La plateforme de développement Java célèbre ce mois-ci ses 30 ans et reste encore un pilier du développement logiciel.

Java fête ses 30 ans, une histoire marquée par le procès Google vs Oracle ©Shutterstock
Java fête ses 30 ans, une histoire marquée par le procès Google vs Oracle ©Shutterstock

L'histoire a notamment été marquée par un épisode judiciaire majeur : le procès Oracle contre Google autour de l’utilisation des interfaces de programmation du langage au sein du système Android.

Java fête ses 30 ans

Java, c'est à la fois un langage de programmation orienté objet et une plateforme logicielle. Cette dernière se compose du compilateur Java, de la machine virtuelle Java (JVM) et d’un ensemble de bibliothèques. Lancé en 1995 par Sun Microsystems, Java a été conçu pour s'affranchir des différences techniques entre les divers environnements. Avec comme objectif "write once, run anywhere ", ce devait être un langage permettant de concevoir des applications véritablement universelles. Cette indépendance et cette portabilité sont rendues possibles par la machine virtuelle.

En janvier 2010, Oracle finalise l'acquisition de Sun Microsystems et acquiert par la même occasion Java. La plateforme continue d'évoluer en intégrant de nouvelles fonctionnalités pour répondre aux évolutions des configurations matérielles (multi-threading, IA, machine learning...)

Java a su s'imposer aussi bien sur les applications Web que sur les logiciels professionnels. AUjourd'hui, la technologie backend est notamment utilisée par Netflix, Spotify, LinkedIn eBay ou encore Paypal... Mais c'est surtout l'utilisation qu'en a fait Google pour Android qui va marquer un tournant.

Oracle vs Google

L'affaire Oracle vs Google

En 2010, Oracle a intenté une action en justice contre Google. Le plaignant accuse le géant de la recherche d’avoir utilisé sans licence quelque 11 000 lignes de code issues des interfaces de programmation Java pour développer son OS mobile Android. Le cœur du litige portait sur la nature juridique des API. D'un côté, Oracle avançait que ces dernières pouvaient être protégées par le droit d’auteur. De l'autre, Google estimait que ces brevets étaient libres de droits, car ces API reflétaient un caractère essentiel pour des questions d'interopérabilité et de compatibilité.

Après une décennie de procédures et des décisions contradictoires, la Cour suprême des États-Unis a tranché en 2021, en faveur de Google. La justice a estimé que l’utilisation des API Java dans Android relevait du "fair use ". La Cour a souligné que Google n’avait repris qu’une faible portion du code, principalement pour garantir la compatibilité, et que cette démarche favorisait l’innovation et l’intérêt général.

Une API peut-elle être protégée par des droits d'auteurs ? La question n'est pas vraiment encore tranchée à ce jour. L'affaire Oracle vs Google a quand même introduit une notion dans le monde du développement informatique : il n'est pas possible de simplement violer des propriétés intellectuelles rattachées à un code sans raison jugée valables et pertinentes.