Air France pourrait présenter un plan visant à supprimer entre 8 000 à 10 000 emplois

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
18 juin 2020 à 08h52
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Boeing 777-300 d'Air France (© Air France)
Boeing 777-300 d'Air France (© Air France)

La compagnie aérienne présentera d'ici quelques jours un plan de restructuration qui devrait l'amputer de 15 à 20% des 50 000 membres de son personnel.

Il était prévu et logique que l'addition soit salée pour Air France. Et cela sera très certainement le cas. Mardi, les premières informations du plan de restructuration de la compagnie qui devrait être présenté à la fin du mois de juillet ou début juillet semblent avoir filtré. Nos confrères des Échos évoquent entre 8 000 et 10 000 suppressions d'emplois pour le transporteur aérien national.

Des départs sur la base du volontariat ?

Le plan de transformation d'Air France passera donc bien par des licenciements. Invité de La Matinale LCI mercredi matin, le secrétaire d'État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a confirmé que le plan conduira à une nette réduction des vols intérieurs de la compagnie (ce que l'on appelle le réseau domestique), qui entraînera une importante coupe dans les effectifs du transporteur.

Entre 8 000 et 10 000 salariés devraient quitter les rangs d'Air France d'ici 2022. Le plan de restructuration, attendu dans les prochains jours ou semaines, concernera donc entre 15 et 20% des collaborateurs de la société, qui emploie plus de 52 500 personnes à temps plein, sa filiale HOP comprise.

Une phase de concertation va s'ouvrir chez les syndicats, qui essaieront de peser de tout leur poids pour limiter au maximum les licenciements, et qu'ils soient le plus favorable possible aux salariés déchus. Jean-Baptiste Djebbari, assure, lui, que ce plan « se fera sans souffrances sociales, c'est un engagement, et il se fera de façon concernée et transparente », le secrétaire d'État évoquant des départs seulement volontaires, et des possibilités de mobilité.

Personnel au sol, personnel naviguant et pilotes… toutes les tranches commerciales de l'entreprise subiront des départs

Toutes les branches de salariés d'Air France seront impactées par le plan de restructuration. Ainsi, il faut s'attendre à ce que 4 000 à 6 000 membres du personnel au sol quittent l'entreprise, mais aussi 2 000 à 2 500 personnels de cabine, ce qui concerne les hôtesses et stewards. Autour de 400 pilotes devraient rester à quai. La filiale HOP, sollicitée pour les vols internes et qui fait travailler 2 750 personnes, devrait perdre plus de 1 000 de ses salariés. L'entreprise devrait tout de même être « aidée » par ce que l'on pourrait appeler la « sélection naturelle », puisque 3 800 départs liés à l'âge moyen des salariés étaient attendus d'ici 2022, avant même le démarrage de la crise. Le trou à combler reste tout de même très conséquent.

Des départs : mais à quel prix ?

Pour encourager les départs volontaires, Air France devra mettre les petits plats dans les grands, même si ici la formule n'est pas vraiment adaptée. La compagnie pourrait envisager de procéder à une rupture conventionnelle collective (RCC) pour son personnel navigant et ses pilotes. Comprenez ainsi une plus grosse indemnité de départ. Des départs anticipés à la retraite seront aussi proposés pour les plus âgés, ainsi que des propositions de reconversion.

Le personnel au sol, lui, devrait être soumis au classique plan de départs volontaires (PDV). Au contraire de la RCC, applicable immédiatement, le PDV mettra lui plus temps à être mis en œuvre.

Air France, qui a reçu un soutien financier à hauteur de 7 milliards d'euros de l'État français, avec un prêt direct de 3 milliards d'euros et une garantie de l'État sur les prêts bancaires à hauteur de 4 milliards d'euros, va devoir absorber la baisse du trafic et sa lente reprise, qui mettra des années à atteindre le niveau de 2019.

La compagnie française ne fait pas exception à la règle en Europe. Au contraire. Lufthansa, réputée pour être la compagnie européenne la plus solide, a récemment annoncé la suppression prochaine de 22 000 postes, soit environ 16% des effectifs mondiaux du groupe allemand. Les compagnies britanniques British Airways (12 000 suppressions attendues) et easyJet (4 500 licenciements à venir) vont elles aussi déplorer de nombreux départs.

Source : Les Echos

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (12)

Bombing_Basta
Rien de mieux qu’une petite « crise » pour écrémer les effectifs pour le bonheur des actionnaires…
rha93
D autant qu ils ont reçu une belle enveloppe de notre état enfin de nous hein…Ca tourne vraiment pas rond, faudra pas s’étonner si un jour ca pète vraiment dans le monde…
dapoussin
Il faut surtout éviter le plan de départ volontaire, c’est le meilleur moyen de voir partir les bons éléments et d’aggraver la situation. Les licenciements doivent viser les BU qui ne sont plus rentables, et les salariés licenciés doivent être accompagnés autant que possible.<br /> De toutes façons, vu les avantages des salariés d’AF, je doute qu’il y ait beaucoup de volontaires pour le PDV…
Goodbye
Entre 10k emplois et la faillite avec 43k emplois y’a un fossé quand même.<br /> Avec les vie qu’on a pas rapport à nos ancêtres, c’est pas ici que ça va péter.
sandalfo
C’est pas normal, en échange des 7 milliards investis par l’état (nous) ils devraient faire un effort sur le maintien à l’emploi. S’ils restructurent et se séparent de 20% de leurs effectifs ils n’ont pas besoin en plus de 7 milliards.
Chamalol
Perdre les meilleurs elements n’est pas si important que ca.<br /> Ils reviendront (fidélité) ou ils en formeront de nouveaux. C’est triste … vraiment, mais ils fonctionnent comme ca.<br /> Enfin c’est le message que nous avons reçu d’une compagnie canadienne
max_971
Moi j’ai une solution : donner à chaque passager un masque FFP3 à porter obligatoirement pendant tout le vol.<br /> Le seul inconvénient est qu’on ne peut ni boire ni manger.<br /> ça ne sert à rien d’injecter des milliards dans ces entreprises car je ne crois pas qu’il y aura autant de vol qu’avant le coronavirus.<br /> PS : j’espère qu’ils ne vont pas couler, ils doivent me rembourser mon avoir (3k€) valable 1 an que je n’utiliserai pas.
D0t_C0m
Ça fait tellement de temps que ses entreprises rêvent de licencier leurs personnels, ça serai dommage qu’ils s’en privent, la vie vient de faire un cadeau à tous les grands patrons du caca rentre
BraveHeart
sauf qu’ici, les deux plus importants actionnaires sont l’Etat…et les employés d’AF sont dans l’aviation civile considérés comme très avantagés (ce qui en soi n’est pas forcément vrai pour les gens au sol)…on parle souvent des billets SNCF des cheminots, beaucoup moins des R2 illimités du personnel AF.<br /> Il ne faut pas rêver, avec une crise d’une telle ampleur, il parait évident qu’il faut dégraisser les effectifs…<br /> «&nbsp;Autour de 400 pilotes devraient rester à quai&nbsp;»…ne serait-ce pas plutôt rester sur le tarmac ?
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