Microsoft dépoussière une vieille recette en remettant la voix au cœur de Windows 11. Copilot, apprend à obéir au doigt et à l'œil, ou plutôt, à la voix. Un air de déjà-vu, n'est-ce pas ?
On efface tout et on recommence ? On pourrait presque le croire. Dix ans après avoir tenté de nous faire converser avec Cortana, Microsoft retente l'aventure de l'assistant vocal. La nouvelle phrase magique, « Hey Copilot », doit nous faire oublier le souvenir cuisant de son prédécesseur, qui a discrètement tiré sa révérence en 2023. Mais cette fois, promis, tout est différent.
Un assistant qui fait plus que papoter
Derrière cette commande vocale se cache une ambition bien plus grande : transformer Windows en un système d'exploitation « agentique ». Un terme un peu pompeux pour dire que l'assistant ne se contente plus de répondre à vos questions, il agit pour vous. Grâce aux Copilot Actions, l'intelligence artificielle peut désormais fouiller dans vos dossiers, trier vos photos, ou même remplir un document à votre place.
En couplant la reconnaissance vocale à une analyse de l'écran (Copilot Vision), l'assistant est censé comprendre vos intentions et exécuter des tâches complexes de manière autonome. L'idée est séduisante : vous demandez, et votre ordinateur s'exécute, vous laissant libre de passer à autre chose. Une promesse d'efficacité qui sonne comme une douce mélodie, à condition que l'orchestre soit bien accordé.

Le fantôme de Cortana et les leçons du passé
Pourtant, difficile de ne pas rester sur ses gardes. Le fantôme de Cortana, incapable de tenir la conversation au-delà de quelques requêtes basiques, plane encore sur Redmond. Et l'épisode malheureux de la fonction Recall, qui a viré au cauchemar de confidentialité au printemps 2024, rappelle que les bonnes idées de Microsoft se heurtent parfois à une exécution hasardeuse.
Consciente de ces faux pas, l'entreprise semble vouloir jouer la carte de la prudence. Les fonctionnalités les plus intrusives, comme les Actions, sont désactivées par défaut et passeront par une phase de test auprès des utilisateurs volontaires. Une sage précaution pour éviter de s'attirer à nouveau les foudres des défenseurs de la vie privée.
Le pari est donc double : non seulement prouver que la technologie est enfin à la hauteur de la promesse, mais aussi regagner la confiance des utilisateurs. Car au fond, la question reste la même : sommes-nous vraiment prêts à déléguer les clés de notre ordinateur à une intelligence artificielle, aussi douée soit-elle ? Le chemin est encore long pour que le clavier et la souris, nos fidèles compagnons depuis quarante ans, prennent leur retraite.
Source : Microsoft