Surveillance par drones : la police va devoir respecter des règles, et la CNIL en veut plus

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
27 avril 2023 à 19h45
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© SpiritProd33 / Shutterstock
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La CNIL, qui a pris note de l'autorisation de l'utilisation par la police, la gendarmerie et les militaires de drones de surveillance, a néanmoins livré ce jeudi quelques chaudes recommandations, que les autorités sont libres de suivre… ou non.

Depuis le 19 avril 2023, la police, la gendarmerie, les douanes et les militaires sont autorisés à utiliser et à traiter des images issues de drones dans le cadre des missions de prévention d'actes de terrorisme, de secours aux personnes, de sécurisation des rassemblements ou manifestations, et d'appui des personnels de sécurité au sol, si les rassemblements sont susceptibles de provoquer des troubles graves à l'ordre public. Cette éventualité, fortement contestée et même un temps retoquée par le Conseil constitutionnel, avec la fameuse loi Sécurité globale, est aujourd'hui en vigueur. Mais la CNIL, le gendarme des données, a rendu son avis sur la question. Et elle appelle les autorités à respecter certaines règles.

L'utilisation des drones plus strictement encadrée…

De fait, le législateur a prévu certaines dispositions visant à limiter les atteintes aux libertés individuelles. La loi prévoit par exemple un nombre maximal de drones pouvant être autorisés dans chaque département. Elle conditionne l'autorisation des aéronefs à une décision écrite et surtout motivée du représentant de l'État, et interdit la captation du son et le traitement des images de façon automatisée pouvant être comparable à de la reconnaissance faciale.

De plus, les images captées par les drones ne peuvent être conservées que pour une durée maximale de 7 jours à compter de la fin du déploiement du dispositif. La seule exception valable sera l'ouverture d'une procédure administrative, judiciaire ou disciplinaire.

Malgré ces obligations que les autorités devront respecter, la CNIL a émis dans un avis des observations supplémentaires. Celles-ci portent notamment sur les conditions de mise en œuvre des caméras installées sur les drones et l'information apportée aux personnes pouvant faire l'objet d'une captation.

© Pixabay
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… mais pas suffisamment pour la CNIL, qui apporte des observations

Sur la mise en œuvre des caméras aéroportées, on note dans le décret l'absence de critères exhaustifs quant à l'enregistrement ou à la transmission d'images en temps réel. Ce manque est expliqué par la diversité des situations opérationnelles auxquelles les forces de l'ordre peuvent être confrontées. Ici, la CNIL appelle à faire figurer de telles précisions dans une « doctrine d'emploi » qui devra être mise à disposition des forces de l'ordre et accessoirement communiquée au régulateur.

Quant à l'information des personnes, le ministère de l'Intérieur doit en théorie délivrer une information générale sur l'emploi de drones. Les citoyens doivent aussi être mis au courant de l'utilisation des aéronefs sur telle ou telle intervention. Le gendarme des données recommande qu'une information soit transmise sur le lieu de l'opération où les caméras seront utilisées, dans le cadre d'une manifestation par exemple.

Concernant le décret d'application du 19 avril 2023, publié au Journal officiel le lendemain, la CNIL bombe le torse en rappelant qu'il s'agit d'un acte réglementaire unique. Cela « signifie que les administrations souhaitant utiliser de telles caméras devront formellement s'engager auprès de la CNIL à respecter les conditions fixées pour les utilisateurs ». Même si la CNIL ne rend pas d'avis contraignant, elle espère être entendue.

Source : CNIL

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM), pour écrire, interroger, filmer, monter et produire au quotidien. Des atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la prod' vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et Koh-Lanta :)

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Commentaires (5)

gothax
As tu des sources @Pola ? Je parle de sources autres que les commentaires du point ou du Figaro ! Sinon je pense que tu t es tromper de site web.<br /> La loi doit s’appliquer à tout le monde ! La QdN montre depuis des mois ces pratiques et abus hors la loi de la police française! C’est bien que cela soit mis en avant.
Blackalf
gothax:<br /> As tu des sources @Pola ?<br /> Bien sûr que non. Il s’agit du énième compte d’un troll bien connu de nos services qui n’est là que pour déverser de la bile sur tout. Il ne fera plus long feu.
Trinity1
Moi perso, ce que j’en pense, je vais me mettre au NIQUAB !
papem
Demander une justice plus sévère c’est déverser de la bile ?
Blackalf
Là n’est pas la question, elle est que certains membres ne s’inscrivent que pour semer la discorde, troller et lancer volontairement des polémiques qui dérapent inévitablement, ces personnages toxiques sont donc virés tôt ou tard, et ils recréent des comptes pour recommencer. Quand quelqu’un ne poste que des messages négatifs sur tout et dans tous les sujets auxquels il participe, c’est parfaitement visible par la modération qui suit l’ensemble du forum, lit tout et tous les jours, à l’inverse de ceux pour qui l’arbre cache la forêt. <br /> Il ne suffit pas d’avoir lu quelques centaines de messages pour avoir une vue d’ensemble du forum et savoir qui est qui…personnellement, j’en suis à + de 573.000 messages lus, et je ne suis pas le seul modo dans ce cas.
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