Invasion : votre chronique SF livre un dernier carré héroïque !

Johan Gautreau
Expert objets connectés
14 avril 2021 à 18h30
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SF Invasion La Longue Traque 2 © clubic x shutterstock

Quoi de plus épique qu’un petit groupe de héros, seuls face à une armada robotisée et sans âme ? C’est ce que nous propose Invasion, le roman SF de la semaine. Faites chauffer les blasters, arborez vos plus beaux emblèmes : nous partons en guerre pour la survie de la planète Niraya !

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Nous nous donnons 5 citations et 5 paragraphes pour vous convaincre.

Invasion : La Longue Traque (2018)

D. Nolan Clark

Cette semaine encore, il va y avoir de l’action dans votre chronique science-fictionnelle ! Et pour la première fois, nous allons aborder le thème du « dernier carré ». C’est là l’élément central du premier tome de la trilogie La Longue Traque. Un groupe de héros que tout oppose va devoir faire face, seul, à une menace encore jamais vue. Inutile de préciser que ça va être bien épique !

Publié en 2016 aux Etats-Unis et édité en 2018 aux éditions Bragelonne, qu'on ne présentent plus, Invasion fait donc la part belle à l’héroïsme et à l’esprit de sacrifice. Ce premier tome me fait d’ailleurs un peu penser à La Flotte Perdue, cette formidable saga qui est elle aussi centrée - à sa façon - sur la survie face à une menace incommensurable. Ça pète dans tous les sens, ça sent en permanence le roussi pour nos héros : en gros, c’est très bon pour qui aime l’action non-stop avec un joli côté épique à la clé.

La suite de Invasion est aussi parue aux éditions Bragelonne sous le nom Exploration en 2019. Il faudra par contre patienter un peu pour le troisième tome, pas encore édité dans nos contrées. Mais vous devriez déjà avoir de quoi bien vous éclater avec les deux premiers opus, tant la qualité est au rendez-vous !

« Je l’ai tué ! J’y retourne pas ! »

Amateurs de combats spatiaux et de dog fights endiablés, ce roman est pour vous. Il vous met immédiatement dans le bain avec une course poursuite épique à travers une station spatiale et dans la haute atmosphère d’une planète gazeuse. L’occasion pour nous de faire connaissance avec Alester Lanoe, notre intrépide héros.

Dès les premières lignes, l’ambiance est posée : ça va vite, très vite. D. Nolan Clark – de son vrai nom David Wellington – écrit dans un style très brut. L'auteur va à l’essentiel, décrivant l’univers au minimum pour se concentrer sur l’action. On a ainsi l’impression d’être dans le siège du pilote, louvoyant avec dextérité au milieu des obstacles.

Cette entrée en scène fracassante est aussi l’occasion pour l'écrivain d’introduire en quelques pages tous les protagonistes de son histoire : Alester le vieux pilote de chasse, les réfugiées Roan et Doyenne MacRae, Maggs le filou, et surtout mon préféré, le mystérieux Valk, enchâssé dans sa combinaison spatiale. D’autres les rejoindront plus tard, pour former l’unique rempart contre l’invasion de la planète Niraya.

« Il n’y a pas assez d’habitants sur Niraya pour justifier – financièrement – une intervention militaire »

Comme on pouvait s’en douter d’après le titre du roman, l’élément perturbateur est bien une invasion. Celle d’une planète perdue au fin fond de l’univers habité, à peine terraformée. Cette planète, c’est Niraya. Et deux femmes vont tout faire pour la sauver malgré le silence assourdissant des « monops ».

C’est à partir de là qu’on commence à en savoir plus sur l’univers créé par D. Nolan Clark. Si les humains vivent plusieurs centaines d’années et peuvent même échanger leurs corps, certaines choses ne changent pas. Le fric est roi, au point que ce sont les « monops » qui font la pluie et le beau temps. Ces méga-corporations dignes des meilleurs romans cyberpunk se livrent des guerres sans merci afin d’assoir leur monopole. Là où il y a des bénéfices, les monops accourent. Par contre, si un bien n’est pas jugé rentable… Je ne vous apprendrais rien en vous disant que les monops ne bougeront pas le petit doigt. Comme pour défendre Niraya par exemple…

La jeune Roan et la doyenne MacRae se retrouvent donc à monter une expédition de la dernière chance pour tenter de convaincre les autorités de les aider. Si aucun monop ne répond à l’appel, Lanoe et Valk le font. Ces deux là sont d'anciens ennemis sur le champ de bataille, maintenant réunis pour tenter d’endiguer une attaque d’une ampleur jamais vue !

« Nous y sommes. Voici le monde que nous devons protéger. Il y a cent mille personnes là-dessous qui comptent sur nous »

Il est alors temps pour notre groupe d’intrépides têtes brûlées d’entrer en action. Moins de dix personnes contre une force inconnue, mais dont les capacités dépassent l’entendement.

