Proton dégaine une plainte contre Apple pour pratiques anti-concurrentielles

Proton annonce avoir déposé une plainte à l'encontre d'Apple pour abus de position dominante. Le spécialiste de la sécurité a rejoint un recours collectif pointant les abus de la société californienne avec son App Store.

Comme de nombreux éditeurs, l’action judiciaire lancée par Proton aux États-Unis met en cause les pratiques commerciales d’Apple sur iOS. Au cœur du litige : la fameuse commission de 30 % sur les abonnements souscrits depuis l’App Store et l’interdiction faite aux applications de proposer des moyens de paiement alternatifs.

Des prix gonflés pour les utilisateurs

Pour maintenir son modèle économique reposant sur divers abonnements, l'entreprise Proton explique qu'elle a été obligée de gonfler les prix au sein de l'App Store. La politique d'Apple pénalise donc à la fois l'éditeur, mais également le consommateur. En maintenant cette position, Apple entraverait ainsi délibérément la concurrence.

La plainte dénonce aussi un effet dissuasif pour les nouveaux entrants, freinés par des coûts d’accès élevés et un écosystème verrouillé. Proton réclame des réparations et des injonctions structurelles pour faire cesser ces pratiques, qu’elle juge incompatibles avec les principes de libre concurrence.

Proton affirme :

"Proton fera don de toute somme obtenue à l’issue de cette action en justice à des organisations œuvrant pour la démocratie et les droits de l’homme, afin qu’une partie des bénéfices d’Apple réalisés dans des pays sous régime autoritaire soit réorientée vers la liberté. Ces dons seront coordonnés par la fondation à but non lucratif Proton Foundation, qui supervise Proton et veille à ce que notre travail serve toujours l’intérêt général avant toute considération financière."

La pression monte sur Apple

Récemment, dans le cadre de l'affaire opposant Apple à Epic Games, la juge Yvonne Gonzalez Rogers a reconnu Apple coupable d'entrave à la libre concurrence. Elle pointait notamment les commissions de 27% effectuée sur les chats effectuées hors de son App Store. Pire, la multinationale est accusée d’avoir tenté de dissimuler sa non-conformité et d’avoir fourni de faux témoignages lors des audiences.

Depuis, Apple a dû ouvrir son App Store et abandonner toute mise en place de commission pour les paiements effectués hors de son App Store. La firme de Cupertino a récemment fait appel de cette décision en remettant en cause l'impartialité de la juge.

Au sein de l'Union européenne, une affaire similaire est en cours. Pour ces redevances, Apple a proposé un mécanisme complexe afin d'éviter une lourde amende, lequel se traduit par une commission de 15 à 20%. L'UE doit examiner cette proposition.