Clippy revient, mais cette fois, il n’a rien à voir avec Microsoft. Ce nouveau clone de l’assistant animé, connu pour ses intrusions maladroites dans Word, sert désormais d’interface pour discuter avec des modèles d’IA directement sur son ordinateur.

- Nu-Clippy, version moderne de l'iconique assistant trombone de Microsoft, permet de discuter directement avec des modèles IA locaux.
- Ce projet sans cloud, développé par Felix Rieseberg, offre une interface simple, accessible sur Windows, macOS et Linux.
- Nu-Clippy, disponible gratuitement sur GitHub, fonctionne sans collecte de données et sans connexion internet obligatoire.
Clippy, ou plutôt Nu-Clippy, ressurgit là où on ne l’attendait plus. Imaginé par Felix Rieseberg, ce projet open source transforme le fameux trombone en une interface de chat pour interroger des modèles d’IA locaux. Plus besoin de connexion ni d’inscription. L'application fonctionne entièrement en local, sans passer par des serveurs distants.
Elle est compatible avec Windows, macOS et Linux. Derrière cette réincarnation rétro, on trouve un outil fonctionnel, simple et complet, pensé à la fois comme clin d'œil nostalgique et comme démonstration technique. Le projet est disponible gratuitement sur GitHub.
Clippy parle enfin quand on lui parle, et seulement quand on lui parle
Felix Rieseberg, développeur basé à San Francisco, a présenté Nu-Clippy comme une « lettre d’amour » à l’assistant le plus ironisé de l’histoire de Microsoft. Il l’a conçu comme un passe-temps, « comme d'autres feraient de la poterie ou des aquarelles ». Ils souhaitait créer une petite interface de discussion pour interagir avec un modèle IA installé sur son ordinateur. Pas d’options avancées, pas de cloud, pas de complications.
L'application repose sur llama.cpp et node-llama-cpp. Elle détecte automatiquement la méthode la plus adaptée selon la machine (CUDA, Metal, Vulkan…) et propose par défaut un modèle Gemma 3 d’un milliard de paramètres. D'autres modèles peuvent être ajoutés en quelques clics, pourvu qu’ils soient au format GGUF. Le reste se passe dans une fenêtre inspirée de Windows 95, où l’on peut bavarder avec un Clippy pixelisé.
Il ne donne aucun conseil, ne saute pas sur l’écran et ne pose pas de questions inutiles. Il attend qu’on vienne lui parler. C’est l’une des différences les plus nettes avec la version originale. L’autre, c’est qu’il respecte les données de l’utilisateur. Nu-Clippy ne collecte rien. Il n’y a pas de connexion obligatoire, pas de synchronisation, pas d’historique. Le tout tient dans un dossier à décompresser.
Le projet s’adresse aussi aux développeurs. Felix Rieseberg avait à cœur de proposer un exemple concret d’intégration d’un LLM dans une application Electron multiplateforme. Clippy fait donc office de démonstrateur technique autant que de mascotte vintage.

Un assistant IA à l’ancienne, sans cloud ni abonnement
Même si sa simplicité est déconcertante, ça n'est qu'une apparence, celle que le développeur a bien voulu lui donner. L’interface est réduite à l’essentiel. Une boîte de dialogue, un trombone, un champ de texte. On peut changer de modèle, ajuster la température (la précision dans les réponses), mais rien d’autre n’encombre l’écran.
L’absence de cloud attire ceux qui veulent travailler avec une IA sans partager quoi que ce soit en ligne. « Qui a besoin de GitHub Copilot quand on peut créer son propre assistant de code IA à la maison ? », résume Felix Rieseberg dans la documentation du projet. Le message est clair : pas de traqueur, pas d’enregistrement des requêtes, pas de dépendance à une plateforme.
Même si l’application reste simple, elle fonctionne bien. Les modèles répondent rapidement, même sur des machines modestes. Certaines options manquent encore, comme l’accès aux paramètres plus fins de Llama.cpp. Son auteur admet que cela tient au temps dont il disposait. Il rejoint prochainement l’équipe d’Anthropic, celle qui développe Claude, et ne prévoit pas d’évolutions majeures à court terme. Il invite les contributeurs à prendre le relais s’ils le souhaitent.
Nu-Clippy restera donc probablement un outil minimaliste. Mais dans un monde où les assistants IA sont partout, parfois envahissants, ce petit trombone discret retrouve une utilité qu’il n’a jamais vraiment eue à l’époque de Word : il se tait, il attend, et il répond seulement quand on lui pose une question.
Vous pouvez, comme je l'ai fait, tester Nu-Clippy chez vous, en deux minutes. Il est disponible gratuitement sur GitHub. Il suffit de télécharger l’archive correspondant à son système (Windows, macOS ou Linux), de la décompresser, puis de lancer l’exécutable. Aucun compte requis, aucune installation, et tout se passe en local.
Le modèle IA par défaut (Gemma 1.1 2B) est inclus, mais on peut en ajouter d’autres via le format GGUF. Pour les curieux, les réglages permettent de changer le modèle, ajuster la température, soit la précision des réponses, ou activer la complétion continue. Tout est facultatif. L’interface fonctionne même sans connexion internet. Pas tout à fait old-school, pas tout à fait 3.0, Nu-Clippy a le mérite d'au moins nous rappeler son ancêtre.
Source : The Register, Nu-Clippy sur Github