© Microsoft
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Après avoir reçu un « non » de la part du régulateur britannique le mois dernier, Microsoft a officiellement fait appel de la décision qui bloquait le rachat d'Activision Blizzard King. C'est là un premier pas vers un possible retournement de situation, mais rien n'est fait.

Pour appuyer son dossier, Microsoft peut compter sur l'aval donné par l'Union européenne et la Chine.

La CMA va peut-être devoir rouvrir le dossier

Le 26 avril dernier, et malgré de nombreuses rumeurs annonçant la validation à venir du rachat d'Activision Blizzard King pour environ 69 milliards de dollars, la CMA a dit « non ». L'autorité britannique ne souhaitait pas créer un précédent sur le marché naissant du cloud gaming et avait préféré bloquer l'acquisition de l'éditeur derrière Call of Duty. Microsoft avait pourtant apporté des garanties et signé divers partenariats, mais ils se sont montrés insuffisants pour rassurer le régulateur, qui avait constaté que Microsoft détenait déjà une grande part de ce qui est encore un petit marché.

Immédiatement, le vice-président de Microsoft, Brad Smith, a annoncé son intention de faire appel tandis qu'Activision a indiqué que la Grande-Bretagne se tirait une balle dans le pied et qu'elle n'était peut-être pas une si grande terre d'investissement que cela. Microsoft n'a donc pas baissé les bras. Hier, nous avons appris par l'intermédiaire de Reuters que le dossier permettant de faire appel avait été officiellement déposé auprès du tribunal d'appel de la concurrence, et ce, à quelques jours seulement de la date limite.

La procédure est particulièrement complexe, et il faudra attendre plusieurs mois avant que la Cour ne rende son verdict. Si cette dernière donnait raison à Microsoft, ça ne serait pas terminé pour autant. En cas de victoire de la firme de Redmond, la CMA devra rouvrir le dossier et mener une nouvelle enquête. Autrement dit, le régulateur pourrait certes changer d'avis, mais il pourrait également arriver aux mêmes conclusions. Dans ce cas, Microsoft recevrait une nouvelle fin de non-recevoir et c'en serait terminé, à moins qu'elle ne décide de quitter le territoire, ce qui est hautement improbable.

© Activision
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Les raisons d'y croire ou de douter

Microsoft ne pourra quoi qu'il arrive pas boucler le rachat avant de longs mois, et à partir du 18 juillet, il faudra renégocier avec Activision Blizzard, qui pourrait décider d'en rester là et de repartir avec un chèque de 3 milliards. Il y a quelques jours, l'Union européenne et la Chine ont donné leur accord sous conditions, mais une autre épine se trouve dans le pied de Microsoft : la FTC.

Le régulateur américain a en effet d'abord rendu un rapport préalable défavorable, puis a décidé de porter l'affaire devant la cour administrative. Microsoft et la FTC se retrouveront donc en août. De nombreux experts jugent que la FTC s'est trop accrochée au marché console et qu'elle pourrait bien perdre le face-à-face, au moins partiellement. Microsoft pourrait ainsi valider son opération, mais être contrainte de se séparer de certains actifs au passage.

Si la FTC l'emporte, Microsoft devra une nouvelle fois faire appel ou abandonner l'opération. Reste qu'en ayant reçu l'aval sous conditions de la Commission européenne et un « oui » sans conditions de la part du régulateur chinois, Microsoft aura de sérieux arguments à faire valoir. Rendez-vous en juillet pour la renégociation, puis en août du côté des États-Unis, et enfin, dans plusieurs mois, outre-Manche. La partie est loin d'être finie.

Source : Reuters