercial.<br /> Quand l’activité d’un grand nombre d’entreprises françaises se résume à du commercial pour vendre des produits fabriqués en chine, cela n’a aucun sens sur le plan économique.<br /> Parce qu’il n’y a pas de vrai cycle économique qui aboutit à faire revenir l’argent dans la poche du consommateur français. Donc, inéluctablement, un beau matin, on arrivera à une situation ou le cycle va s’interrompre et il n’y aura plus rien à vendre.<br /> On peut toujours s’illusionner de façon provisoire par de l’endettement ou en faisant fonctionner la planche à billet. Mais il faut bien comprendre qu’une économie ne peut partager que l’équivalent de ce qu’elle produit. Les baguettes magiques n’existent pas et les illusions ont toujours une fin brutale.
raymondp
Le problème en France ce n’est ni les entreprises, ni l’état, mais l’esprit français : «&nbsp;travailler moins pour gagner plus&nbsp;», le beurre, l’argent du beurre et la fille de la crémière. Des boulots sûrs et bien payés, une sécu qui prend tout en charge, une retraite dorée tôt, 35h par semaine, un chômage bien payé, et si ton patron te fais chi… tu l’attaques aux prudhommes : 66 millions de syndicalistes.<br /> Rappelons que le SMIC en allemagne, à laquelle on aime bien se comparer, ne date que de 2015. Résultat : une fermeture massive des usines, et tout bon entrepreneur va plutôt créer ailleurs.<br /> Je sens que mon post va en énerver quelques uns, mais c’est pourtant la réalité. Pour faire bosser les français, il faut se lever tôt, par contre pour râler, ils sont les premiers.
MattS32
À ceux qui se plaignent de l’absence de la France, vous oubliez un peu vite qu’il s’agit là d’un SECOND projet européen autour des batteries, financé à hauteur de 2.9 milliards.<br /> Qui dit second dit qu’il y a aussi un premier, plus important, financé à hauteur de 8 milliards d’euros. Le fameux qui en début d’année 2020 était qualifié d’«&nbsp;Airbus de la batterie&nbsp;». Et celui là, il est très largement français : sur les 13 principaux labos/entreprises impliquées, il y a 8 français (Eramet, Veolia, EDF, PSA, Renault, Arkema, CEA Liten et BlueSolutions), 4 allemands (Aurubis, BASF, BMZ et Akasol) et 1 finlandais (Akkuser). Et c’est la France qui a été choisie pour l’usine pilote de ce projet (usine Saft de Nersac, entre Poitiers et Bordeaux).<br /> Bref, c’est bien la France, aux côté de l’Allemagne, qui est la locomotive des projets européens dans le secteur des batteries.
KlingonBrain
Moi je dirais que ce sont des idées datant de l’économie de la terre et d’une époque de pénurie révolue. Aucune amélioration n’est possible tant qu’on pensera ainsi.<br /> Car cela est totalement dépassé dans le cadre d’une économie moderne ou la production est essentiellement liée à la quantité d’énergie disponible.<br /> (1) Les plus grandes usines actuelles sont fortement mécanisées. Donc à terme n’emploieront quasiment plus personne. Du pur capital pour les monter et de l’énergie pour les faire fonctionner.<br /> Saches que tu ne te lèvera jamais assez tôt pour concurrencer un robot…<br /> (1) Du fait des seules différences de cours monétaires, un ouvrier d’un pays «&nbsp;à bas cout&nbsp;» peut couter 10 fois moins cher à l’heure que le même ouvrier français. Comment imaginer vous compenser cela avec des heures supplémentaires ?<br /> C’est d’ailleurs parce que nos hommes politiques raisonnent toujours avec ces idées d’un autre âge qu’aucune de leurs mesures ne produit la moindre amélioration économique.<br /> Travailler plus, travailler plus vieux, faire plus d’heures… quand il n’y a pas de travail ni de commandes dans le carnet des entreprises.
raymondp
Bien vu, par contre, je maintiens qu’il faut changer la mentalité française et revaloriser le travail (dans l’image du public, je ne parle pas d’augmenter les salaires), et alléger les charges, au prix d’une couverture sociale moindre, afin de financer le travail plutôt que le chômage.<br /> Enfin, entreprise française ne veut pas dire emplois français malheureusement. Certaines grosse entreprises françaises ne fabriquent pratiquement plus en France. Ne restent souvent plus en France que les emplois non délocalisables, je pense à l’agro-alimentaire principalement.
