Lisez votre chronique SF : Toute résistance serait futile !

Johan Gautreau
Expert objets connectés
11 septembre 2021 à 11h11
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SF Toute résistance serait futile

Alors que la rentrée bat son plein depuis quelques jours, votre chronique SF, elle, revient plus fraîche que jamais des confins de l’espace. Ce week-end, je vous propose de démarrer en douceur avec un roman SF qui ne se prend pas la tête :Toute résistance serait futile, de Jenny Colgan.

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Nous nous donnons 5 citations et 5 paragraphes pour vous convaincre.

Toute résistance serait futile (2015)

Jenny Colgan

Dès la couverture, le roman de l’écossaise Jenny Colgan donne le La : on est sur de la SF bon enfant, tout en légèreté. En même temps la dame est surtout connue pour ses productions romantiques, bien qu’elle ait sorti en 2012 une œuvre liée à l’univers du célèbre Docteur Who.

N’étant pas spécialement amateur des livres « à l’eau de rose », je ne prévoyais initialement pas de faire une chronique de Toute résistance serait futile

Or, si je vous en parle aujourd’hui, vous vous doutez bien que ce titre m’a accroché bien comme il faut. Ce n’est certes pas l’excellent Fondation d’Asimov, ni même le tempétueux Déchronologue de Beauverger. Et pourtant, ce petit bouquin m’aura fait passé quelques bons moments durant les vacances d’été, me changeant des habituelles fins du monde post-apocalyptiques et batailles spatiales en tous genres. 

Finalement, la légèreté et le romantisme, ça a du bon !

« Nous voulons simplement… vous montrer certaines données. Des alignements de chiffres à analyser. C’est tout ce que nous vous demandons. Considérez cela comme un exercice intellectuel. »

Le récit commence par une convocation de six mathématiciens au sein d’un laboratoire, tout ce qu’il y a de plus quelconque. Bien entendu, notre héroïne, Connie, fait partie de la bande. Convoqués ici à la demande de l’éminent professeur Hirati, ils vont devoir résoudre ce qui s’apparente à une sorte de casse-tête chinois : un signal inconnu venu de l’espace présentant des séries de chiffres sans queue ni tête. Les ordinateurs les plus puissants du monde s’y sont cassé les circuits, et le gouvernement de Sa Majesté semble vouloir éviter au maximum les fuites…

C’est ainsi, dans cette ambiance de conspiration, que Jenny Colgan plante les graines de son histoire. La romancière écossaise fait cependant les choses avec une certaine dose d’humour et de légèreté, imaginant des personnages relativement stéréotypés, style The Big Bang Theory. En effet, tout au long du roman, difficile de ne pas faire le rapprochement avec les geeks de cette série que j’aime tant. Personnellement, j’ai apprécié cette approche qui permet de profiter de personnages finalement plus riches qu’on ne l’imagine au premier abord. 

Une fois les présentations faites, vous vous en doutez sans doute, arrive rapidement l’élément perturbateur de notre histoire. Enfin, si tant est qu’un message venu de l’espace ne suffise pas déjà à perturber tout ça !

« Ben Hirati… Le professeur Hirati… Il est mort. »

Qu’est-ce que je vous disais ? Ah oui, il ne faut guère de temps avant que les choses ne dégénèrent : l'employeur de nos six scientifiques est en effet retrouvé assassiné dans son bureau. Et ce n’est pas n’importe quel genre de meurtre : le pauvre prof' est devenu totalement translucide, comme une méduse… On est donc loin du crime classique à l'arme blanche ou au revolver. Aussi, en plus du mystérieux signal, il semble bien que nos compères matheux vont devoir composer avec une présence loin d’être amicale.

L’ennemi pourrait-il venir d’ailleurs que de l’espace lointain ? En réponse au meurtre du professeur Hirati, le gouvernement dépêche sur place Nigel, sorte d’agent Smith, les pouvoirs de la Matrice en moins. Le bonhomme n’est pas un tendre et le fait rapidement savoir. Véritable bulldog qui ne lâche jamais sa proie, l’agent de Sa Majesté met plus ou moins en cage nos scientifiques dans un labo spécialement conçu pour éviter tout contact avec l’extérieur.

Cela n’empêchera pas Connie de travailler d’arrache-pied à la résolution du mystérieux signal extra-solaire. Et de tomber amoureuse de Luke, mathématicien particulièrement maladroit mais ô combien attachant. Ce dernier se révèlera d’ailleurs être la clé de voute de toute cette aventure, cachant derrière lui bien plus que deux mains gauches !