Nouvelle arme secrète des monops ? Drones défectueux ? Invasion extra-terrestre ? Les supputations vont bon train dès l’arrivée sur Niraya. Un seul indice : une machine a sauvagement décimé plusieurs patrouilles nirayennes et n’a pu être stoppée que grâce à l’explosion d’une centrale nucléaire. Je vous laisse imaginer la stupeur de nos protagonistes quand ils découvrent enfin contre quoi ils vont devoir se battre, largement en sous-nombre qu’ils sont…

D'ailleurs, l’auteur installe vite une certaine tension dans son roman. Les vaisseaux étrangers approchent lentement mais sûrement. Le premier contact s’est terminé dans un bain de sang et de radiations. Niraya ne possède aucune arme de défense, ce n’est qu’une planète agricole dirigée par des croyants qui réprouvent toute forme de violence. Lanoe se retrouve alors à devoir gérer aussi bien ses comparses que les habitants de la planète. Un véritable casse-tête organisationnel et politique !

Bon, bien évidemment, on constate vite que chacun de nos héros à une compétence plus ou moins adaptée à chaque situation. Le jeune Thom se révèle être un diplomate hors-pair malgré son passé obscur. Maggs le filou est une véritable anguille capable de retourner n’importe qui à son avantage. Valk et Lanoe, forts de leurs exploits passés dans l’armée, sont tout indiqués pour engager le combat face aux envahisseurs…

Si l’ensemble est un peu cousu de fil blanc, la sauce prend quand même. On s’attache à tous ces héros, meurtris par leurs passés respectifs mais qui font bloc – enfin, plus ou moins… - pour combattre les mystérieux intrus.

« Il est temps de parler sérieusement d’extra-terrestres »

Bon, allez, je ne vais pas vous faire languir plus longtemps. Ce sont bien des extra-terrestres qui attaquent Niraya. Et du genre pas commode. Ils attaquent tout ce qui bouge, surtout si c’est humain. S’ils ne sont pas doués de technologies incroyablement avancées, ils ont cependant un énorme avantage : leur nombre incalculable. De plus, ils semblent se soucier comme d’une guigne de leurs pertes. Autant dire que Lanoe va avoir du pain sur la planche pour stopper cette invasion, surtout qu’il ne dispose que de quatre pilotes…

Arrivé à mi-bouquin, l’auteur lance donc sa petite bombe. On a bien affaire à des aliens venus du fin fond de la galaxie, qui voyagent depuis des millions d’années, se répliquant et essaimant dans l’espace. Quel est leur but ? Pourquoi s’en prennent-ils aux humains ? Je vous laisse le plaisir de la découverte. D. Nolan Clark y va d’ailleurs de sa petite explication sur le Paradoxe de Fermi, ou pourquoi on n’a jamais croisé d’autres civilisations intelligentes. C’est assez croustillant pour le coup ! 

Face à la découverte de la vérité, le groupe va assister à ses premières scissions. Ses doutes quant à ses chances de victoire seront plus vifs que jamais. Et c’est vrai, que peuvent bien une dizaine de personnes contre des millions de drones tueurs dépourvus de la moindre parcelle d’humanité ?

« Toute la galaxie avait détourné le regard du danger qui menaçait Niraya, sauf cet homme-là »

Combats épiques, héroïsme et actes désespérés : voici ce qui fait la substantifique moelle du roman de D. Nolan Clark. Rares sont les moments de répit, à tel point qu’on avale les chapitres sans même s’en rendre compte. Si l’invasion est stoppée in extremis dans le premier tome de La Longue Traque, ce n’est que le début des aventures de nos improbables héros.

De nombreuses questions subsistent, qui trouveront leurs réponses dans le second tome de cette série, ma foi fort agréable à lire. Ce n’est certes pas la saga la plus grandiose que j’ai lue jusqu’à présent, mais j’ai quand même pris du plaisir à suivre les aventures du brave Lanoe en quête de sa rédemption. Le petit côté cyberpunk du roman m’a également bien plu. Et il y a aussi pas mal de pages traitant de la psychologie de nos héros. En gros, on est sur de la SF relativement classique, mais bien fichue. 

J’espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à savourer ce dernier carré futuriste. En attendant, je vous dis à très bientôt pour une nouvelle chronique où nous découvrirons un univers dévoré par des spores tueuses… Bonne lecture à tous !

Invasion © Bragelonne

Invasion (2018) est édité chez Bragelonne en version papier. Il est aussi disponible sur 7Switch en version EPUB et sur Amazon en version Kindle.

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Commentaires (3)

ginovanelli
Bonne nouvelle pour les amateurs dont je fais partie des Asimov, Arthur C Clark, Théodore Sturgeon, Philip K Dick, qui ont parcouru toutes leurs oeuvres et qui cherchent de nouvelles aventures.
blueamrtini
Très bon souvenir de cette lecture, qui a le mérite d’être original dans son côté sciences fiction.
Martin_Penwald
Il y a une solution simple au paradoxe de Fermi. Tellement simple qu’elle ne nécessite qu’une lettre pour être décrite : c.
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