Wish condamné : pourquoi l'e-commerçant va devoir payer une grosse amende en France ?

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
13 mars 2023 à 15h55
8
© Clubic.com
© Clubic.com

La plateforme de vente en ligne Wish a été condamnée, le 10 mars, à une amende de trois millions d'euros, après avoir été épinglée pour de faux rabais par la répression des fraudes.

Les décisions se suivent et se ressemblent pour Wish, qui est en souffrance dans l'Hexagone. Près d'un an et demi après avoir vu son déréférencement des moteurs de recherche en France être acté par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), décision depuis confirmée par le Conseil constitutionnel, le tribunal administratif puis le Conseil d'État, le e-commerçant fait face à une nouvelle déconvenue. Ce dernier a été condamné, vendredi 10 mars, à une amende de 3 millions d'euros par le tribunal correctionnel de Paris.

Un nouveau revers pour Wish en France

La décision, rapportée par nos confrères de l'Informé, fait donc état d'une sanction financière de 3 millions d'euros, prononcée par le tribunal correctionnel de Paris, qui a pointé du doigt les pratiques commerciales trompeuses de Wish. Il est à noter que le fondateur de la plateforme américaine de produits à bas prix était présent, même s'il n'est aujourd'hui plus à la tête de l'entreprise.

Sa présence était due au fait qu'il a reconnu les griefs qui lui étaient reprochés. On appelle cela une procédure de reconnaissance préalable de culpabilité, pour laquelle il s'est d'ailleurs vu infliger une amende de 250 000 euros. Le président du tribunal correctionnel a même expliqué que si l'homme d'affaires Peter Szulczewski réglait l'amende sous 30 jours, il allègerait celle-ci de l'ordre de 20 %, conformément à la loi française, mais dans la limite de 1 500 euros. « Cela pourra au moins rembourser les billets d'avion », s'est amusé le magistrat.

Les faits reprochés à Wish remontent à plusieurs années. Les éléments rapportés en 2020 par la répression des fraudes valaient pour des investigations menées en 2018 et 2019, avec des produits qui à l'époque présentaient des réductions allant jusqu'à 90 %. Improbable ou presque, alors que la majorité des produits expertisés furent considérés comme dangereux et que l'entreprise fut épinglée pour la mise en vente de produits contrefaits.

Les reproches étaient nombreux pour un site qui n'est « pas si déréférencé que cela » des moteurs de recherche

Wish, de son côté, explique auprès de nos confrères de l'Informé avoir depuis résolu les préoccupations soulevées ces dernières années, rappelant que les accusations sur la politique tarifaire, l'approximation dans la traduction des fiches produit, la lutte contre la contrefaçon et les politiques de propriété intellectuelle ne « portent [que] sur la période entre novembre 2018 et novembre 2019 ».

Le site proposait à ses clients des produits sur lesquels figuraient des logos appartenant à des marques de sport ou de luxe, qui induisaient les consommateurs en erreur.

Il est également bon de savoir que le déréférencement de Wish, pourtant exigé en novembre 2021 par la répression des fraudes, n'est pas toujours bien respecté. Si le site est introuvable sur Bing, il est en revanche accessible sur Google et Qwant en version américaine, mais les deux moteurs nous redirigent instantanément vers la version française du site. On vous invite à faire le test.

Source : l'Informé

Alexandre Boero

Chargé de l'actualité de Clubic

Chargé de l'actualité de Clubic

Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

Lire d'autres articles

Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM), pour écrire, interroger, filmer, monter et produire au quotidien. Des atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la prod' vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et Koh-Lanta :)

Lire d'autres articles
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (8)

dante0891
J’ai l’impression que c’est une victoire pour la France face aux entreprises étrangères.
jvachez
Sauf qu’ils n’ont aucun intérêt à payer cette amende, ils sont intouchables en étant en Chine. D’ailleurs pas certain qu’ils aient enfreints la loi Chinoise, une fois de plus on essaie de forcer l’application de la loi Française à l’étranger.
MattS32
jvachez:<br /> D’ailleurs pas certain qu’ils aient enfreints la loi Chinoise, une fois de plus on essaie de forcer l’application de la loi Française à l’étranger<br /> Non. Ils livrent en France, donc ce n’est pas une application de la loi française à l’étranger, c’est l’application de la loi française en France…<br /> Essaye de créer un site web français à destination des chinois pour leur vendre des produits illicites en Chine, genre des maquettes de l’Homme de Tian’anmen en Lego ou en allumettes, et tu vas voir si les autorités chinoises vont considérer que tu as le droit de le faire vu que tu es en France Ton site sera sans doute bloqué (et pas juste déréférencé dans Baidu hein, vraiment bloqué…) avant même d’avoir réussi une vente.<br /> jvachez:<br /> Sauf qu’ils n’ont aucun intérêt à payer cette amende, ils sont intouchables en étant en Chine.<br /> Blocage de tout paiement vers un compte identifié comme appartenant à ContextLogic Inc ou ContextLogic B.V. (hé oui, ils ont une filiale immatriculée en UE, aux Pays-Bas, même si c’est sans doute essentiellement une boîte postale, y a des chances que les paiements transitent par des comptes lui appartenant) depuis une banque française, et on verra s’ils sont si « intouchables » que tu le prétends… Faut arrêter d’imaginer que parce que ça passe par Internet à un moment, la loi française n’est pas applicable hein.
toast
C’est une victoire face à une boîte qui vend de la merde, qu’elle soit étrangère ou non.
toast
Ce n’est pas parce qu’une boîte vend des produits majoritairement chinois qu’elle est chinoise… Wish (entreprise) — Wikipédia
kroman
Merci d’avoir rappelé qu’ils existent !<br /> Leur boutique a sa place entre Aliexpress et Amazon, avec des prix et délais de livraison intermédiaires.
loloaml
Donnons des moyens aux contrôleurs de tout poils…(Douanes, DGCCRF, etc) ils feront rentrer des sous !
vvdb
Non la vente à lieu à ton domicile chez toi en France. C’est le vendeur qui se déplace !<br /> La dématérialisation ce n’est pas l’acheteur qui le propose mais les outils du vendeur.<br /> Un vendeur chinois qui vend en France sur un site internet est sous le coup des loi française du consommateur.<br /> Il faut peut-être tout revoir et mettre en place des patentes de vendeur pour apparaître ‹&nbsp;vendeur&nbsp;› sur le territoire français.
Voir tous les messages sur le forum
Haut de page

Sur le même sujet