« Elle sourit. Deux secondes plus tard, la Lune explosa. »

Les paragraphes passant, Connie et Luke se rapprochent, jusqu'à ce que le jeune homme se doive de révéler à la belle rousse son terrible secret : il est un extra-terrestre en fuite, recherché par son peuple pour avoir commis des attentats au nom de la liberté. Le signal chiffré n’était en fait qu’une approche diplomatique, demandant aux humains de remettre Luke aux siens pour qu’il soit jugé. Faute de réponse rapide, les sympathiques aliens font péter une partie de la Lune. Rien que ça.

Si l’histoire d’amour entre nos deux héros reste un point central du roman, Jenny Colgan n’oublie pas de saupoudrer le tout d'une bonne dose d’action, avec une échappée folle vers les pays soviétiques pour que Luke regagne son vaisseau. Cette aventure sera aussi l’occasion pour Connie de découvrir le véritable meurtrier du professeur Hirati, qui n’est autre qu’un second extra-terrestre infiltré sur Terre pour aider Luke. 

La seconde partie de Toute résistance serait futile file sur les chapeaux de roue. Passion et action se côtoient dans un crescendo palpitant, toujours avec cette petite note d’humour qui sait intervenir au bon moment sans jamais nuire à la progression de l’ensemble. C’est diablement plaisant !

« Mais pourquoi avez-vous laissé les marées monter à ce point ? Vous ne savez pas qu’il faut s’occuper de l’eau ? »

Avant de conclure cette chronique, j’aimerai m’attarder un peu sur le message écologiste porté par l’auteure. Je rassure toutefois immédiatement les lecteurs qui en auraient marre des livres de SF qui parlent écologie et climat à outrance : ce n’est pas le cas avec le roman de Colgan. Le message est bien là, mais distillé pertinemment en petites gouttes au fil de l'histoire.

Le comportement humain vis-à-vis de la planète bleue est ici mis en exergue et en question à travers les yeux de Luke. Notre alien terroriste s’interroge ainsi à plusieurs reprises sur certains agissements : pourquoi tue-t-on des bêtes en masse ? Pourquoi ne faisons-nous rien pour lutter contre le réchauffement climatique ? Et ainsi de suite…

À ces questionnements Connie parvient seulement à répondre un « c’est compliqué… » plus que parlant pour le lecteur. Sans jamais tomber dans le fanatisme écologique, l’auteure invite à réfléchir un peu à ces questions qui deviennent maintenant primordiales pour l’avenir de notre planète. C’est bien ficelé, ça touche au but mais ça ne gâche pas le reste du récit pour autant. Bien joué madame Colgan !

« Vous le tuerez à la tombée de la nuit. Nous vous déconseillons la noyade. Vous le tuerez en extérieur pour que nous puissions y assister. Ensuite nous partirons sans vous causer d’autres ennuis. Et ce sera fini. »

En tuer un pour en sauver des milliards. Tel est le dilemme qui agitera les humains en cette fin de roman. Les aliens veulent la peau de Luke à tout prix. Sauf que Connie n’est pas prête à les laisser faire. Je ne vous dévoilerai pas la fin évidemment et il faudra aller jusqu’au bout pour en découvrir la conclusion.

Je vous dirais simplement que j’ai passé un très bon moment à dévorer Toute résistance serait futile. Ce livre est un agréable mélange de SF et de romantisme, qui amène aussi sur la table quelques questions d’écologie, présentant un alien perdu au milieu de certaines mœurs humaines qui ne sont pour lui que de la barbarie. L’ensemble ne se veut pas aussi frappant qu’Exodes ou politique que Les Furtifs. On sent bien que la romancière veut avant tout nous divertir, sans laisser son message prendre le dessus sur le reste. En ça, elle réussit largement son œuvre.

Comme toujours, n’hésitez pas à me faire vos retours dans les commentaires afin de partager votre avis avec la communauté Clubic. Je vous dis à très bientôt pour une nouvelle chronique SF, portez-vous bien et surtout : lisez, lisez et lisez encore !

Toute résistance serait futile © Jenny T. Colgan

Toute résistance serait futile (2015) est édité chez les Éditions Hauteville en version papier et numérique. Il est aussi disponible sur 7Switch en version EPUB et sur Amazon en version Kindle.

Johan Gautreau

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