La startup franco-allemande TEC lève 40 millions d'euros pour développer ses capsules spatiales !

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
02 février 2023 à 16h00
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Le concept Nyx vole pour l'instant sur les vues d'artistes uniquement. Crédits The Exploration Company
Le concept Nyx vole pour l'instant sur les vues d'artistes uniquement. Crédits The Exploration Company

The Exploration Company (TEC), ça ne vous dit rien ? Pourtant, la jeune pousse a réalisé une levée de fonds historique pour un acteur privé européen… Avec en ligne de mire son projet de capsule Nyx qui transportera d'abord du matériel vers et depuis l'orbite, elle a des ambitions claires vers l'astronautique.

Une évolution rapide, à suivre de près !

Bagagiste orbital

Le domaine spatial est un véritable défi logistique. Pour se rendre en orbite, certes, mais aussi pour y opérer et en revenir. Ce dernier point est encore très rare aujourd'hui, puisqu'un grand nombre des objets envoyés dans l'espace n'en reviennent pas, ou sont désintégrés dans l'atmosphère. Et pourtant l'astronautique étend ses activités, des acteurs veulent créer des « usines orbitales »… Le transport vers et depuis l'orbite basse est un défi, et c'est celui qu'a décidé d'adresser The Exploration Company (TEC). Une startup créée à Munich, mais qui a tout de suite pris un virage franco-allemand avec des locaux à Bordeaux. Une cinquantaine d'employés aujourd'hui, dont plusieurs des fondateurs issus d'Airbus DS ayant travaillé sur les projets européens les plus emblématiques, travaillent sur le projet de transport de TEC, orienté vers les capsules spatiales. Le 31 janvier, la jeune pousse entièrement privée a annoncé avoir levé 40.7 millions d'euros, un record pour une startup du genre.

Un pont en TEC

Il faut dire que ces moyens suivent l'ambition de The Exploration Company : concevoir et opérer des capsules spatiales récupérables, même pour du fret uniquement, n'est pour l'instant ni simple, ni bon marché. Néanmoins, la stratégie de la start-up repose sur une augmentation progressive des capacités. Le premier démonstrateur devrait décoller dès 2023 (ou début 2024) avec Ariane 6, sous le nom de « Démo Bikini », et cette capsule toute simple, non pilotée, devra avant tout montrer ses performances pour la traversée atmosphérique. Mais TEC voit bien sûr plus grand, avec la commercialisation ensuite d'un modèle de plus de 2 tonnes et des capacités largement améliorées… L'objectif premier est de pouvoir desservir d'ici la fin de la décennie, les différentes stations spatiales publiques et privées qui se dessinent pour y livrer du fret et en ramener sur Terre avec une capsule réutilisable. Consciente du défi, la startup sait qu'il lui faudra au total au moins 200 à 300 millions d'euros de capital.

Une potentielle version de Nyx en orbite basse. Iéale pour les futures stations privées ? Crédits The Exploration Company
Une potentielle version de Nyx en orbite basse. Iéale pour les futures stations privées ? Crédits The Exploration Company

Ici, c'est privé

Toutefois, cette levée de fonds est très encourageante pour Hélène Huby, cofondatrice et directrice de l'entreprise. En effet, si l'objectif est bien de monter une solution européenne, TEC est un acteur privé et fier de l'être : pas question de se reposer sur un financement public et de limiter ses innovations aux subventions. Sur un modèle américain, The Exploration Company compte proposer sa solution aux agences et gouvernements en tant que client. Un pari qui suscite pour l'instant l'engouement. D'autant que TEC veut en profiter pour se positionner dès le début de la prochaine décennie sur un segment qui fait beaucoup parler de lui et attise les convoitises : les vols habités.

Source : Usine Nouvelle

Eric Bottlaender

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (3)

ccvman
Mdr, 40 millions c’est rien du tout, il faudrait 3 milliard 's minimum
Pck
@ccvman : Oui, 40 millions, c’est effectivement relativement « rien du tout » mais ce n’est à priori qu’un début comme indiqué dans l’article : « Consciente du défi, la startup sait qu’il lui faudra au total au moins 200 à 300 millions d’euros de capital. » => donc, d’autres levées seraient probablement à venir même si, en Europe, on ne parle pas, hélas, des mêmes montants qu’outre-Atlantique. On peut surtout saluer l’esprit d’entreprise Franco-Allemand courageux pour « représenter l’Europe » dans cette « course à la capsule ».
Ducatevo
Pfffff, encore une start-up !!! Une de plus qui croit au père noël. Encore une qui a les yeux plus gros que le ventre. Encore une qui va engranger des millions pour faire pchiiit dans quelques mois. Encore une qui va dilapider des fonds pour rien…<br /> Les exemples en automobile ne manquent pas… On marche sur la tête dans cette société en perdition constante.<br /> Aujourd’hui, tout le monde veut tout, tout de suite. Résultat : ben, rien, que dalle. Beaucoup de bruit pour rien, in fine… Et surtout, beaucoup d’argent jeté par la fenêtre, qui aurait pu servir de nobles causes…
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