Des chercheurs californiens utilisent l'impression 3D pour renforcer les bâtiments en béton

20 octobre 2020 à 09h46
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© Pixabay
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Des chercheurs de l'université de Berkeley affirment avoir développé une nouvelle manière de renforcer les structures en béton à l'aide d'une structure imprimée en 3D.

Les scientifiques affirment que cette méthode pourrait améliorer la ductilité du béton (sa capacité à se déformer sans rompre) tout en réduisant les émissions de dioxyde de carbone induites par sa production.

Béton pliable

L'équipe de l'université de Berkeley a ainsi utilisé une imprimante 3D pour aboutir à une structure réalisée dans un polymère. Ici, l'université a mené ses tests avec des deux polymères différents. Le premier a été réalisé en acide polylactique (PLA), plus facile à imprimer en 3D, mais également plus fragile. Le second en acrylonitrile butadiène styrène (ABS), plus résistant. Ce dernier est utilisé à l'heure actuelle dans les briques de LEGO et les casques de moto.

Puis, elle a coulé dans ces polymères un béton ultra-haute performance (UHPC), ce dernier étant quatre fois plus résistant à la compression que le béton conventionnel. Cette résistance est la caractéristique la plus importante dans la conception du béton : c'est sur elle que se base le dimensionnement des bâtiments réalisés dans ce matériau.

La structure 3D qui sera ensuite coulée dans le béton © UC Berkeley
La structure 3D qui sera ensuite coulée dans le béton © UC Berkeley

Une fois terminée, la nouvelle structure a été testée à la compression et à la flexion en quatre points. Résultat : le béton plie sans se briser. À l'aide de caméras, l'équipe a mis en évidence la nouvelle flexibilité des poutres et comment la structure en 3D y contribue.

De la résistance à l'empreinte carbone

Ces résultats ont été publiés dans la revue Materials and Design. L'équipe espère qu'ils renouvelleront l'intérêt du public pour le béton. Celui-ci est déjà massivement utilisé, mais le ciment, son ingrédient principal, est responsable de 7% à 8% des émissions mondiales de CO2.

En outre, si le béton peut supporter des charges extrêmes, il est beaucoup plus faible lorsqu'il est soumis à des tensions ou à une flexion. On connaît bien aujourd'hui le béton armé, qui consiste à ajouter une armature de barres d'acier au moment de la coulée.

Mais l'acier lui aussi présente des inconvénients. Entre autres, il est lourd et coûteux à produire. C'est pourquoi, depuis les années 1960, des scientifiques de plus en plus nombreux cherchent à remplacer l'acier par des matériaux polymères, plus légers. Ils pourraient aussi se révéler être meilleur marché s'ils étaient produits à partir de matériaux recyclables.

© UC Berkeley
© UC Berkeley

L'équipe espère que son initiative participera à réduire l'empreinte carbone du béton. Actuellement, les matériaux de renforcement représentent environ 5% des structures en béton. En augmentant la proportion de polymère qui s'y trouve, ses émissions pourraient être réduites.

Reste à voir ce que ces polymères pourraient donner avec un béton conventionnel. Les scientifiques de Berkeley, eux, s'apprêtent désormais à tester des polymères d'autres formes.

Benoît Théry

Je veux tout savoir, et même le reste. Je me passionne pour le digital painting, la 3D, la plongée, l'artisanat, les fêtes médiévales... Du coup, j'ai toujours des apprentissages sur le feu. Actuellem...

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Commentaires (1)

trollkien
A terme sera sûrement bien mieux et plus pratique pour le feraillage/chainage des maisons/immeubles.<br /> Je vois bien l’idée de faire la «&nbsp;maquette&nbsp;» grandeur nature de la structure finale, apres hop on banche autour, on coule, terminé.
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