norwy
Information intéressante, qui aurait dû être rappelée pour ne pas induire en erreur les lecteurs. Le dernier sous-titre est clairement à charge…
AlexLex14
Absolument pas, nous précisons dès le chapô introductif de l’article (donc tout en haut) qu’il s’agit d’un second projet. Donc je ne vois pas en quoi on induit en erreur le lecteur. Évitons les interprétations s’il te plaît Qui plus est, nous rappelons aussi que cette aventure de la «&nbsp;batterie européenne&nbsp;» fut lancée dès 2017.<br /> Il est aussi écrit, «&nbsp;Derrière la France et l’Allemagne&nbsp;» dans l’article, ce qui atteste aussi que les deux pays sont les fers de lance de ces projets.<br /> Et le dernier sous-titre n’est pas à charge non plus. C’est un fait. Sur ce second projet, il y a 2 entreprises françaises sur 42. Oui, c’est un fait.<br /> Je prends plaisir à lire les commentaires parce que ça amène plein de choses pertinentes et intéressantes (et même enrichissantes), mais parfois, j’ai vraiment du mal à comprendre que certains cherchent la petite bête…<br /> Bref, bonne soirée tout le monde
raymondp
Les plus grandes usines actuelles sont fortement mécanisées. Donc à terme n’emploieront quasiment plus personne. Du pur capital pour les monter et de l’énergie pour les faire fonctionner.<br /> C’est une vision idéaliste mais fausse : le sous-traitant d’apple Foxconn fait travailler plus d’un million de personnes (bien plus maintenant je crois, mais je n’ai pas cherché les derniers chiffres), ce n’est donc pas «&nbsp;fortement mécanisé&nbsp;», en tout cas, il faut encore beaucoup de main d’œuvre. De même Apple a imposé un code de conduite pour ses sous-traitants afin qu’ils ne dépassent pas les 65 heures par semaine par ouvrier, et s’en est félicité en 2018 je crois, car c’était la première année qu’ils arrivaient à imposer cela. Conclusion : beaucoup de main d’oeuvre qui travaille beaucoup, donc oui, il faut de la main d’oeuvre et meilleure marché elle est, mieux c’est pour le celui qui l’emploie. (je n’approuve pas, je constate).<br /> Par ailleurs, du capital en france il y en a et l’énergie n’est pas chère, donc cela devrait suffire à bien faire marcher les entreprises selon ta théorie, mais ce n’est pas le cas. Donc ta théorie à nouveau ne se vérifie pas.<br /> Travailler plus, travailler plus vieux, faire plus d’heures… quand il n’y a pas de travail ni de commandes dans le carnet des entreprises.<br /> Le problème c’est que parce qu’on travaille moins et moins longtemps, qu’on paie plus de cotisations, et donc que le travail coûte plus cher, que les carnets de commande des entreprises sont vides, et pas l’inverse. Si les charges étaient plus faibles et la législation du travail plus souple, comme en angleterre et dans beaucoup d’autres pays, le travail serait moins cher, il y aurait moins de chômage, et donc plus de richesse paradoxalement.<br /> Mais comme je disais, «&nbsp;travailler moins pour gagner plus&nbsp;» dans un monde concurrentiel mondial, cela ne marche pas.<br /> Cela étant, je pense qu’il ne faut pas tout voir en noir. Il reste quand même des entreprises françaises importantes dans bien des domaines, malgré tout.
MattS32
«&nbsp;afin de financer le travail plutôt que le chômage.&nbsp;»<br /> Faut arrêter avec le mythe du financement du chômage qui plombe tout hein… Le budget annuel de l’assurance chômage en France, c’est de l’ordre de moins de 50 milliards par an (+10 environ si on ajoute le RSA). Moins de 2% du PIB. Ce qui pèse lourd, c’est l’assurance maladie et les retraites, plus de 200 milliards chacune.<br /> "Enfin, entreprise française ne veut pas dire emplois français malheureusement. "<br /> Oui, mais en l’occurrence comme je l’ai précisée l’usine pilote est en France, et c’est la ligne générale de ces projets batterie européens : fabriquer les batteries localement, à la fois pour créer des emplois et pour réduire leur empreinte environnementale (fabrication selon les normes environnementales européennes, plus strictes + mix énergétique moins carboné + moins de transport).<br /> «&nbsp;Si les charges étaient plus faibles et la législation du travail plus souple, comme en angleterre et dans beaucoup d’autres pays, le travail serait moins cher, il y aurait moins de chômage, et donc plus de richesse paradoxalement.&nbsp;»<br /> Sauf que cette richesse, elle bénéficierait à une petite minorité, pas à l’ensemble de la population… Tu cites l’Angleterre en exemple, c’est un pays où la pauvreté fait beaucoup plus de ravages qu’en France, malgré un taux de chômage plus faible : il ne faut pas que regarder le nombre d’emplois, il faut aussi regarder leur qualité hein… Un mec avec un contrat «&nbsp;0 heures&nbsp;» que son employeur appelle 1h par semaine quand bon lui semble, il est pas compté comme chômeur en Angleterre. Mais il ne peut pas vivre de son travail… Résultat, un taux de pauvreté quasiment deux fois plus élevé qu’en France, qui approche celui de la Grèce et dépasse celui du Portugal… Alors que la France a le deuxième meilleur de l’UE, derrière la Finlande (chiffres de 2017).
Proutie66
J’espère que t’es pas français pour dire ça. Sinon, l’ironie de ton POST est sublime.
