La Commission européenne vient de publier sa nouvelle liste noire des sites et services liés au piratage. En ligne de mire cette année : 52 plateformes parmi lesquelles plusieurs fournisseurs d’IPTV illégale, des hébergeurs jugés complaisants et certains outils d’anonymisation controversés.

- La Commission européenne a ciblé 52 services facilitant le piratage, notamment des plateformes IPTV illégales générant d'énormes revenus.
- Hébergeurs et outils d'anonymisation, comme Njalla et IPFS, sont accusés de favoriser la diffusion de contenus illégaux.
- Cette watch list, sans contrainte légale, pousse les FAI et gouvernements à agir plus fermement contre ces services.
Voilà une publication qui ne passe jamais inaperçue dans l’écosystème de la lutte contre le piratage. La Commission européenne a dévoilé le 23 mai sa quatrième édition de la "Counterfeit and Piracy Watch List", un document de référence pointant du doigt les services, souvent situés hors UE, soupçonnés de faciliter massivement la diffusion de contenus illégaux. Cette année, 52 entités ont été épinglées. On fait le point.
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IPTV illégale : des services bien connus dans le collimateur
La tendance est on ne peut plus claire : lutter contre la télévision pirate en streaming est une priorité en Europe. Parmi les services cités, GenIPTV, Dark IPTV, BIPTV.best, BestBuyIPTV.store ou encore TheKing365TV reviennent avec insistance. Proposant des bouquets de chaînes à bas prix via des applications comme IPTV Smarters, ces plateformes sont accusées de générer des revenus massifs en toute illégalité.
26 mai 2025 à 11h49
Mais ce n'est pas tout. La liste dresse aussi des noms auxquels on ne s'attend pas forcément, ceux d'hébergeurs, de services DNS alternatifs et autres outils d’anonymisation. La nouveauté cette année, c’est en effet l’extension de la liste à des maillons techniques de la chaîne du piratage. Des hébergeurs comme ISTQ, Virtual Systems ou Private Layer sont pointés du doigt pour leur tolérance excessive à l’égard de contenus illicites. Cela n'a pas manqué de faire réagir, notamment dans les rangs d'ISTQ.
« ISTQ ne soutient, ne promeut ni n’héberge sciemment de services illégaux, y compris des offres IPTV non autorisées. Nous avons suspendu de nombreux comptes clients après des signalements vérifiés, et coopérons activement avec les autorités. »
Autre cas marquant, celui de Njalla, service d’enregistrement de domaines anonymisés fondé par l'un des cofondateurs de The Pirate Bay. La Commission l'accuse d’être un « service clé en main de facilitation du piratage », estimant qu’il permet de « créer et monétiser facilement un site pirate pleinement fonctionnel ». Une formulation que plusieurs observateurs jugent exagérée, Njalla ne fournissant ni hébergement ni contenu.
IPFS, la technologie qui dérange
La liste fait aussi polémique avec l’apparition d’un nom inattendu : IPFS (InterPlanetary File System). Ce protocole de partage décentralisé est utilisé aussi bien par des pirates que par des projets légitimes comme Wikipedia. Mais pour la Commission, son immunité au blocage et à la censure en fait un vecteur de diffusion privilégié pour des bibliothèques pirates comme Z-Library ou LibGen.
Dans le rapport, la Commission note par exemple que « des réseaux pirates majeurs, y compris Super Pirate, Library Genesis et Anna’s Archive, utilisent des passerelles publiques IPFS pour héberger et distribuer du contenu protégé par le droit d’auteur. »
Un outil de pression politique, mais sans effet immédiat
Il faut bien noter que cette "watch list" n’a pas de valeur juridique contraignante. Elle sert avant tout à encourager les FAI, hébergeurs et gouvernements à agir plus fermement contre les services visés.
Si certains sites pourraient faire l’objet de blocages DNS ou de demandes de déréférencement, d’autres — notamment les services techniques comme Njalla ou IPFS — pourraient alimenter de nouveaux débats juridiques sur la responsabilité des intermédiaires dans les mois à venir.…
Vous pouvez retrouver la liste complète des services concernés sur le document .pdf en source.
Source : Counterfeit and Piracy Watch List via Torrent Freak