La fraude au virement a-t-elle touché votre employeur ou votre entreprise ? Parce qu'on parle ici d'un vrai fléau...

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
28 février 2023 à 11h10
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© Shahril KHMD / Shutterstock
© Shahril KHMD / Shutterstock

Une étude menée par OpinionWay pour le compte de SAP et Trustpair révèle une information inquiétante : plus d'une entreprise sur deux a subi une attaque à la fraude bancaire l'an dernier. Et beaucoup aboutissent.

Pour se faire une certaine idée de l'épineux problème des fraudes au virement contre les ETI et grandes entreprises françaises ou présentes en France, les entreprises SAP (acteur majeur des logiciels d'application d'entreprise) et la plateforme de lutte contre l'arnaque au virement Trustpair ont confié à OpinionWay le soin de réaliser une étude. Ses résultats, publiés ce mardi 28 février, témoignent de l'acharnement des escrocs sur le monde professionnel et de ce qui est devenu un fléau.

La moitié des attaques aboutissent

On constate ainsi que 50 % des entreprises témoignent d'une tentative de fraude au virement en 2022. 31 % des 150 sociétés interrogées indiquent même avoir subi plus d'une tentative en moins d'un an. Plus de la moitié des entreprises (54 %) ont également reconnu une augmentation des attaques l'an dernier par rapport à 2021. Le nombre de tentatives de fraude bancaire est en moyenne de 2,1 attaques par entreprise sur l'année.

Le plus inquiétant sans doute, c'est qu'au-delà du fait que plus d'une entreprise sur deux semble avoir été touchée par la fraude au virement, la part d'attaques ayant abouti est assez importante : 50 % d'entre elles sont allées au bout. Plus d'une tentative sur deux est donc fructueuse.

On rappellera que ces escroqueries aux faux ordres de virement poussent un salarié ou un agent public à effectuer un virement bancaire, alors que le véritable créancier ou autre acteur de la chaîne du règlement est victime d'une usurpation d'identité. Cette manœuvre n'épargne personne : petites ou grandes entreprises, collectivités locales et établissements publics, tous en sont victimes.

Des fraudes qui visent toujours les plus petites structures

Ces fraudes ont un réel impact financier pour les victimes. Au travers des résultats, on estime que 71 % des attaques portent sur des sommes inférieures à 100 000 euros et qu'elles visent essentiellement des entreprises de moins de 5 000 employés. « La majorité des fraudes se concentre sur des sommes comprises entre 50 000 et 100 000 euros », explique l'étude, à hauteur de 26 %. Les structures plus importantes (plus de 5 000 employés) ne pèsent que pour 14 % des fraudes seulement. Mais lorsqu'elles font mouche, ces dernières dépassent les 300 000 euros en moyenne.

Il existe d'ailleurs plusieurs types, quatre essentiellement, de fraudes au virement. On retrouve la fraude aux faux clients (39 %), la fraude à la fausse facture (37 %), la fraude au RIB (36 %) et la célèbre fraude au président (34 %). On y retrouve à chaque fois une grande part d'ingénierie sociale, l'escroc devant faire illusion auprès de sa cible.

Dans la plupart des cas (91 %), les sommes volées ont été en partie récupérées. Seules 26 % des entreprises revendiquent néanmoins avoir retrouvé la totalité de l'argent dérobé. Comme souvent, ce sont les petites et moyennes structures qui en souffrent le plus. « Les études démontrent que nous avons tendance à minimiser les risques, or nous devons nous appliquer à autant adresser ces enjeux dissimulés, que ceux qui sont d’ores et déjà en œuvre. Il faut mettre en place des outils de contrôle continu intégrés à l'ERP [ndlr : Enterprise Resource Planning], mais aussi une gouvernance entre les différentes équipes pour gérer les risques. 50 % des entreprises ont été victimes de fraudes en 2022, mais 100 % peuvent être des cibles », témoigne Patrice Vatin de SAP France.

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM), pour écrire, interroger, filmer, monter et produire au quotidien. Des atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la prod' vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et Koh-Lanta :)

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Commentaires (4)

Laurent_Marandet
Les mails ne sont pas assez sécurisés et ce n est pas fail2ban qui va protéger des attaques distribuées par force brute.
dFxed
Notre entreprise de 15 salariés a été touché par plusieurs tentatives très crédibles dont l’ingénierie sociale ne fait aucun doutes.<br /> Le seul rempart, c’est la formation et la méfiance des inconnus.
JeanV
On retrouve la fraude aux faux clients (39 %), la fraude à la fausse facture (37 %), la fraude au RIB (36 %) et la célèbre fraude au président (34 %).<br /> Ce sont des pourcentage de quoi ? car ça fait 146% au total.
Celoi
Que fait notre cyber police ?!!! A voir les nouvelles j’ai l’impression que l’état est occupé a autre chose.
JeanV
Je ne suis pas étonné.<br /> Dans la boîte où je travail, je dois procéder tous les ans à une formations sur la cybersecurite et les tentatives de fraude / arnaque.<br /> Il y est prodigué des conseils sur les bons gestes à avoir avant de faire quoi que ce soit, mais aussi si tu t’es fait avoir.<br /> Les petites entreprises n’ont pas forcément mis en place cette sensibilisation auprès de tous les employés (la sécurité est l’affaire de tout le monde) et même s’ils l’ont fait, certains peuvent vite se sentir dépassés par l’outil informatique, ou n’ont pas le temps pour ca (comprenez par la : ne prennent pas le temps de, ou ne veulent pas prendre le temps de).
Blackalf
JeanV:<br /> On retrouve la fraude aux faux clients (39 %), la fraude à la fausse facture (37 %), la fraude au RIB (36 %) et la célèbre fraude au président (34 %).<br /> Ce sont des pourcentage de quoi ? car ça fait 146% au total.<br /> C’est simple : une entreprise signalant une fraude aux faux clients peut très bien signaler aussi une fraude à la fausse facture ou autres.
JeanV
C’est vrai, maintenant que tu le dis, c’est dit dans l’article que les entreprises subissent en moyenne 2,1 attaque par an.<br /> Le nombre de tentatives de fraude bancaire est en moyenne de 2,1 attaques par entreprise sur l’année.<br /> Par contre, en tant qu’entreprise (et même en tant qu’individu), c’est la loose si tu subis 2 fraudes réussies la même année.<br /> Ça voudrait dire que tu n’as pas appris de la 1er fois et/ou que tu n’as pas pris les mesures nécessairs pour pas que ça se reproduise.
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