tfpsly
Non, il y a un soucis sur :<br /> L’achat français.<br /> En suisse ils ont 2 usines pour fabriquer des machines à laver. En Suisse!<br /> A nous de créer des lois pour inciter les boites à créer de l’emploi en France, des lois bien merdiques commes le font les USA/Chine.<br /> C’est la mentalité suisse : ils préfèrent acheter du made in Suisse. Malgré les salaires commençant à 3000chf (quasiment 3000 €), et donc le prix bien plus élevé pour le même produit importé. Pour conserver des emplois en Suisse.<br /> Coca cola a dû installer des usines en Suisse et apposer le drapeau Suisse sur ses bouteilles. Une voiture importée par un mandataire est mal vue et se révélera moins chère que la même voiture vendue par un concessionnaire suisse. Etc.<br /> Après la WW2, la Suisse s’est massivement ré-industrialisée, pendant que la France exportait ses usines en Chine. Cherchez l’erreur…<br /> À l’école primaire dans les années 80s, on nous racontait que la France devenait un pays de services, super moderne, et que c’était normal que les usines allient dans les pays en voie de développement. Comme si tout le tertiaire pouvait faire bosser tout le monde…
MattS32
Coca-Cola pour le coup c’est pas une référence, ils installent des usines dans tous les pays où le Coca-Cola est de consommation courante (en France, il y en a 6, dans le monde plus de 800).<br /> Parce que fabriquer du Coca-Cola, ça ne nécessite pas beaucoup de main d’œuvre (donc coût de production peu sensible au coût du travail local), alors que par contre transporter des tonnes de flotte sur des longues distance, ça ça coûte très cher… C’est pour ça aussi que toutes les grandes chaînes de fast-food finalisent leur Coca en boutique. Ça évite le coût du transport de l’eau.<br /> Mais oui, les consommateurs Suisses sont beaucoup plus patriotes dans leurs achats. Tout comme les allemands. Tu met un lave-vaisselle Miele et un Samsung avec strictement les mêmes fonctions dans un MediaMarkt, même si le Miele est 50% plus cher il se vendra plus que le Samsung. Et contrairement aux français qui se sont rués sur les produits étrangers et ont flingué tous seuls leurs emplois… Tu met un aspirateur Samsung et un Rowenta équivalent mais 20% plus cher dans un Darty, c’est le Samsung qui va se vendre le plus…
smover
Bizarrement l’Allemagne a une industrie nettement plus compétitive et partage pourtant l’euro…<br /> Les choix de délaisser l’industrie, pourtant centrale à tout pays souhaitant un minimum de souveraineté …et d’emplois a été fait depuis trop d’années. Ca change ENFIN depuis que Macron est là, mais on ne rattrape pas 30 ans en 4. Il faut continuer à réduire les taxes de production qui font qu’une usine en France est largement plus taxée que la même en Allemagne, Italie, etc. Une fois que l’on sera revenu a égalité ça sera plus facile de garder nos talents et remettre notre économie en état. Une partie du chemin a été fait mais on est encore loin du compte…<br /> C’est fou parce qu’avec nos excellentes écoles d’ingénieurs notre industrie serait un super débouché pour des métiers passionnants et beaucoup d’innovations. Mais les choix de Chirac, Sarko ou Hollande ont été ailleurs, au hazard le «&nbsp;service&nbsp;» alors qu’il est encore plus facilement délocalisable que l’industrie.<br /> Complètement d’accord avec ce que disait @Proutie66 «&nbsp;Tant qu’on se tapera nous même, à sous noter nos produits, à préférer ailleurs, on sera dans cette merde.&nbsp;» : nous sommes les premiers responsables par notre consommation, arrêtons déjà le French bashing aussi injustifié que toxique pour notre économie.<br /> Et produire locale, avec nos normes de qualité, sera doublement positif pour l’environnement… sans même parler de l’impact sur les emplois et les taxes associées qui financent notre santé, nos écoles, etc.
smover
[Edit : je répondais à @KlingonBrain, je ne sais pas pourquoi ça ne l’a pas pris]<br /> Je bosse dans l’industrie et je ne suis absolument pas d’accord avec ta vision de l’usine ultra robotisée qui n’emploi plus personne. C’était le modèle d’il y a 10 ans.<br /> C’est au contraire l’inverse aujourd’hui : on traverse de plus en plus de crises en tous genres (environnementale bien sûr mais aussi sanitaire, migratoire, etc.) et les usines ont de plus en plus besoin d’agilité et de flexibilité dans un environnement devenu complètement imprévisible (ce que l’on appelle le monde «&nbsp;VUCA&nbsp;»).<br /> En parallèle de ça les clients veulent de plus en plus de sur mesure, des petites séries voire des productions à l’unité qui là encore obligent à repenser toute la chaine d’approvisionnement, avec notamment des cycles plus cours …et souvent plus locaux !<br /> Les machines sont totalement incapables d’une telle flexibilité, pour encore un moment. Et c’est justement là où il faut de super ouvriers et ingénieurs qui bossent main dans la main.<br /> Il n’y a pas assez de robots en France et même si on est enfin en train d’accélérer, mais l’avenir sera plus aux usines reconfigurables qu’à des grandes séries standardisées. Et pour l’instant la robotique est très limitée là-dessus. Sans l’humain au cœur de l’usine elle ne risque pas d’être efficace pour se réinventer en permanence autour des besoins<br /> clients… Avant que l’IA soit capable de cela on a un peu de temps ^^
Jarjarbings
MattS32:<br /> fabrication selon les normes environnementales européennes, plus strictes + mix énergétique moins carboné + moins de transport).<br /> Bien sûr et tout cela à un coût qui se répercutera dans le prix avec la fameuse question finale : Est-ce compétitif vis à vis de l’Asie ou pas ? Alors que le consommateur Européen est clairement dans la tendance du " moins cher " !
Bilbo
L’UE se trompe d’objectif et de timing : il est bien trop tard pour se mettre au niveau des Asiatiques dans les batteries. Les moyens importants c’est dans la pile à combustible qu’il fallait les mettre, car c’est la technologie où l’on peut encore créer de la valeur, la filière hydrogène.<br /> Si par miracle une batterie européenne voyait le jour, elle serait inévitablement construite en Asie ou en Inde: c’est la logique mortifère de la mondialisation (défendue par nos hommes politiques sauf 1), qui recherche les plus bas coûts possibles et s’assied sur les emplois et les émissions …<br /> Perdre une bataille se résume à deux mots: «&nbsp;trop tard&nbsp;» (comprendre trop tard et réagir trop tard, …) Mc Arthur.
