Au troisième trimestre, les voitures hybrides se sont plus vendues que les diesel

Jean-Barthélémy Losfeld
Publié le 22 octobre 2021 à 18h30
© Shutterstock
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La fin du diesel est proche ! Le feu champion de l’industrie hexagonale n’en finit plus de perdre des parts de marché au profit de l'électrification du parc automobile européen.

Entre les primes à la conversion, les bonus à l'achat pour les uns et les restrictions crit’air pour les autres, la fin du moteur diesel est programmée. Toutefois, depuis les publicités des années 80 qui ont marqué notre culture pub aux R10 TDI d’Audi qui battaient tous les records, en un peu plus de 10 ans, le diesel aura connu son apogée et sa chute. En dépit de ses inconvénients manifestes, sa disparition s'accompagne tout de même d'une certaine forme de nostalgie.

Un contexte hostile au diesel

Le réchauffement climatique et la santé publique auront raison de ses ronronnements typiques qui donnaient l’impression d’être en présence d’une camionnette. Si les filtres à particules ont tenté de lui faire jouer les prolongations, les aides de l’État et surtout l’alarme écologique mettent à mal des performances à faire pâlir les sceptiques. Autonomie, entretien réduit, durée de vie, le diesel disposait d’arguments de poids.

Primée à l’Exposition universelle de 1900, l’invention de Rudolf Diesel connaît ses plus belles heures en Europe. En 2008, il représente en France jusqu’à 77 % des ventes avant de décliner pour atteindre 17,6 % en Europe au 3e trimestre 2021.

En marge de l’augmentation constante des prix du carburant, les grandes villes ferment les portes aux véhicules diesel (Paris en 2024, Lyon en 2026 ou encore Strasbourg en 2028). Avec une durée de vie pluridécennale, nous sommes en droit de nous demander qui achète un diesel tant il sera bientôt très compliqué de l’utiliser en dehors des zones rurales.

Part des ventes de voitures en fonction de leur motorisation au 3e trimestre 2021 © ACEA
Part des ventes de voitures en fonction de leur motorisation au 3e trimestre 2021 © ACEA

Derrière la nostalgie, des défis et une bonne nouvelle

Comme une hyperbole de l’écologie, les voitures hybrides étaient ouvertement moquées au début des années 2000 (South Park S10 E02). Aujourd’hui, le montage simple atmosphérique/électrique a presque doublé ses parts de marché en un an (12,3 % à 20,7 % sur les Q3 2020 et 2021). Plus encore, la part des véhicules nouvelle génération (électrique, hybride et hybride rechargeable) atteint 39,6 % des ventes sur la période ce qui fait de l'association la part des véhicules les plus vendus devant l’essence (39,5 %).

Si, bien entendu, les défis sont nombreux, que des millions d’emplois sont concernés et qu’à cette heure, aucune solution n’est parfaite, un monde peuplé de voitures à faibles émissions et aux nuisances sonores réduites, cela fait rêver.

Pour conclure, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a annoncé sur France Info que la prime à la conversion et le bonus à l’achat seront maintenus jusqu’au 1er juillet 2022. Avec plus de 10 000 euros d’aide selon les cas, il est peut-être temps de réfléchir à franchir le cap.

Par Jean-Barthélémy Losfeld

Baroudeur du numérique, concepteur-rédacteur et aspirant écrivain à mes heures gagnées, mon clavier s’arrête à l’orée du mode console. Je suis ici pour vous présenter quelques actualités et les logiciels à télécharger.

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oudiny

Ca ne les empêchera pas de se faire éjecter des centres villes comme les Diesels et essence !!

SlashDot2k19

Il n’empêche que un véhicule lourd type gros SUV familial, ludospace ou sur les rares gros monospaces, rien ne vaut un diesel pour faire des bornes et avoir du couple sans que ça suces 12l /100.

Yves64250

On peut m’expliquer pourquoi on post ici avec un smartphone ou un pc transporté pendant 10000 km dans un bateau diesel?

On nous pointe du doigt nous avec nos petites voitures

Ajax

les bateaux ne fonctionnent pas au diesel mais au fioul lourd. et pas de fap

zoup01

Il n’est pas exclu que je rachète encore un diesel…sauf si ils sont facturés ( comme certains) 3000€ de plus que l’essence…

Je pense surtout qu’il va y avoir de très bonnes affaires avec l’interdiction de circuler en ville qui arrive à grands pas.

MattS32

Faut voir aussi ce qu’ils comptent dans les hybrides. Parce que en France par exemple, suffit d’avoir un alterno-démarreur renforcé et un chouilla de récupération d’énergie au freinage pour être administrativement classé dans les hybrides (cf les derniers Renault Captur et Arkana TCe 140 et 160 alors qu’ils sont pas capables de rouler 100m sans le thermique et que le gain de consommation est de même pas 0.5 l/100 par rapport aux anciennes versions non « hybrides »).

MattS32

Émissions de CO2 d’un porte conteneurs : 10 à 35 g/(t.km)
Émissions de CO2 d’un véhicule léger diesel : 1000 à 2000 g/(t.km)

Transporter ton smartphone de 200g sur 10 000 km en bateau induit donc des rejets de 40 à 70 g de CO2.

C’est moins que le transport d’un bonhomme de 80 kg dans un VL diesel sur 1 km.

Palou

Euh … par container de 6,1m :

le porte-conteneurs Antoine de Saint Exupéry émet 30 grammes de dioxyde de carbone (CO2) par kilomètre et par « équivalent vingt pieds » (autrement dit, par conteneur de 6,1m de long). Sur le pont, le navire peut embarquer 20 600 de ces conteneurs. Par kilomètre, le porte-conteneurs émet donc 618 000 grammes (30 x 20 600) de CO2.

Ainsi, pour un kilomètre parcouru, le porte-conteneurs Antoine de Saint Exupéry émettrait autant de CO2 que 3 202 voitures.

MattS32

Moi j’avais les chiffres par tonne (ma source), mais bon, globalement ça se vaut à peu près, parce qu’un conteneur doit contenir plus ou moins 1 tonne en moyenne, selon la densité de ce qu’il contient.

Et ça change rien aux ordres de grandeur de mon calcul, parce que dans un conteneur, on met facilement 20000 smartphones (33 m^3 de capacité, une boîte de smartphone c’est de l’ordre de 0.001m^3, donc en théorie on pourrait en mettre de plus de 30 000 en optimisant bien l’espace), du coup 30 g/(conteneur.km) ça fait 15g par smartphone sur 10 000 km, on retombe sur le même ordre de grandeur.

Blackalf

Ce qu’il faudrait savoir, c’est quelle proportion de particuliers par rapport aux sociétés achètent des hybrides rechargeables. ^^

Je ne sais pas pour la France, mais en Belgique il est bien connu que la majeure partie des ventes des PHEV concernent les sociétés, évidemment pour des raisons fiscales.

Et comme des études ont montré que les bénéficiaires de ces voitures de société ne jouaient pas le jeu, ne rechargeaient pas et se contentaient de faire le plein grâce à leur carte de carburant, il y a déjà eu des changements dans cette fiscalité favorable qui font qu’elle le sera de moins en moins à l’avenir. Et quand on en sera là, je pense que les ventes de PHEV s’effondreront, du moins chez nous.