Microsoft voulait faire du PC un outil intelligent. Il devient désormais un interlocuteur à part entière. Copilot s’invite maintenant partout dans Windows 11 et y déploie une IA capable d’écouter, de voir et d’agir, sans que vous ayez à écrire la moindre ligne de texte.

Microsoft Copilot gagne des yeux, des oreilles et un vrai rôle sur tous les PC Windows 11. © Clubic
Microsoft Copilot gagne des yeux, des oreilles et un vrai rôle sur tous les PC Windows 11. © Clubic

Pendant des mois, la rumeur d’un Windows 12 a agité la communauté tech. On parlait d’un système « agentique », d’une refonte totale de l’expérience utilisateur, d’un OS capable d’anticiper les besoins et de comprendre le contexte. Finalement, ce Windows 12-là n'existera pas, puisqu’il s’appelle déjà Windows 11 25H2. Redmond vient en effet de confirmer que Copilot ne serait plus seulement une application, mais le nouveau centre névralgique de l’OS, capable d’écouter, de voir et de réagir, NPU ou pas.

Hey Copilot, Windows vous écoute

« Hey Google », « Dis, Siri ? », « Alexa ! » et désormais… « Hey Copilot ». Il fallait bien que Microsoft s’y mette. Il suffit dorénavant d’un mot magique pour alpaguer l’assistant, engager la conversation sans utiliser le clavier et poser toutes les questions qui vous passent par la tête. Un mode d’activation vocale déjà familier sur smartphone, mais ici pensé pour s’intégrer à l’usage quotidien du PC.

Après la débâcle de Recall, dont l’option active par défaut sur les premiers PC compatibles avait déclenché une tempête de critiques, Microsoft semble avoir retenu la leçon. Pas question d’imposer quoi que ce soit à votre insu : le mode vocal repose sur le volontariat et se configure depuis les paramètres de l’application.

Une fois activée, la commande s’accompagne d’un bip discret et d’un petit encart en bas de l’écran. Quand l’icône du micro s’allume, Copilot écoute ; quand elle s’éteint, il a fini. Les échanges sont plutôt fluides, les réponses cohérentes, et tout est retranscrit dans la fenêtre de discussion. Pour raccrocher, il faut cliquer sur la croix, ou lui dire « Goodbye ».

À noter que la reconnaissance et l’analyse des requêtes vocales sont aujourd’hui traitées dans le cloud, même sur les PC Copilot+ équipés d’un NPU.

Dites "Hey Copilot" pour réveiller l'assisstant et engager la conversation avec lui. © Clubic
Dites "Hey Copilot" pour réveiller l'assisstant et engager la conversation avec lui. © Clubic

Quand l’IA commence à voir ce que vous faites

En parallèle, Microsoft déploie Copilot Vision sur tous les PC Windows 11. L’outil permet à l’IA de « voir » ce qui s’affiche à l’écran pour mieux comprendre le contexte et accompagner vos actions sans que vous ayez besoin de tout expliquer.

Un clic sur l’icône en forme de lunettes active le partage d’écran, limité à une application ou étendu à tout le bureau. Copilot peut alors vous montrer où cliquer, suggérer des modifications ou signaler une option oubliée. Grâce à la fonction Highlights, il affiche même des repères visuels pour guider votre navigation à l’écran, par exemple pour retrouver une option dans les paramètres ou ajuster un réglage dans une application.

L’analyse visuelle est elle aussi assurée côté cloud, le traitement local via NPU n’étant pas encore activé pour ce type de tâche.

Enfin, dans Word, Excel ou PowerPoint, l’assistant analyse désormais l’ensemble du fichier pour proposer des suggestions cohérentes sur toute la présentation ou le tableau. Une interaction vocale qui se veut plus fluide, bientôt possible aussi au clavier pour celles et ceux qui préfèrent éviter de parler à leur écran.

Copilot Vision vous permet désormais de partager tout ou partie de votre écran avec l'assistant de Microsoft. La fonction "Highlight" vous guide visuellement à l'écran. © Clubic

Un nouvel espace au cœur de Windows

La nouvelle barre des tâches accueille désormais Ask Copilot, un espace repensé pour rendre l’assistant toujours accessible. Que ce soit à la voix, au clavier ou par l’image, il peut intervenir à tout moment dans la continuité de vos actions.

Cette interface s’accompagne d’un moteur de recherche plus réactif, capable d’afficher en temps réel les résultats d’applications, de fichiers ou de paramètres. Microsoft assure que ce système s’appuie sur les API existantes de Windows Search et ne donne pas à Copilot d’accès direct aux contenus locaux.

En clair, avec ce nouveau dispositif, Copilot ne se contente plus d’écouter ou de regarder. Il commence à agir.

Copilot apprend à faire, pas seulement à répondre

Dans le programme Copilot Labs, Microsoft teste désormais des fonctions dites « agentiques » qui permettront à l’assistant d’exécuter de vraies actions sur le PC. Il pourra trier des photos, extraire du texte d’un PDF ou lancer des commandes à partir d’une simple phrase. Ces Copilot Actions sont optionnelles, désactivées par défaut et toujours supervisées par l’utilisateur.

Techniquement, ces actions reposent sur une architecture hybride : Copilot exécute les commandes simples en local via les API Windows, tandis que la compréhension et la planification des tâches s’effectuent dans le cloud.

Grâce aux Copilot Actions, vous devriez pouvoir demander à Copilot d'agir directement sur vos fichiers et applications. © Microsoft

Dans la même veine, Microsoft expérimente un nouvel agent baptisé Manus, pensé pour automatiser la création de sites web à partir d’un dossier de documents ou d’images, sans code ni manipulation fastidieuse. Il suffit de cliquer sur « Créer un site avec Manus » depuis le menu contextuel pour que l’IA s’occupe du reste, en s’appuyant sur le Model Context Protocol (MCP), la technologie maison qui relie Windows à ses applications locales et web. Manus fonctionne déjà en preview privée, et tout indique qu’il servira de laboratoire pour les prochaines capacités d’action de Copilot.

Un assistant connecté à tout votre écosystème

Dernier volet de cette mutation : Copilot apprend à connaître votre environnement personnel. Grâce aux Copilot Connectors, il peut accéder, avec votre accord, à vos données stockées sur OneDrive, Outlook, Gmail, Google Drive ou Google Agenda. Vous pouvez lui demander de retrouver les détails d’un rendez-vous ou un document spécifique, il ira chercher l’information au bon endroit. L’assistant peut également exporter ses réponses vers Word, Excel ou PowerPoint, ou ouvrir la bonne page de paramètres si vous souhaitez ajuster une option système.

Ces intégrations fonctionnent entièrement dans le cloud : Copilot interroge les services connectés via leurs API distantes, sans passer par le stockage local de l’utilisateur.

Bref, avec cette mise à jour, Windows 11 s’installe ainsi dans une logique beaucoup plus contextuelle, où Copilot ne se contente plus de comprendre vos requêtes : il sait où chercher, quoi faire et comment vous assister, sans jamais vous échapper des mains (en théorie). Reste à savoir jusqu’où les utilisateurs et utilisatrices accepteront de le laisser faire.

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