tfpsly
smover:<br /> Mais les choix de Chirac, Sarko ou Hollande ont été ailleurs, au hazard le « service » alors qu’il est encore plus facilement délocalisable que l’industrie.<br /> Non, ça date de bien avant, de Pompidou et Mitterand <br /> 750×500 59.6 KB<br /> 838×567 38.2 KB
tfpsly
omar44:<br /> L’euro fait très mal à l’économie française, de plus les groupes agroalimentaire utilisent l’inflation cachée(le prix ne bouge pas, mais la quantité diminue).<br /> La France n’arrête pas d’augmenter ça participation à l’Europe, d’où pourquoi le gouvernement tape dans les services publics.<br /> Le bilan de l’échange France - UE est vers 3 milliards d’euros par an (source : «&nbsp;En 2017, la France a versé environ 16,25 milliards d’euros et en a reçu 13,5 milliards&nbsp;»).<br /> C’est rien par rapport au budget annuel de l’État (250 mld) ou au déficit (vers 95 mld ces dernières années; le covid la fait exploser en 2020, année exceptionnelle donc).<br /> D’autres pays européens avec l’euro ou une monnaie aussi forte s’en sortent très bien.<br /> Clairement non, l’UE n’est pas responsable de la situation française.<br /> C’est plus simple : si même les Français n’achètent pas de produits français, qui le fera?
KlingonBrain
Bizarrement l’Allemagne a une industrie nettement plus compétitive et partage pourtant l’euro…<br /> Il n’y a absolument rien de bizarre à cela.<br /> Selon le type d’activité d’un pays et son niveau économique le cours idéal pour la monnaie peut être totalement différent.<br /> Si l’Euro convient si bien à l’Allemagne, ce n’est pas non plus un hasard.<br /> Pour convaincre les allemands de rentrer dans l’Euro, la France a accepté que l’Euro soit basé sur leur règles monétaires, d’ou une monnaie qui se comporte logiquement de manière un peu similaire au Deutchmark en terme de cours.<br /> Les choix de délaisser l’industrie, pourtant centrale à tout pays souhaitant un minimum de souveraineté …et d’emplois a été fait depuis trop d’années. Ca change ENFIN depuis que Macron est là, mais on ne rattrape pas 30 ans en 4. Il faut continuer à réduire les taxes de production qui font qu’une usine en France est largement plus taxée que la même en Allemagne, Italie, etc. Une fois que l’on sera revenu a égalité ça sera plus facile de garder nos talents et remettre notre économie en état. Une partie du chemin a été fait mais on est encore loin du compte…<br /> Macron ne fait que répéter les mêmes erreurs que ses prédécesseurs et notamment celles de Sarkozy. Mais à la puissance 10.<br /> Méthode coué, investissement public mal choisi, endettement à tout va, destruction des acquis sociaux.<br /> Ca fera illusion à coup de comm’ jusqu’au jour ou les marchés trouveront que notre endettement commence à sentir le sapin. Après, c’est le scénario argentin.<br /> @smover<br /> Je bosse dans l’industrie et je ne suis absolument pas d’accord avec ta vision de l’usine ultra robotisée qui n’emploi plus personne. C’était le modèle d’il y a 10 ans.<br /> C’est au contraire l’inverse aujourd’hui : on traverse de plus en plus de crises en tous genres (environnementale bien sûr mais aussi sanitaire, migratoire, etc.) et les usines ont de plus en plus besoin d’agilité et de flexibilité dans un environnement devenu complètement imprévisible (ce que l’on appelle le monde « VUCA »).<br /> En parallèle de ça les clients veulent de plus en plus de sur mesure, des petites séries voire des productions à l’unité qui là encore obligent à repenser toute la chaine d’approvisionnement, avec notamment des cycles plus cours …et souvent plus locaux !<br /> Non, c’est juste que l’industrie de production de masse à quitté la France. Parce que notre pays a complètement raté le virage de la robotisation.<br /> Ce que vous rencontrez en France, c’est une industrie qui se «&nbsp;nichifie&nbsp;» en faisant du semi artisanat pour survivre en profitant des miettes que ne couvre pas l’industrie de masse.<br /> Mais en faisant cela, on s’éloigne d’une production efficiente pour les masses.<br /> Réalisez que si on produit de l’unitaire ou de la petite série, on est forcément à des couts de revient plus élevés, voir bien plus élevés que la production de masse de très grande série.<br /> Si vous étudiez la construction des produits du marché de masse, vous verrez au contraire que la personnalisation n’est qu’apparente. De nombreux produits qui paraissent différents sont en réalité construits sur une base identique et standard. En gros, le produit pose la coque A, la coque B ou la coque C sur une même mécanique.<br /> Pas compliqué et parfaitement gérable par une chaine de production robotisée.<br /> Les machines sont totalement incapables d’une telle flexibilité, pour encore un moment. Et c’est justement là où il faut de super ouvriers et ingénieurs qui bossent main dans la main.<br /> Au contraire, la machine est la seule et unique manière de produire une très grande flexibilité sans perdre en efficacité de production.<br /> Après, il y a des stades d’automatisation. Si on prends l’exemple de l’imprimerie, on peut suivre l’évolution depuis les moines copistes, puis la presse de gutemberg, puis les presse à caractères de plomb, puis les presses offset à plaques, puis les imprimantes gros volumes qui servent maintenant pour les petites et moyennes séries et qui ont la capacité d’imprimer quelque chose de différent à chaque page.<br /> Il n’y a pas assez de robots en France et même si on est enfin en train d’accélérer,<br /> Cela ne risque pas d’arriver. Et il suffit de voir ce qui arrive aux projets d’automatisation, comme «&nbsp;la ferme des 1000 vaches&nbsp;».<br /> La situation de l’emploi est devenu si tendue en France que tout projet d’automatisation efficient se heurtera aux syndicats et au vandalisme.<br /> Voila aussi pourquoi les usines modernes ne sont pas en France et ne seront pas en France.<br /> Pour y arriver, il faudrait changer les mentalités et notre vision pour cesser d’opposer automatisation et travail humain. Avec notre mentalité sur le travail qui date du moyen âge, c’est pas gagné.