Semi-conducteurs : les restrictions imposées par le Japon et les Pays-Bas pourraient ne pas suffire

02 février 2023 à 17h00
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© Blue Andy / Shutterstock
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Le Japon et les Pays-Bas viennent de se mettre d'accord avec les États-Unis sur de nouvelles restrictions en direction de la Chine dans le secteur des semi-conducteurs. Mais il leur faudra être aussi fermes que leur partenaire américain.

C'est l'avis des industriels des USA, qui ont fait part de leurs inquiétudes à travers la voix de leur lobby à Washington SEMI. Pour cette organisation professionnelle, l'accord trouvé par les trois pays ne sera efficace que s'il est calqué sur les mesures prises par l'administration Biden en octobre dernier.

Le Japon et les Pays-Bas doivent imiter les USA

La Chine n'est pas la seule à s'inquiéter des tractations diplomatiques tripartites entre les États-Unis, les Pays-Bas et le Japon. Les industriels américains ont sonné l'alarme, évidemment, pour des raisons différentes. Car s'ils saluent l'accord, ils expliquent dans un communiqué que cette alliance pourrait aussi être inefficace. Comment ? Simplement si les deux associés des États-Unis ne mettaient pas en place des limitations d'une étendue aussi large que celles décidées par Washington.

Ils demandent ainsi à Tokyo et Amsterdam de ne pas se contenter d'interdiction d'export sur des outils spécifiques, mais de prendre des mesures de restrictions plus globales sur les usines chinoises de production de puces les plus avancées. Ils préconisent, par ailleurs, qu'à l'imitation des Américains, ils interdisent à leurs ingénieurs et leurs techniciens d'intervenir sur du matériel de pointe acquis par la Chine.

Les industriels ont peur de voir un marché leur échapper

Si ces mesures recommandées n'étaient pas adoptées, la production de puces électroniques dernier cri en Chine « pourra toujours se produire avec les équipements existants, les équipements fabriqués en Chine et les autres articles non contrôlés, [le tout] en bénéficiant du savoir-faire et des services que peuvent fournir les citoyens non américains », commente SEMI.

Et au-delà de la sécurité nationale des États-Unis d'Amérique, ce qui inquiète le plus SEMI c'est… la perte de parts de marché, aux bénéfices de concurrents potentiellement moins contraints. Les « ventes perdues [du fait des interdictions d'exportation] sont destinées à des entreprises de pays qui ne sont pas liés », souligne-t-on.

Alors, que faire si les alliés ne suivaient pas ces avertissements ? Eh bien, tout simplement reprendre les échanges commerciaux avec la Chine, et augmenter pour le compte des entreprises américaines le nombre d'autorisations de fourniture d'équipements à l'empire du Milieu. Tout en évitant bien sûr les matériels ayant potentiellement une destinée militaire. Alors, qui du business ou de la géopolitique prévaudra ?

Source : Reuters

Samir Rahmoune

Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les q...

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Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les questions énergétiques, et l'astronomie. Souvent un pied en Asie, et toujours prêt à enfiler les gants.

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Commentaires (7)

xryl
L’EU aux bottes des US dans toute sa splendeur. Ils ordonnent, et c’est aux entreprises européennes ou japonaises de subir les conséquences.
os2
me demande quand la chine, va réagir…<br /> incroyable de faire du terrorisme économique
pecore
Je ne savais pas que les Pays Bas, c’était l’U.E, à moins que ce ne soit le Japon.
ar-s
Mais tellement Un expert en politique européenne à n’en pas douter.
Thamien
Les Pays Bas sont quasi l’UE dans le domaine des semi-conducteurs de pointe…<br /> Infineon racheté par les ricains…<br /> ASML et NXP sont hollandais…<br /> STMicroelectronics (cocorico / French Tech / Startup Nation / Marseillaise) grave en 28 nm…
Kicker100
Si la Chine exporte pas le gallium à ces pays, c’est la mise à mort pour leur industrie de semi conducteur.<br /> L’embargo de technologie des usa contre la Chine depuis plus de 60 ans, la Chine a pourtant n’arrête pas à se progresser.
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