Cookies : Google et Amazon réagissent après la double condamnation de la CNIL

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 11 décembre 2020 à 10h02
© shutterstock.com
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Les deux entreprises, condamnées à de lourdes amendes par l'autorité française, défendent leur bilan en matière de protection des données personnelles de leurs utilisateurs.

Google et Amazon n'ont pas tardé à sortir du bois. Les deux géants américains ont été respectivement condamnés par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) à des amendes de 100 et 35 millions d'euros. Pour quel grief ? Celui d'avoir déposé des cookies publicitaires sur les ordinateurs des internautes sans obtenir leur consentement, entre autres. Les deux décisions, rendues publiques le jeudi 10 décembre, n'ont pas manqué de faire réagir les entreprises. Google, comme Amazon, ne va pas forcément pleinement dans le sens du gendarme des données. Mais elles expriment leur position différemment, en louant leurs efforts respectifs.

Pour Google, la CNIL « fait l'impasse sur (ses) efforts »

La CNIL a infligé une amende de 60 millions d'euros à Google LLC, l'entreprise qui possède le moteur de recherche, et une autre de 40 millions à Google Ireland Limited, la filiale européenne du groupe. Soit un montant total record de 100 millions d'euros, motivé en partie par l'impact de Google sur la société française, qui compte 50 millions d'utilisateurs. L'autorité reproche à la firme de Mountain View de s'être livrée à un dépôt de cookies sans recueil préalable du consentement de l'utilisateur, mais aussi à un défaut d'information des internautes, et à la défaillance partielle du mécanisme d'opposition.

Un porte-parole de l'entreprise nous indique que « les utilisateurs de Google s'attendent à ce que nous respections leur vie privée, qu'ils aient ou non un compte Google. Nous défendons notre bilan en matière de transparence et de protection de nos utilisateurs, grâce à des informations et des paramètres de confidentialité clairs, une solide gouvernance interne des données, une infrastructure sécurisée, et, surtout, des services utiles ».

Google fait valoir un argument réglementaire et estime que la décision rendue par la CNIL « fait l'impasse sur ces efforts et ne prend pas en compte le fait que les règles et les orientations réglementaires françaises sont incertaines et en constante évolution ».

Le porte-parole du géant américain avance toutefois que les discussions se poursuivent avec la CNIL, de façon à « mieux comprendre ses préoccupations à mesure que nous continuons d'apporter des améliorations sur nos produits et services ».

Amazon exprime son désaccord avec le gendarme des données

Amazon, de son côté, a hérité d'une amende de 35 millions d'euros, après la constatation par la CNIL du dépôt de traceurs publicitaires sur l'ordinateur des utilisateurs sans avoir au préalable recueilli le consentement de l'utilisateur, et un manquement concernant les utilisateurs de la plateforme de e-commerce, qui ne bénéficiaient pas d'informations suffisamment claires et précises.

« Nous sommes en désaccord avec la décision de la CNIL. La protection des données personnelles de nos clients a toujours été une priorité absolue pour Amazon », réagit l'entreprise, qui n'accueille forcément pas très bien la sanction de l'autorité française.

À l'instar de Google, Amazon indique faire le nécessaire pour assurer la protection des données de ses clients et visiteurs, en mettant « continuellement à jour nos pratiques en matière de protection des données personnelles afin de garantir que nous répondions aux besoins et aux attentes en constante évolution des clients et des autorités de régulation et que nous nous conformions pleinement à toutes les lois applicables dans chacun des pays où nous opérons ».

Amazon ajoute avoir mis à jour les informations proposées aux clients sur l'utilisation des cookies, partout dans l'Union européenne.

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Commentaires (9)
jedi1973

Quand tu fais une petite recherche sur google pour te renseigner sur un produit ( sans necessairement vouloir l’acheter, simple curiosité la plupart du temps), tu te retrouve sur FB avec des posts publicitaires en rapport avec ta recherche ou tu vas sur certans sites marchands et de la pubs ( en rapport aussi) en « prime » s’affichent comme par miracle… pourtant lors de la recherche Google, tu n’a jamais vu l’ombre d’une acceptation de cookies…

Proutie66

Si au début, la toute première fois.

GRITI

Cela peut être lié à l’icône de FB présent sur les sites visités.

tfpsly

Exact, il suffit de faire une recherche en page anonyme/incognito/private mode sur google ou youtube pour revoir cette demande d’acceptation occupant 80% de la fenêtre.
Pénible d’ailleurs (j’ouvre souvent des liens vers YouTube en anonyme pour ne pas pourrir la page de recommandations avec des trucs que je ne veux pas revoir).

wannted

C’est facebook pixel, 1x1, invisible, qui permet le retargeting.

cirdan

Si si, c’était en 1998 quand ils ont lancé leur boite, tu te rappelles pas ? :wink:

Nmut

En fait, il jouent sur les mots. Ce n’est techniquement plus des cookies qui sont utilisés! :smiley:
Après la loi est pas trop mal faite et c’est le traçage sans acceptation qui est interdit.

Fodger

Ah ah ah ils ne veulent pas qu’on pleure aussi ? J’apprécie tout particulièrement ces derniers jours les notifications non désirées, non sollicitées « le rapport de debug a bien été envoyé… » sous Android 10.

Foutus menteurs.

Fodger

Non par forcément, et en plus les choix ne sont pas conservés en base ce qui implique qu’à la moindre suppression de cache tu obliges à revalider etc.