<br /> mais l’avenir sera plus aux usines reconfigurables qu’à des grandes séries standardisées.<br /> Au contraire, je pense que ce n’est pas l’avenir. C’est un dévoiement nuisible de l’activité humaine dont on reviendra.<br /> Par exemple, quel intérêt de tuer les hommes au travail pour produire 10000 modèles du même bien ?<br /> Cela alors qu’on peut produire 3 ou 4 modèles excellents et bien standardisés pour un prix bien plus intéressant ?<br /> Meilleur coût, moindre travail humain, efficience.<br /> Et croyez le ou non, mais les Chinois ont parfaitement compris cela pour leur marché intérieur.<br /> Et pour l’instant la robotique est très limitée là-dessus. Sans l’humain au cœur de l’usine elle ne risque pas d’être efficace pour se réinventer en permanence autour des besoins<br /> Bien au contraire, il faut prendre conscience que la machine est le seul vrai vecteur de personnalisation capable d’un minimum d’efficience.<br /> Exemple, une brodeuse à commande numérique.<br /> Autre exemple, ne pièce définie en CAO définie par un programme paramétrique. Il suffit d’entrer les paramètres et l’imprimante 3D sors la pièce personnalisée de manière bien plus efficiente qu’un ouvrier.<br /> Je vous engage également à regarder de quoi sont capables les machines outil modernes avec des changeurs d’outils automatiques.<br /> clients… Avant que l’IA soit capable de cela on a un peu de temps ^^<br /> Pas besoin d’IA pour faire de la personnalisation, la programmation classique suffit.
g-m1n1
L’Europe a bon dos quand les choses ne marchent pas comme on veut.<br /> La France a largement les moyens d’imposer en partie sa vision à l’union européenne.<br /> Et évidemment qu’elle tire aussi des avantages économiques d’être dans la zone euro.<br /> Une France seule vs les US ou la Chine, elle pèse rien d’un point de vue économique.<br /> Si les 27 se mettaient finalement d’accord sur qq points clés, on aurait rien à envier aux 2 autres.
Turd
g-m1n1:<br /> Et évidemment qu’elle tire aussi des avantages économiques d’être dans la zone euro<br /> https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:12008E123&amp;from=FR
raymondp
C’est plus simple : si même les Français n’achètent pas de produits français, qui le fera?<br /> Il ne faut pas jeter la pierre aux français sur ce point. Je peux te dire que dans les autres pays c’est pareil. Au portugal, il y a depuis longtemps une incitation forte de l’état à faire acheter des produits locaux aux gens, par de la comm, un label sur les produits, des reportages télé («&nbsp;on aime nos produits&nbsp;»), etc… , et cela marche un peu, mais cela a des limites. Si le produit est clairement mieux pour le prix, le portugais achètera chinois. Même le japonais, réputé très nationaliste finit pas acheter de la hifi made in china.<br /> Il faut que le consommateur s’y retrouve sur le produit, à minima. Je pense que c’est largement faisable, clairement nombre de produits «&nbsp;made in france&nbsp;» sont de meilleure qualité que ce qui se fait généralement à l’étranger, mais le fait que les gens «&nbsp;bashent&nbsp;» eux-mêmes leur propre pays, ça n’aide pas. Encore une fois, c’est la mentalité des gens qu’il faut changer !
timax
Est ce que l’Europe réfléchit aux batteries amovibles ?<br /> Le frein de l’autonomie des batteries pourrait devenir secondaire si au lieu de devoir s’arrêter pour charger longuement, on s’arrêtait pour enlever une batterie vide et prendre une déjà chargée.
WillS
Il y a certains constructeurs qui font ça, mais ça coute extrêmement cher en infrastructures pour une solution qui deviendra inutile au bout de quelques années à cause de la chute rapide du prix des batteries et l’augmentation de la vitesse de charge.
philouze
heuuu…<br /> «&nbsp;En même temps, il y a une réalité. Les produits d’importation sont bien moins cher que tout ce qu’on pourrait produire en France. Aucune industrie ne peut survivre dans notre pays.&nbsp;»<br /> Bon constat, un peu extrême (on peut survivre, se développer ou passer le stade de l’ETI c’est autre chose) (en tant que chef d’entreprise œuvrant pour des industriels, je confirme la tendance en tout cas)<br /> "A cette réalité, une cause, un choix de nos élites il y a des années. "<br /> premier modulo «&nbsp;de nos élites&nbsp;» non : que le peuple et les syndicats ont contraint à adopter, grosse nuance, ils ont aussi fait avec ce que le contexte social post 45 puis post 68 permettait de faire, ainsi que la présence d’un gouvernement parfaitement élu comportant pour partie des communistes au pouvoir.<br /> «&nbsp;Celui du Franc fort, puis de l’Euro&nbsp;»<br /> Ce n’est pas l’Euro ni l’adoption d’une monnaie forte qui a plombé le pays, ça c’est la thèse UPR, elle ne résiste pas deux secondes aux faits ou à l’analyse, elle n’explique pas que la Pologne explose industriellement, que l’industrie italienne se maintienne, que l’allemagne fasse des excédents budgétaires étatiques, et tous avec la même monnaie, pas du tout.<br /> On bat notre coulpe depuis 45 et notre défaite lamentable, suivi d’un trauma auto flagellatoire, on oublie que la france pré-14 et pré-39 était l’allemagne d’aujourd’hui : le plus puissant pays d’Europe, produisant 4 voitures de luxes sur 5 dans le monde, les plus grands avions du monde à elle seule et ainsi de suite.<br /> On a choisi une voie low-cost dans tous les domaines sauf les sacs à main et on a méthodiquement flingué notre image, ce n’est pas un choix des élites de lancer la 4L ou la 2CV, d’appeler «&nbsp;luxe&nbsp;» une DS qui faisait la moitié de la taille des classe S de l’époque, et de multiplier les grèves industrielles.<br /> " avec pour perspective l’abandon de l’industrie pour les services."<br /> ça oui, c’était une erreur, mais encore une fois quand tu considères dès 45 que ton industrie est la proie de la CGT/FO, que ton coût horaire effectif ne pourras plus jamais être compétitif, tu sais que tu devras convertir tes ouvriers en ingé ou en secrétaire…<br /> ne rejetons pas sur les autres, ici «&nbsp;nos élites&nbsp;» ce que nous avons méticuleusement imposé nous même comme des grands.
