Alors que le piratage global connaît une légère baisse en 2024, une catégorie détonne par sa progression fulgurante : le manga !

Les sites pirates continuent d'attirer les foules. © Aileenchik / Shutterstock
Les sites pirates continuent d'attirer les foules. © Aileenchik / Shutterstock

Selon les dernières données publiées par MUSO, les sites de piratage attirent encore plus de 200 milliards de visites par an, mais la répartition du trafic évolue considérablement selon les types de contenus.

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Un volume encore massif malgré un léger recul

Le piratage en ligne reste un phénomène massif. Alors que nous évoquons très régulièrement les opérations de lutte contre le piratage d'évènements sportifs et l'IPTV, il est cette fois-ci question de téléchargement illégal. On apprend ainsi qu'en 2024, les sites pirates ont enregistré 216 milliards de visites, selon les données collectées par la société britannique MUSO, spécialisée dans le suivi du piratage numérique. Cela représente une baisse de 5,6 % par rapport à l’année précédente (229 milliards de visites), mais le chiffre reste colossal.

Parmi les contenus les plus consommés illégalement, la télévision domine largement avec 44,6 % du trafic total. Mais un autre secteur connaît une dynamique bien différente : le piratage de livres, et plus précisément de mangas.

L’essor spectaculaire du piratage de mangas

La catégorie "publishing", qui englobe les livres, journaux et BD, représente 30,7 % du trafic pirate mondial. Et cette part est en nette hausse. En 2024, les sites spécialisés dans ce type de contenu ont attiré 66,4 milliards de visites, contre 63,6 milliards un an plus tôt. Soit une croissance de 4,3 %, à contre-courant des autres secteurs.

Ce boom est largement porté par le manga, qui représente à lui seul plus de 70 % du piratage dans la catégorie édition. À l’inverse, le piratage de livres traditionnels stagne autour de 5 % du trafic total. L’engouement mondial pour les mangas – stimulé par les adaptations animées, les réseaux sociaux et les plateformes de lecture en ligne – alimente une consommation frénétique, souvent illégale, notamment dans les régions où les traductions officielles arrivent tardivement.

Parmi les pays les plus actifs en matière de piratage, les États-Unis reste sur le podium représentant 12,3 % du trafic mondial, soit 26,7 milliards de visites en 2024. Ils devancent l’Inde (17,6 milliards), la Russie, l’Indonésie et le Vietnam. À noter : en termes de visites par internaute, ce sont le Canada et l’Ukraine qui se distinguent.

Dans la catégorie "publishing", les États-Unis sont également en tête, suivis par l’Indonésie, la Russie, le Brésil… et le Japon. Fait remarquable : le Japon, pourtant absent du top 15 mondial du piratage, figure dans le top 5 du piratage de mangas, confirmant une consommation illégale significative même dans le pays d’origine.

La musique et le cinéma n'ont plus la côte

Si le piratage de mangas explose, d’autres contenus enregistrent des baisses notables. Le piratage de films recule de 18 % sur un an. MUSO l’explique en partie par une offre cinématographique moins dense, avec moins de blockbusters susceptibles de susciter un pic de piratage.

Du côté de la musique, la baisse atteint 19 %, une tendance que MUSO attribue à la généralisation des services de streaming comme Spotify, Apple Music ou YouTube Music. Grâce à des applications sécurisées et une accessibilité accrue, les usages se sont déplacés vers des offres légales, réduisant l’incitation au piratage.

Au-delà des chiffres bruts, MUSO met en avant une lecture stratégique de ces données. Le piratage, selon l’entreprise, révèle souvent une demande mal servie par les circuits légaux : délais de sortie, prix élevés, ou fragmentation des catalogues. En cela, les pics de consommation illégale peuvent signaler des opportunités commerciales manquées. Un constat que l'on peut aisément partager pour la France en ce qui concerne les droits TV de la Ligue 1 !

En attendant, si le piratage global recule doucement, les usages se déplacent. S'il est évident que la lutte contre le piratage continue de se jouer sur le terrain technique, elle se joue aussi tout autant sur celui de l'offre légale.

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