Alors que la mobilité s'électrise, les batteries revêtent un enjeu stratégique majeur. La Chine le sait, et met toutes les chances de son côté pour dominer le domaine des batteries sodium-ion, avantageuses sur bien des points.

Cette solution repose sur le même principe que les batteries lithium-ion : des ions circulent entre deux électrodes pour stocker ou libérer de l’énergie. Mais ici, le lithium est remplacé par du sodium (Na), un élément bien plus abondant.
Car on le trouve partout, dans le sel de mer, les gisements de sels minéraux ou encore la croûte terrestre. Ainsi, le sodium est environ 400 fois plus répandu que le lithium, ce qui le rend à la fois moins coûteux et moins sujet de tensions géopolitiques. Ce type de batteries permet aussi d’éviter l’usage de métaux controversés comme le cobalt ou le nickel.
Une révolution pour les scooters électriques ?
Problème, les batteries sodium-ion ont encore un coût de production plus important, et possèdent une faible densité énergétique. À taille équivalente, elles stockent environ 30 % d’énergie en moins que les batteries lithium-ion. Résultat, les véhicules électriques dotés de cette technologie offrent une autonomie réduite, ce qui freine largement leur adoption à grande échelle.
Si en Chine, le constructeur JAC Motors a conçu la première voiture électrique équipé d'une batterie sodium-ion, c'est bel et bien dans les dispositifs de mobilité de taille réduite qu'elles ont un véritable rôle à jouer. En effet, il s'agit d'une solution plus stable avec un risque d’incendie minime, en plus de mieux fonctionner par temps froid.
Des avantages que le constructeur Yadea a décidé de pleinement exploiter. Il a déjà lancé trois modèles de scooters électriques équipés de batteries sodium-ion. Pour accompagner cette nouvelle offre, l’entreprise déploie un vaste réseau de stations de recharge rapide, mais aussi de stations d’échange de batteries. Ce système permet aux usagers de déposer une batterie déchargée et de repartir en quelques secondes avec une autre pleine.

La Chine, avant-gardiste
Mais la mobilité n'est pas le seul terrain sur lequel l'Empire du Milieu mise pour les batteries sodium-ion. C'est aussi le cas du stockage d’énergie sur le réseau électrique. Car dans les stations fixes, la taille et le poids des batteries importent peu. Leur stabilité, leur faible coût potentiel et leur bonne tolérance au froid en font une solution idéale pour absorber l’intermittence des énergies renouvelables.
Et Pékin l’a bien compris. En mai 2024, la première station de stockage au sodium a été inaugurée dans la région du Guangxi. D’autres projets suivent, un cinquième des nouvelles capacités de stockage annoncées en Chine reposant déjà sur cette technologie. Au total, les industriels du pays ont prévu de construire 27 usines de batteries sodium-ion, totalisant 180 GWh de capacité. À terme, plus de 90 % de la production mondiale devrait être chinoise.
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Sources : BBC, Tech Radar