smover
@philouze complètement en phase. Dans l’usine où je bosse j’ai été choqué en y arrivant il y a 15 ans en passant devant la porte d’un syndicat qui affichait fièrement : «&nbsp;en route vers les 32 heures&nbsp;» ! Ces gars-là sont les premiers fossoyeurs de nos industries mais l’état aurait dû lutter pour montrer par A + B que ce genre de théorie fumeuse ne tient pas. Le focus depuis 4 ans sur la réindustrialisation est notable, mais le plus dur c’est de lutter contre de telles théories. C’est heureusement possible mais ça se fait sur le terrain et ça prend du temps.<br /> C’est d’autant plus dommageable que le rôle des syndicats devrait être central pour faire avancer l’entreprise, or en France ce n’est quasiment que l’inverse. Et bien évidemment ils devraient aussi représenter les chômeurs, pour trouver les bons compromis, et ne pas satisfaire parfois une clientèle minime (temporairement) privilégiée au détriment de tous…
smover
@KlingonBrain je bosse dans une usine sur les sujets «&nbsp;industrie du futur&nbsp;» (comme on aime les appeler en France) et j’échange avec beaucoup d’industriels au quotidien. Je ne vais pas vous répondre sur tout, il y a trop de disaccords et c’est systématique, ça prendrait trop de temps et vous m’avez l’air tellement fermé que je ne vous convaincrais de toute façon pas. Quelle vision négative de tout, c’est triste ! Mais l’échange peut être intéressant pour d’autres lecteurs du forum alors je fais tout de même l’effort. Chacun pourra se faire son avis <br /> Concernant Macron c’est loin d’être de la méthode coué, même si bien sûr il y a aussi une importante part de communication et cela fait partie de son rôle. L’image de la France à l’international s’est carrément redressée comme terre d’attractivité pour les investissements étrangers, alors que les levées de fonds explosent et battent des records chaque année. Agnès Panier-Runacher entre autres a fait du super boulot, mais ce n’est bien sûr que mon avis.<br /> Comme je vous l’ai dit je bosse dans une usine et je connais bien les théories et mises en pratiques des plateformes. Evidemment qu’il y a des socles communs, mais il n’empêche qu’il faut bâtir dessus et autour des produits de plus en plus disparates.<br /> Concernant l’usine de demain vous avez tort. Rien que la transition environnementale impose de plus en plus de revenir à des modes de production plus qualitatifs à tous les niveaux, y compris dans la gestion des hommes et des femmes, et d’aller vers une relocalisation près des clients.<br /> Aujourd’hui effectivement la Chine a pleins d’usines standardisée, qu’ils rasent et remplacent lorsqu’il faut changer de production, le tout avec des ouvriers exploités. Ça n’a aucun sens à terme.<br /> On va vers des usines reconfigurables, et je ne parle pas que de reconfigurer la programmation d’une machine, mais de former en temps réels les personnels pour s’adapter à des demandes de plus en plus volatiles …et de reconfigurer là encore le plus vite possible l’outil de production et la chaine d’approvisionnement. Et ça l’IA en est incapable pour un moment, alors que l’adaptabilité est apanage du genre humain.<br /> KlingonBrain:<br /> Au contraire, je pense que ce n’est pas l’avenir. C’est un dévoiement nuisible de l’activité humaine dont on reviendra.<br /> Par exemple, quel intérêt de tuer les hommes au travail pour produire 10000 modèles du même bien ?<br /> Cela alors qu’on peut produire 3 ou 4 modèles excellents et bien standardisés pour un prix bien plus intéressant ?<br /> Meilleur coût, moindre travail humain, efficience.<br /> L’usine est une ruche passionnante où on s’éclate sur pleins de projets et où l’intelligence collective permet des succès incroyables. C’est tout sauf le truc horrible que vous décrivez ^^<br /> Une voiture, un avion, un jean, une pièce d’acier travaillée pour un client… on est de plus en plus dans du personnalisé en petite série, voire à l’unité, et cela va continuer justement pour éviter de produire du standard qui ne satisfait que rarement vraiment ses clients. Les nouvelles technos industrielles le permettent et l’efficience peut être excellente tout en ayant un impact environnemental très faible. Mais surtout on a des unités de production résilientes capables de s’adapter à des changements de demandes clients majeurs et des crises multiples comme on en traverse de plus en plus. Et aujourd’hui c’est devenu la priorité, la covid en est encore un bel et tragique exemple. Parce qu’une usine ultra efficiente mais capable de ne faire qu’un seul produit, quand le marché change elle est morte. Alors que si l’usine est conçue pour être reconfigurable l’histoire n’a rien à voir…<br /> Le local a de beaux jours devant lui, et la crise actuelle a permis de montrer justement à quel point c’était …vital.
smover
KlingonBrain:<br /> Travailler plus, travailler plus vieux, faire plus d’heures… quand il n’y a pas de travail ni de commandes dans le carnet des entreprises.<br /> Mais quelle vision négativiste !<br /> Voilà ce que j’explique à mon équipe : «&nbsp;Vous n’avez jusqu’à preuve du contraire qu’une seule vie. Votre boulot est l’endroit où vous passez le plus de temps, alors il est de votre responsabilité de vous trouver un boulot qui vous plait, qui vous épanoui. Et si ce n’est pas le cas chez moi, partez, cherchez ce qui vous éclate …et réalisez-vous !&nbsp;»<br /> Tout n’est jamais parfait bien évidemment, et c’est une question d’équilibre, mais chacun est libre de changer, de se chercher et de se trouver dans autre chose s’il n’est pas satisfait de ce qu’il fait.
KlingonBrain
je bosse dans une usine sur les sujets « industrie du futur »<br /> ça prendrait trop de temps et vous m’avez l’air tellement fermé que je ne vous convaincrais de toute façon pas<br /> Concernant l’usine de demain vous avez tort.<br /> C’est juste que je ne partage pas du tout votre vision, mais je pense qu’expliquer pourquoi est mieux que d’user de ce type d’argument (dont je pourrais user aussi, mais ce serait sans intérêt).<br /> Concernant Macron c’est loin d’être de la méthode coué, même si bien sûr il y a aussi une importante part de communication et cela fait partie de son rôle. L’image de la France à l’international s’est carrément redressée comme terre d’attractivité pour les investissements étrangers, alors que les levées de fonds explosent et battent des records chaque année. Agnès Panier-Runacher entre autres a fait du super boulot, mais ce n’est bien sûr que mon avis.<br /> Monter des startup qui crament du pognon, c’est très facile, obtenir des industries qui donneront du boulot à la grande masse en France, c’est une autre paire de manche.<br /> On à déjà pu constater dans les années 2000 le peu de résultat des startup en France dans la mesure ou les conditions de notre pays ne se prêtent guère au développement de vraies industries.<br /> Bref, les politiciens d’aujourd’hui ne font que répéter les mêmes erreurs que leurs prédécesseurs, d’abord par manque de connaissance de ces milieux et par la fascination naïve qu’ils ont de l’entrepreneuriat.<br /> C’est ce qu’on appelle mettre la charrue avant les boeuf. La réalité, c’est que si tu ne peux pas produire en France, tu ne peux pas produire en France. Il faut d’abord remédier à ce problème avant tout.<br /> Concernant l’usine de demain vous avez tort. Rien que la transition environnementale impose de plus en plus de revenir à des modes de production plus qualitatifs à tous les niveaux,<br /> Sauf que la production automatisée est bien meilleure en terme de qualité que la manufacture à base d’humains. Un robot n’a pas d’état d’âmes, il n’arrive jamais bourré ni en mauvaise forme. Son bras ne tremble jamais. Et aucun humain n’arrive à son degré de précision et surtout, de régularité.<br /> Si par transition environnementale vous entendez «&nbsp;normes qui changent tout le temps&nbsp;», donc production à modifier en permanence, c’est un des raisons pour laquelle notre pays est mort, parce que sa vision idéologique déconnectée des réalités économiques tends vers le manque d’efficience totale.<br /> Car non, la transition environnementale n’implique pas de faire n’importe quoi. Et ceux qui pensent modifier les choses du jour au lendemain rêvent.<br /> On ne peut pas produire de manière efficiente dans un pays incapable de la moindre planification doté d’une législation qui change au gré du vent. Les industriels français s’épuisent à suivre les changements incessants.<br /> Nos dirigeants, que ce soit au niveau politique comme au niveau industriel n’ont pas appris la culture de l’automatisme. Ils sont incapables de penser dans le sens qu’il faut pour en faire un usage efficace.<br /> Aujourd’hui effectivement la Chine a pleins d’usines standardisée, qu’ils rasent et remplacent lorsqu’il faut changer de production,<br /> Sauf qu’une usine construite pour un produit représente la forme la plus efficiente de production. Et sa rentabilisation par cycle construction-exploitation-recyclage est également la vision la plus productive qui convient le mieux aux biens de très grande production.<br /> le tout avec des ouvriers exploités.<br /> Nous acceptons l’importation sans conditions venant de pays qui n’ont pas les mêmes normes sociales. Ajouté au taux de change défavorable pour notre industrie, il est impossible de lutter.<br /> On va vers des usines reconfigurables, et je ne parle pas que de reconfigurer la programmation d’une machine, mais de former en temps réels les personnels pour s’adapter à des demandes de plus en plus volatiles …et de reconfigurer là encore le plus vite possible l’outil de production et la chaine d’approvisionnement. Et ça l’IA en est incapable pour un moment, alors que l’adaptabilité est apanage du genre humain.<br /> Mon opinion est que c’est une erreur totale.<br /> D’abord parce que l’humain n’est en réalité pas très souple. Il est même plutôt médiocre à ce jeu la. Quand on modifie en permanence une tâche, on obtient une belle quantité d’erreurs et des problèmes de qualité. Faites un peu de contrôle qualité, vous comprendrez que l’idéal, c’est juste de virer l’homme de l’usine.<br /> Et je ne crois pas au fait de former les gens en permanence pour modifier la production, car cela produit une lassitude à long terme<br /> Enfin, si vous avez raison sur le fait que l’homme est meilleur qu’un automatisme «&nbsp;basique&nbsp;» quand il s’agit de changer de tâche, il est en revanche très loin des capacités des automatismes plus avancés.<br /> Pour ma part, je n’oppose pas les deux formes d’automatisme. Le futur sera fait d’automatisme efficients pour les grandes productions et d’automatismes plus souples pour les petites. A l’image de la cohabitation entre imprimantes et presses offset dans l’imprimerie en fonction des volumes.<br /> Je vois le futur de l’automatisation reconfigurable comme totalement adaptable de manière logicielle. Mais la dessus, je n’en dirais pas plus.<br /> L’usine est une ruche passionnante où on s’éclate sur pleins de projets et où l’intelligence collective permet des succès incroyables. C’est tout sauf le truc horrible que vous décrivez ^^<br /> C’est une vision qu’on trouve souvent en haut de l’échelle, chez les cadres qui ont une bonne paye et un travail peu fatiguant. Beaucoup plus rarement en bas, dans les milieux ouvriers qui font les tâches les plus pénibles et qui ont le plus grand mal à boucler leur fin de mois. Et encore mois chez les sous traitants des sous traitants.<br /> Pour cette raison, je pense que l’automatisation quasi totale, au moins pour tous les biens les plus utilisés, c’est le futur pour les conditions de vie du genre humain.<br /> Il ne faut pas perdre de vue que le but, c’est de produire du bonheur humain, pas de produire pour produire.<br /> Et si on veut parler d’environnement, il faut réaliser que cela passe par une production plus utile, mieux standardisée, plus durable, plus réparable et mieux pensée. Pas juste de l’obsolescence programmée et du green washing en mode «&nbsp;achetez la nouveauté (soit disant)plus verte en jetant tout vos biens&nbsp;».<br /> Une voiture, un avion, un jean, une pièce d’acier travaillée pour un client… on est de plus en plus dans du personnalisé en petite série, voire à l’unité, et cela va continuer justement pour éviter de produire du standard qui ne satisfait que rarement vraiment ses clients.<br /> Une erreur courante est de se focaliser sur ce qu’on pense être le besoin du client en oubliant… qu’ils ne sont pas toujours prêts à en payer le prix. Par définition, un client veut toujours l’impossible, à un prix impossible, avec un délai intenable. Et il ne sera jamais content du résultat.<br /> Mais surtout, il faut prendre plus de recul pour voir le problème d’une façon plus globale, c’est à dire au niveau de la planification d’une nation. Au contraire, je pense que les biens «&nbsp;standards&nbsp;» conviennent très bien à la majorité des usages quand il sont suffisamment bien pensés. Et c’est une des raisons du succès industriel de la Chine.<br /> Produire des petites séries ou de l’unité est totalement inefficient en matière de cout. Et c’est encore plus vrai quand il faut mener de nombreux tests de validation du point de vue contrôle qualité.<br /> Et puisque vous parlez d’écologie, un bien qui n’est pas standardisé est difficile à faire durer, ne fut ce que par l’absence de pièces de rechange.<br /> La production à l’unité, c’est réservée à des niches, à des besoins particuliers ou aux plus riches qui ont les moyens de payer le surcoût important de ce type de production.<br /> Mais surtout on a des unités de production résilientes capables de s’adapter à des changements de demandes clients majeurs et des crises multiples comme on en traverse de plus en plus. Et aujourd’hui c’est devenu la priorité, la covid en est encore un bel et tragique exemple. Parce qu’une usine ultra efficiente mais capable de ne faire qu’un seul produit, quand le marché change elle est morte. Alors que si l’usine est conçue pour être reconfigurable l’histoire n’a rien à voir…<br /> Le local a de beaux jours devant lui, et la crise actuelle a permis de montrer justement à quel point c’était …vital.<br /> En même temps, il ne faut pas perdre de vue qu’on ne peut pas produire localement, en petite série, avec des hommes de manière efficiente face à une grosse production mondiale automatisée dans des pays à bas cout.<br /> Le meilleur exemple, c’est la production de masque. On a fustigé à juste titre la production délocalisée. Et incité des français à se lancer.<br /> Le problème, c’est que malheur à ceux qui l’ont fait… car beaucoup se sont bien ramassés. Maintenant que la production chinoise de très gros volume est montée en volume, les masques français peinent à se vendre car ils sont trop chers.<br /> Mais quelle vision négativiste !<br /> Voilà ce que j’explique à mon équipe : « Vous n’avez jusqu’à preuve du contraire qu’une seule vie. Votre boulot est l’endroit où vous passez le plus de temps, alors il est de votre responsabilité de vous trouver un boulot qui vous plait, qui vous épanoui. Et si ce n’est pas le cas chez moi, partez, cherchez ce qui vous éclate …et réalisez-vous ! »<br /> Il faut être réaliste, dans le contexte actuel, ce n’est possible uniquement que pour ceux qui sont jeunes ET qui font parti des profils relativement recherchés, donc qui ont eu la chance de pouvoir faire un bon cursus.<br /> Celui qui est né dans une famille en bas de l’échelle, qui n’a pas pu faire de longues études parce que les conditions familiales ne s’y prêtaient pas, cette personne aura une marge de manœuvre très réduite en la matière, encore plus dans la situation actuelle.
blackdoor
J’espère que ça évitera aux chinois de nous vendre les batteries de 2ème choix à prix d’or. Le problème c’est que les clients commencent à se rendre compte qu’il y a un problème qualité sur la capacité réelle. Le problème c’est que rien n’alerte le client si la consommation électrique réelle ne correspond pas à l’énergie tirée des batteries.
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